jaquette jap, le ton est donné
Initialement...
Quand vient le sujet des mangas sur
les voitures, Initial D est souvent la première œuvre mentionnée,
il faut dire que ce manga de Shuichi Shigeno publié depuis 1995 (et
encore de nos jours !) a su se créer une renommée en braquant le
projo sur le Touge, ces courses se déroulant sur les sinueuses
routes de montagne japonaises. Retraçant l'histoire de Takumi
Fujiwara, lycéen livreur de Tofu en montagne, devenu Street racer de
montagne, ce manga brille surtout par ses courses passionnantes et
très détaillés.
Vu le sujet abordé, la conversion en
anime était attendue, et c'est en 1999 qu'est diffusée la première
saison (stage) de l'anime, connue pour ses courses réalisées en
images de synthèse qui font sourire de nos jours. Cette première
saison, malgré sa faible qualité graphique n'en reste pas moins une
franche réussite et se verra suivie de trois autres saisons d'anime
de formats divers (film, format épisodique...) ainsi qu'un film tout
daubé.
Mais ce qui nous intéresse ici est la
conversion de la série en jeux vidéo, une étape souhaitée par
n'importe quel fan du manga et de l'anime et franchie par Sega, qui
exploite la licence en jeux. Et ces jeux composent la série des
Initial D arcade stage, sortis uniquement Japon sur borne d'arcade
NAOMI 2 et Lindberg depuis 2001, la série en est actuellement à sa
cinquième occurrence et le sixième volet arrivera peut-être en
2011. Ces jeux ont donné des versions console, sur PS2 (special
stage, portage de arcade stage 2), sur PSP (street stage, portage de
arcade stage 3) et enfin sur PS3 avec extreme stage (portage de
arcade stage 4), sorti le 3 juillet 2008 au Japon et uniquement au
Japon, qui nous intéresse ici, et qui fera l'objet de ce premier
article.
Contact !
Alors à quoi ressemble donc ce fameux
D initial ? tout d'abord c'est très....japonais, version import
oblige, on navigue à vue en essayant chaque option pour voir ce que
ça fait, cependant la traduction du manuel en anglais est trouvable
sur le net (absence de zonage aidant, une communauté autour du jeu
s'est formée aux USA, merci à eux pour les traductions !). Donc
nous pouvons créer plusieurs profils, chaque profil représentant un
pilote dont on peut customiser l'apparence (c'est pas Mass effect,
mais c'est sympa et bien dans le style du manga) et donner un nom (le
clavier virtuel est en japonais (hiragana)). Mais surtout chaque
pilote aura un garage limité à trois voitures.
Niveau progression le mode histoire
nous met face à la liste des routes classées par difficulté,
chaque route a un certain nombre de coureurs à battre avec chacun
une certaine difficulté. Certains coureurs apparaissent sur
différentes routes, et la difficulté n'est pas la même ; par
exemple Takumi au Lac d'Akina au volant de la voiture d'Itsuki est
super facile à battre, alors que sur sa route favorite avec sa
propre voiture, c'est ultra-dur (je l'ai pas encore fait). Pas grand
chose d'autre à dire sur la progression sinon le fait que les
courses sont entrecoupées de cutscenes animées super-sympa dans le
style de l'anime avec des bulles façon manga où les dialogues
s'affichent, mais surtout avec les voix des seiyū de l'anime !
Au japon on sait faire des adaptations !
je pane rien a ce qu'il dit, mais les voix sont celles de l'anime !
Et ces cutscenes m'aiguillent sur THE
point fort du jeu (il n'est pas le seul !) à savoir : la
fidélité à l'univers de la série, tout y est : routes du
manga, voitures du manga, équipes du manga, musiques de l'anime (oui
une pure sélection d'Eurobeat venue tout droit de la saison 4 de
l'anime), seiyū de l'anime....certains dialogues in-game semblent
venir tout droit de l'anime, comme quand Takumi laisse échapper
« hai hai » (« il est rapide ! ») si vous lui
mettez 10 secondes dans la vue ! Cette fidélité satisfait au
plus haut point le fan d'Initial D et pose le jeu en prolongement
naturel de l'anime et du manga, on peut même faire certaines
manœuvres de l'anime comme prendre la gouttière dans les virages,
le pied ! Le signe « Initial D » sur la jaquette
n'est pas là pour faire joli, le jeu le mérite !
Contenu: qualité plus que quantité
Initial D c'est une histoire de
voitures, et là non plus, il n'y a pas erreur sur la marchandise :
22 voitures sous licence, toutes les voitures ayant couru dans les
trois saisons de l'anime y figurent plus deux voitures de la
quatrième saison et une poignée de modèles plus anecdotiques
seraient dispo en DLC sur le PSN JP (pas vérifié). Les voitures
peuvent être peintes dans les limites de la palette de couleurs
officielles, et chaque voiture a un comportement régit par son
architecture (tractions, propulsions, 4x4...) mais les comportements
varient au sein d'une même catégorie, et il y a des différence
nettes entre toutes les voitures en terme de tenue de route ou de
performances pures.
je veux la même chez moi !
Niveau customisation, outre la
peinture, le garage permet de personnaliser la plaque
d'immatriculation et l'extérieur de la voiture avec des pièces
existant dans le commerce (japonais), on retrouve ainsi des grands
noms de la préparation au soleil levant comme Jun, ChargeSpeed ou
C-West. La personnalisation extérieure est purement esthétique et
n'a pas d'incidence sur le comportement de la voiture, contrairement
aux modifications mécaniques
Celles-ci portent sur 5 pôles :
moteur/transmission, échappement, trains roulants, châssis et
électronique, chacun de ces pôles ayant sept niveaux d'amélioration
(évidement, plus on améliore, plus ça coûte un bras). Ces
modifications sont à apporter avec parcimonie, car si elles sont
indispensables contre les adversaires de haut niveau, elles changent
également le comportement du véhicule, et si vous engloutissez tout
votre pognon dans le moteur d'un coup votre caisse aura la
maniabilité d'un savon de Marseille sur du carrelage trempé. Il est
impératif de toujours faire des séances de tests après les modifs
pour bien maitriser son véhicule
.
5,7 km de torture, et on en redemande !
Autre point du contenu, les routes. Là
encore c'est pas de la petite bière, et si ne sont présents que
six cols (tirés du manga/anime: Akina, Akagi, Myogi, Irohazaka...)
certains sont ultra-chauds à maitriser, d'autant plus que tous les
terrains ne se valent pas, et par exemple l'une des routes a un
revêtement exécrable, obligeant à la connaître pour la maitriser.
Outre les virages et le revêtement, connaître les techniques
utilisables est également primordial, comme le saut à Irohazaka ou
la gouttière à Akina. Les routes en elles-mêmes sont assez
tortueuses, surtout les dernières, les virages sont serrés et très
différents les uns des autres. Chaque route peut être faite en
descente ou en montée, par beau temps ou par temps de pluie, de nuit
ou de jour, la pluie venant (encore !) modifier le comportement des
voitures. En somme peu de de tracés, mais des tracés commacks, qui
vous donneront du fil à retordre (surtout les derniers). Dernier
point, jeu d'arcade oblige, on a un système de checkpoint très old
school avec un temps alloué pour atteindre le suivant, le timer est
assez large si on ne perd pas son temps à admirer le paysage mais
'faut quand même avoiner.
Un jeu d'arcade...a tous les niveaux !
Parlons à présent du gameplay qu'on
peut résumer un un mot : étrange. C'est à cent lieues de tout
ce que j'ai connu auparavant, les seuls jeux à s'en rapprocher de
loin sont Outrun ou Ridge racer, comprenez par là que les dérapages
sont au cœur du jeu. Mais le contrôle de la voiture n'a aucun
équivalent, et une vidéo l'illustre mieux qu'un long discours (la
vidéo n'est pas de moi) :
pro gamer dans ses oeuvres, ça envoie !
Comme vous pouvez le voir, c'est tout
sauf réaliste, une simple sollicitation du stick et la voiture
drifte immédiatement et redresse aussi soudainement qu'elle est
partie en sucette. Ce gameplay doit être délicieux au volant
malheureusement je n'en ai pas à dispo. Néanmoins le plaisir à la
manette est bien présent et la marge de progression est énorme. Car
si le gameplay est très arcade il est surtout très pointu, et
claquer un temps comme celui de la vidéo se traduit par des heures
d'entrainement pour connaître la route dans ses moindres détails et
le comportement de sa tire sur le bout des doigts. Savoir quand
freiner, quand déraper et comment ne s'apprend qu'en jouant et en
essayant. Malgré tout au bout de plusieurs sessions, le feeling très
particulier du jeu arrive doucement mais sûrement ce qui encourage
d'y revenir régulièrement pour progresser petit à petit, et fait
le sel du jeu, même si j'aurais préféré une physique plus
intuitive. Et en parlant de la physique, celle-ci a clairement été
conçue pour des duels sans coups de pute : la gestion des
collisions empêche de bloquer un adversaire plus rapide, car
celui-ci gardera sa vitesse quoi qu'il arrive (a moins de lui fermer
tout le temps la porte mais c'est peine perdue), de la même façon
inutile d'espérer faire partir celui de devant un toupie, les
collisions n'ayant aucune incidence sur le comportement des voitures.
l'ambiance "duel underground" fait tout le charme du jeu :)
Le plumage ne vaut pas le ramage
la technique n'est pas a la fête, mais c'est pas comme si c'etait primordial
Finissons sur le point où le bât
blesse : la technique. IDES est très à la bourre sur ce point,
si la modélisation des voitures est correcte, les décors eux sont
indignes d'un jeu de 2008, entre les modèles 2D de spectateurs de
voitures et d'arbres tous droits sortis de Colin McRae 2 et les murs
avec une texture (feuilles) pour faire « forêt » qu'on
voit parfois, c'est vraiment pas la joie, cependant à la vitesse à
laquelle on va le tout est très regardable (c'est pas les
Hunaudières de GT5 où même à 350 les caches-misère végétaux
nous sautent à la figure) et le nombre d'éléments rendent les
décors crédibles en mouvement. On sent le jeu conçu pour l'arcade
où on a autre chose à faire qu'admirer quand le chrono tourne et
que les parties coutent du flouze. Niveau sonore ça va du risible
(collisions) au génial (musiques !) en passant par le bon (moteur) et le passable (crissements de pneus). Derniers points qui
fâchent : les nombreux et longs temps de chargement, ainsi
qu'un détail d'ergonomie étrange : O pour valider et X pour
annuler, c'est chiant !
En somme...
Que peut-on conclure de ce Initial D ?
C'est déjà un très bon produit Initial D qui ravira les adeptes
mais aussi un jeu de course assez exigeant et déroutant mais très
gratifiant qui devrait également satisfaire les fans de jeux de
course. Et si vous etes comme moi fan d'Initial D et de jeux de
courses c'est un excellent jeu atypique et à essayer ;)
+ Voitures variées et customisables
+ Musiques de l'anime
+ Conduite exigente mais gratifiante
+ Tracés retords
+ Cut-scenes sympa avec les seiyū de l'anime
- Graphismes à la ramasse
- Physique peu intuitive
- Temps de chargement
Verdict : un régal !