Grincement
plaintif d'un 'MécOwboy' déchu, patelin désert, bestioles
harassées aux plaies suintantes, hurlement des crucifiés de Nipton, welcome in New Vegas, un jeu qui
vous mord et ne vous lâche plus.
Alors
qu'une ville se dessine à l'horizon et qu'un nuage de poussière
fatigué nargue le coté droit de votre écran, une goule en
putréfaction trouve la force de vous attaquer. Mais Boone a l'oeil
vif, headshot, un énième cadavre recroqueville ses restes dans le
sable. Parasites radio, musiques tonitruantes, ce Fallout a une âme.
Et, aussi damnée soit elle, ça fait un bien fou à la série. Ainsi
qu'au joueur.
Peut être pas
le plus beau jeu du monde, mais les arbres ressemblent à des arbre,
les cadavres à des cadavres -quoique, certains s'amuseront à se
redresser- et un fusil à proton aura tout l'air d'un fusil à
proton, faisons donc fis du reste. Notes
grinçantes, lancinantes qui s'échappent d'un violon centenaire,
ambiance sonore au top, bruitages réussis, frémissements garantis.
Quelques bugs bien saoulants ne
mériteront qu'une chose : courir à poil dans Fortification
Hill en hurlant : la Légion,
c'est rien qu'une bande de pucelles.
Affiche
craquelée Holster Your Weapon sur les cuisses d'une jeune femme,
punk des montagnes camé, la bave aux lèvres, qui se jette sur vous,Tviiiou, désintégré, arme à réparer, une gorgée de Nuke Cola et
ça repart. Pas de répit . S'allier à une faction en démanteler
d'autres, saboter, assassiner, secourir, engager des compagnons...
les possibilités offertes au joueur n'ont d'égal que la fourberie
de certains personnages du jeu.
Tendu, jouissif,
pétrit d'Aventure, Fallout New Vegas ne manque de rien. Disons
qu'après y avoir joué on est repus, essoufflé, foutrement content d'avoir découvert et (sur)-vécu à l'Apocalypse. Un éclat de
mélancolie dans l'oeil, je repose mon pip-boy sur l'étagère et
m'endors sur un matelas crasseux, rêvant d'interminables parties de
Caravan et de Stimpaks volés.