Conker Bad Fur Day était sorti sur N64 et développé par Rareware encore au sommet de leur gloire après avoir sorti des titres à succès tels Goldeneye, Banjo-Kazooie, Perfect Dark et Banjo-Tooie. Le plus inquiétant était leur éditeur, THQ, dont la renommée en production de bouse commerciale de classe internationale suffisait à faire fuir n'importe quel joueur sensé. Quand on y pense maintenant, seul THQ pouvait avoir les c******s pour oser éditer un tel jeu, à l'époque, sur une console de Nintendo.

Rareware qui sort encore un nouveau jeu de plate-forme pour concurrencer Mario? Quoi de plus mignon qu'un petit écureuil roux à grande queue touffue et énormes yeux bleus, à l'air malicieux, agile et bondissant, gambadant dans un joli décor coloré et champêtre peuplé de créatures rigolotes? Bref, tout pour plaire petit aux enfants et à leur maman, le public cible de la console d'origine japonaise.

Mais voilà, Conker, notre héros à poil court, veste bleue, short et chaussures de sport, n'est pas si gentil ou plutôt il n'en a rien à faire d'être là à distraire le joueur si il ne s'était pas égaré après une bonne cuite dans un bar. Ce qu'il veut, c'est rentrer chez lui, retrouver le confort matériel de son existence et se faire dorloter par sa petite amie bimbo. Oui, ce qu'il aime, à part l'alcool et le cigare, c'est l'argent et les filles. Bel exemple pour la jeunesse...

I love cash and boobs

C'est donc perdu au mileu de nulle part que Conker doit suivre son chemin tracé par des développeurs qui ont apparemment pété les plombs. Le tutoriel lui confère rapidement la possibilité de planer quelques secondes avec sa queue, frapper avec une arme de poing et déclencher une action contextuelle lorsqu'il se trouve sur une certaine marque au sol... Tout au long du jeu, notre écureil pourra utiliser d'autres capacités selon les niveaux qu'il traverse. Sans vouloir en dire trop, il n'y a pas que de la plate-forme mais tout un mélange de genres différents, l'univers visité lui fournissant l'arme ou le véhicule nécessaire.

Les personnages que Conker croise ont tous un problème que celui-ci peut résoudre en échange de quelques billets verts fumants. Tous ont un grain, y compris les boss, affreux, malodorants et gigantesques. Certains sont cultissimes. Parmi eux, un chanteur d'opéra mémorable ayant horreur de la propreté.

Chaque monde comporte au moins une parodie. Au début, c'est gentiment du jeu vidéo dont les développeurs se moquent pour finir sur des moments clés de films à succès aussi éclectiques qu'improbables mis bout à bout ensemble. Pour donner une vague idée, il y a de la préhistoire, de la guerre, de l'horreur, même de la science-fiction et plus encore....

I'll throw my sh** on you

Concernant la version Xbox, il y a eu quelques légers changements de texte, le jeu est plus beau. Je crois même qu'il ont rajouté un costume que je suppose sorti tout droit du film Van Helsing.

Côté maniabilté, cela répond bien même si ce n'est pas toujours parfait. Les écarts de chemin entraînent des chutes mortelles provoquant souvent des crises de nerfs.

Si je devais vraiment lui trouver un défaut, ce serait la limitation du nombre de vies. Lorsque Conker perd une vie, il revient au début du niveau. Lorsque toutes les vies sont perdues, on se retrouve au menu de présentation. On recharge la partie pour constater que Conker revient au début du même niveau... (WTF!) Une limitation complètement inutile si le but n'est pas de faire perdre quelques secondes (et sa patience) au joueur. Décidément, ils ont de l'humour, chez Rare.

Des jeux aussi drôles et irrévérencieux, on en voudrait plus souvent. Si il pouvait y avoir un autre remake HD voire une suite à Conker... On peut toujours rêver...

Parmi les parodies geek ou trash, il y a le délirant Brütal Legend, le loufoque No More Heroes, le sanglant MadWorld et l'ennuyeux Eat Lead : The Return of Matt Hazard.