Oh yeah baby ! Duke est de retour. Pour cette
occasion, je me suis dirigé dans ma cave et j'ai ressorti ma boîte. Oui ma
boîte avec marqué dessus :
« A n'ouvrir que
si Duke Nukem Forever sort un jour ».
De cette boîte j'ai sorti un pack de bière vieux de 12 ans, des lunettes de
soleil et ça y est, j'étais paré pour me lancer dans l'aventure. Mais avant, il
me fallait faire un tour d'horizon des différentes critiques. Force est de
constater que les critiques étaient moyennes et que le jeu avait du mal à
convaincre la presse spécialisée. Mais un seul défaut ressortait dans toutes
les critiques que j'avais pu lire, à savoir que le retard accumulé se sentait
vraiment trop. Il est vrai que graphiquement le jeu est largement dépassé.
Comment pouvais-je faire pour faire une critique juste sans
tenir compte des années d'attentes qui ont fait que le jeu est déjà dépassé à
peine sorti ? C'était très simple, il me fallait retourner dans ma cave et
sortir ma machine à remonter le temps que j'avais volé à un anglais se faisant
appeler « docteur qui ».
Je partis donc dans un endroit où Duke Nukem Forever,
n'était pas encore une arlésienne, une légende urbaine impossible à
apercevoir : l'année 1998.
En 1998, la PS2 n'était pas encore sortie, la plupart des
gamers jouaient sur N64, PSX ou PC. Les plus beaux graphismes se trouvaient su
PC. Voilà une bonne chose en 1998 : les graphismes de Duke Nukem Forvever
ne choquent pas, ils sont même beaux. Les textures baveuses et son clipping ne
sont plus un problème, voilà déjà un bon point. Malheureusement, même en 1998s
les bons points seront rares.
Le jeu commence avec Duke dans les toilettes d'un stade
pissant toute la bière qu'il a ingurgité - et oui, dans Duke Nukem Forever, on
peut faire pipi et lancer du caca. Puis, en avançant, on rencontre d'autres
personnages. Les réflexions de Duke fusent et on est déjà heureux de retrouver
le personnage si drôle et attachant. Mais à ce moment là, on se dit qu'il
manque quelque chose pour être réellement dans l'ambiance de Duke. Après un
combat titanesque, on se retrouve dans une chambre d'hôtel où l'on retrouve Duke en train de jouer à la
console et de se faire soulager par des jumelles. Et c'est exactement à ce
moment là que l'on se dit que l'on est à 100% dans l'ambiance de Duke Nukem.
L'une des jumelles demande :
« Le jeu était
bon Duke ? »
Et notre masse de muscles blond répond :
« Après 12 putain
d'années, il avait intérêt à être bon »
C'est sûr qu'avec autant d'attente, Gearbox avait intérêt à
nous sortir un chef d'œuvre car tout le monde les attendait au tournant.
Et donc... Nous sommes très loin d'un chef d'œuvre, et ce même
en 1998. La maniabilité est bonne, très basique, mais énormément de défauts
viennent pourrir l'expérience de jeu. Tout d'abord : les bugs. Il m'est
arrivé de faire des crises de nerfs parce que Duke était bloqué dans un mur et
ne pouvait plus bouger. Les ennemis sont très forts - certains vous tuent en
deux coups - et vous suivent quand vous vous échappez, ce qui fait ressembler
les combats à une partie de « chat » mais avec des aliens. Votre
barre de vie est appelée « barre d'égo ». Ridicule au début, elle
grandit au fil de l'aventure en faisant des petites actions comme s'admirer
dans un miroir ou en encore faire de la musculation. Quand elle baisse trop, il
suffit de se cacher et d'attendre qu'elle remonte toute seule. De nombreux
items peuvent être ramassés pour vous rendre plus fort, comme de la bière qui
vous rend effectivement plus fort mais qui trouble votre vue, ou encore des
stéroïdes qui vous permettent d'exploser tout ce qui passe devant vous à mains
nues.
Pour que le soft ne soit pas trop répétitif, des scènes de
conduite plutôt plaisantes ont été rajoutées avec des cascades et d'excellentes
répliques de l'ami Duke...
En fait c'est extrêmement jouissif de tirer sur un alien au
fusil à pompe et de le terminer à coup de poings tout en admirant les
différentes babes présentes dans les niveaux. Malheureusement, tout ce qui est
bon dans ce jeu est gâché. Gâché par les bugs, par les ennemis qui vous tuent
en deux coups et qui ne meurent pas alors qu'ils se sont pris un coup de fusil
à pompe à bout portant, par des scènes ennuyeuses où l'on est sur une tourelle
et où la seule chose à faire est de tirer sur ce qu'il y a devant vous. Et
surtout le jeu est gâché par les temps de chargement. Duke Nukem Forever est
d'une difficulté moyenne - ce qui n'est pas un défaut - mais à cause de cela,
et des bugs, vous mourrez assez souvent, et l'attente pour pouvoir retourner au
combat est juste interminable. Au moins 3 minutes à chaque fois ce qui est
beaucoup trop long et cela même en 1998.
Finalement je ressors de l'expérience déçu. L'ambiance Duke
Nukem est bien là, mais on a l'impression tout au long du jeu que tout a été
basé sur cette ambiance si particulière à Duke. A part cela, tout le
reste est décevant. Malgré tout, le jeu a des qualités si on s'accroche, à
commencer par l'humour omniprésent durant toute l'aventure. Mais cela n'engage
que moi, car honnêtement j'ai beaucoup ri. Après, il est compréhensible que
certains trouvent que le niveau est bas mais cela n'engage aussi que eux.
Voilà ce qui ressort de cette nouvelle aventure de Duke :
du gâchis. Mais ne nous morfondons pas. Duke est de retour et rien que ça,
c'est une bonne chose.
Soyons clair sur la note : si vous êtes fan de la série,
le jeu mérite 3 étoiles. Si vous découvrez Duke avec cet épisode, alors il n'en
vaut que 2.
Après être allé voir Myster Mask 1998 et lui avoir demandé
de parier tout son argent sur la France à la coupe du monde 98 et à l'Euro
2000, je suis rentré à mon époque où quelqu'un d'inattendu s'était invité. Il
s'agissait de Myster Mask 2024 qui avait besoin de moi car Duke Nukem Infinite
venait de sortir avec 12 ans de retard et qu'il devait faire un test en
essayant de ne pas tenir compte de ses graphismes déjà dépassés.
Et oui, la vie est un éternel recommencement, même pour ce
bon vieux Duke...
Myster Mask