"Tu te rappelles Zach? comment s'appelait ce film? Ah oui! The Deadly Spawn, 1983 de Douglas Mc Keon. C'était petit budget mais le monstre était terrible avec ses dents comme des rasoirs..."

Un survival horror dans un monde ouvert, avec des références à Silent hill, Killer 7, Forbidden Siren??? J'obtiens le soft à 27 euros, neuf sous blister quasiment le jour de sa sortie... Ca me met direct de bonne humeur.

PROLOGUE
Je me souviens, c'était un vendredi, à midi. J'insère le dvd dans ma 360, impatient...fébrile! Ca commence par un rêve, les couleurs sont bien flashy, c'est presque de mauvais goût. Je prends en main Francis York Morgan, personnage charismatique, cicatrice à la tempe gauche, costard, classe. Le rêve se termine  et le héros prend place dans une voiture, se dirigeant vers une charmante petite bourgade, Greenvale. Anna Graham (annagramme? jeu de mots???) y a été sauvagement assassinée et York, agent du FBI, doit mener l'enquête. La voiture s'arrête aux abords d'un chemin, et me voilà lancé dans l'aventure, le prologue pour être précis. Surprise, pas de monde ouvert mais un chemin bien balisé. Ah ben les rumeurs ne mentaient pas, c'est terriblement moche, les commandes discutables (le stick droit vous permet de tourner la tête ou lever les yeux mais pas de caméra à 360 degrés autour du perso, j'imagine pour imiter notre angle de visoin réel, sauf que là, quand on relâche le stick la tête se remet violemment en position inititiale comme si York avait un ressort dans le cou). Je sors le gun, bon ça, ça marche. La musique est répétitive et bien loin de la qualité du thème d'un Silent Hill, j'avoue qu'à ce moment précis, je me demande comment je vais pouvoir me laisser entraîner par l'histoire, aussi bonne puisse-t-elle être.

Vous ne pouvez pas aller dans cette direction. Le brouillard est trop épais. Ah ça, pour être épais! J'ai cru qu'il s'agissait d'une grosse planche de bois posée là. Le brouillard, ben il est complètement raté les gars! Bon OK, détends-toi, 27 euros hein! M'enfin, fan de Silent Hill, j'ai plutôt l'impression de jouer à House Of The Dead quand les premiers zombies déboulent! Bon quand même j'aime bien le cri qu'ils font en mourrant dans une sorte de gerbe de sang viollette (?).
"DON'T WANT TO DIIIIIIIIIIIIIIE" gémissent-ils, quand je leur ai balancé au moins 10 pruneaux en pleine poire! C'est beaucoup 10! Je me rends vite compte que la barre à mine est plus efficace que le flingue, un coup suffit, mais au bout de 3 la barre casse! Bé oui, c'est fragile une barre à mine...et le brouillard, bé c'est solide. Evidemment. Merde! un jeu où je vais devoir économiser les barres à mine! les munitions du flingue étant illimitées. Au fil du chemin je récupère des objets et médailles qui semblent me rapporter des dollars, mais l'espèce de bruit de tirelire qui fait cliiiing à chaque fois pète bien l'ambiance. De toutes façons, à ce stade là, y a pas d'ambiance...

Un peu plus loin, sans prévenir, des zombies partout. Je suis toujours dans le prologue, sur le chemin pas du tout ouvert. En bon radin qui économise sa barre à mine, j'y vais au flingue. Je me fais éclater. CA ME SAOULE, 30 minutes de jeu, j'arrête. J'avais croisé un téléphone, fait une sauvegarde juste avant ça tombe bien, j'ai vraiment pas envie de me retaper ce que je viens de faire.
Je m'y remets le soir même. En me demandant si je ne suis pas un peu maso. En tout cas je dois être un peu con car je meurs 3 fois avant de comprendre que les ennemis reviennent sans cesse. Je retente donc, et là, le tueur dessiné sur la pochette du jeu, imperméable rouge à capuche, les yeux comme 2 lumières, me fonce dessus avec une hache. Je loupe le QTE. Je me fais encore défoncer. Stop.

Episode 1

Le lendemain je parviens enfin à éviter l'attaque du tueur, j'accède à une porte qui s'ouvre sur une route. C'était tellement moche avant que je me satisfais de la mauvaise réalisation du bitume et des arbres. Je pars à droite. Raté, il faut aller à gauche. J'arrive sur un pont et rencontre les 1er "humains" du jeu, un shériff méfiant et son assistante blonde carrément canon. A ce moment du jeu, on s'aperçoit que notre héros est complètement schizo, il s'adresse en permanence à Zack... Les persos sont vraiment bien modélisés, mieux réussis que dans Alan Wake, et ont chacun, je dis bien chacun, beaucoup de personnalité. Toutes les personnes que vous croiserez dés lors mériteront votre attention, d'autant plus que votre enquête vous mènera à les interroger les unes aprés les autres.Un peu de blabla pour faire connaissance puis ils me ramènent en ville. Direction l'hôtel où je devrais passer la 1ère nuit.
Au réveil, possibilité de changer de vêtements, se raser et pour l'anecdote vraiment sympa, si vous ne faites ni l'un ni l'autre, York sera vite entouré de mouches à m...dans ses déplacements. Un costume trop porté devra également être envoyé au pressing et sera inutilisable pendant un assez grand labs de temps. Au saut du lit, il faut aussi manger, boire un café, comme il faudra respecter (ou pas) les heures traditionnelles de chaque repas, de lever et de coucher pour le sommeil. Direction alors la cafétéria de l'hôtel où vous vous retrouvez seul avec la maîtresse des lieux, une vieille dame un peu dure de la feuille qui vous en apprendra un peu sur les gens du coin. Pour ce qui est de s'alimenter, vous aurez le choix entre les divers restaurant de la ville, acheter de la nourriture dans les magasins, trouver de la nourriture dans vos quêtes ou bien encore pêcher. La pêche vous permet aussi de récupérer toutes sortes d'objets, comme des munitions, des armes ou juste du poisson.L'inventaire est assez clair, et tout ce que vous ne pouvez emporter peut être stocké dans des coffres à la manière de Resident Evil.

Sortie de l'hôtel, première confrontation avec la conduite d'un véhicule de police, pas aussi injouable que je l'imaginais.Trois vues sont possibles à savoir intérieur, arrière et arrière plus éloigné. Vous pouvez faire fonctionner les clignotants (inutile mais bien pensé) et si vous conduisez de l'intérieur, possibilité d'utiliser les essuis glaces en cas de pluie, chose courante à Greenvale (ouf! la pluie est pas mal rendue!). Le bouton x vous permet d'accélérer mais déclenche aussi les girophares et une sirène pas très agréable. Les virages sont raides, votre essence diminue et vous risquez la panne sèche si vous ne vous rendez pas dans une station (détail sympa mais inutile car, à cause de la carte, impossible de trouver une station sans l'aide du hasard). La voiture s'use aussi jusqu'à la panne totale. Sortez toujours avec des fusées de détresse qui permettent de vous envoyer un nouveau véhicule. Ca ne m'est pas arrivé mais j'imagine le sentiment de solitude de celui qui resterait en rade au milieu de nulle part et devrait retrouver un véhicule avec ses pieds. L'immensité de la map n'a d'égal que son inutilité, c'est juste un prétexte pour vous faire crapahuter pendant de longues minutes d'un bout à l'autre pour suivre la quête principale. Vous comprendrez vite qu'il est très difficile de se repérer, impossible de dézoomer complètement ou de placer un marqueur. Sur l'écran de jeu la carte apparaît en bas de l'écran à la manière d'un GTA et seule la destination de votre prochaîne mission principale apparaît. Egalement l'heure, et la limite du temps qui vous est imparti. C'est la 1ère fois que je suis confronté à ça dans un jeu mais 1h de jeu équivaut à 1h dans la vraie vie. Le temps peut alors sembler long quand 10 heures vous séparent de la prochaîne mission d'autant plus qu'il est très difficile (foutue carte grrrrrrrr!) de trouver les missions annexes. Heureusement les cigarettes permettent d'accélérer le temps, sinon il suffit de trouver un endroit pour dormir. En avançant dans le jeu je me rends compte du nombre de détails impressionnant et vraiment géniaux. Tout ce qui est récurrent (cinématiques quand vous trouvez un objet par exemple) peut être zappé en appuyant sur start. L'ouverture des portes, longue à la manière de n'importe quel survival devient très courte si vous l'ouvrez en courrant. La monotonie des trajets est cassée par des discussions (si vous transportez d'autres personnages) ou par des références au cinéma américain, le héros étant un fan de vieux films (The Deadly Spawn, Tremors, Superman 1 & 2...), il vous donnera même envie d'en voir ou revoir certains, n'oubliez pas que vous êtes en train de conduire même si ses remarques sont passionnantes car sinon gare à l'accident!

Episode 2

Bon sang, plus j'avance et plus je suis happé par ce scénario. Quand la routine des scènes de shoot s'installe elle est cassée par l'apparition de trouvailles géniales comme quand le tueur vous cherche et que vous devez vous cacher dans un placard, situation enchaînée à une course poursuite effreinée en QTE qui triple votre rythme cardiaque. D'ailleurs les scènes d'action sont suffisamment éloignées pour qu'on en redemande. Le flingue et les barres à mines cèdent la place aux mitrailleuses, fusil à pompe et magnum. On a parfois presque des frissons quand déboulent les zombies ne serait-ce qu'à cause de la difficulté du jeu! Pris en normal j'ai failli devoir tout recommencer après une dixaine d'heures car j'avais mal géré mon stock de munition. Comptez bien 5 heures pour vous prendre au jeu, vraiment. Ca vaut le coup.
L'intéraction avec les autochtones est jouissive, les meufs sont toutes hyper bonnes, vous devez tirer les vers du nez à chacun, répondre (ou pas) à des invitations à boire un verre ou aller au resto. C'est comme si chaque interlocuteur cachait quelquechose, vous vous mettez vite à soupçonner tout le monde.

Une histoire prenante, un prix défiant toute concurrence, un jeu long à démarrer, comme si les développeurs avaient voulu le réserver à un public d'initiés en rebutant le joueur lambda. Mais n'importe quel gros studio devrait prendre note de ces efforts scénaristiques car sur la durée, DEADLY PREMONITION ne vous prend pas pour un con. Il est rare d'avoir une trame aussi adulte, et puis quoi? Vous qui me lisez , vous êtes comme moi? on n'est plus des gosses, alors y a que les graphismes qui comptent?