Le Coin est de retour !!

Deux mois ! Plus ? Moins ? Je ne sais pas exactement de quand date la mise en berne du blog et je n'ai pas vraiment envie de chercher de peur de déprimer. Voyons plutôt le bon côté des choses, le Coin est de retour et c'est ce qui compte. Pour moi en tout cas. Pour les détails inintéressants sachez que cette absence est due à l'incompétence de mon FAI (Bouygues) qui m'a privé de net pendant plus d'un mois et demi. Pour le reste du temps c'est à mettre sur le compte de mon incroyable professionnalisme. J'avais à rattraper un nombre incroyable d'épisodes d'un nombre pharaonique de séries ! Je suis donc en perfusion depuis trois semaines et je commence à refaire mon retard. Il faudra peut-être un chouïa de temps avant que le blog reprenne son rythme normal mais tout va vite redevenir comme avant. Je tiens donc à m'excuser de cette longue absence et j'espère que vous reviendrez nous voir aussi souvent et nombreux qu'avant. J'ai plein d'idées d'articles, pas mal de projets excitants que j'espère réaliser et ma passion est intacte. Et quoi de mieux pour commencer qu'un petit bilan ? Vous retrouverez donc en dessous mon avis sur la saison 2 de Homeland. Arrivera celui de Dexter juste après. Merci encore et bienvenue à nouveau sur votre Coin !

Homeland Saison 2 : Un monde d'Hommes


Attention ce brillant article peut contenir des traces de spoil.

La première saison de Homeland nous avait à la fois surpris et enchanté. Adapté d'un format Israélien, on pouvait s'attendre à un bon thriller intelligent et osé grâce à sa diffusion sur la chaine Showtime (Dexter, Californication). Au final la série avait dépassé nos espérances en développant un face à face psychologique incroyable entre un homme et une femme. Pendant une grande partie de la saison une question se posait en effet : le sergent Nicholas Brody était-il oui ou non un terroriste. La réponse fut qu'en effet, le héros de guerre n'en était pas vraiment un. Alors comment continuer ? Comment retrouver un intérêt après toutes les révélations nécessaires ? Et bien les brillants scénaristes de la série ont réussi en livrant un chapitre encore meilleur. Sur tous les points.

Au fond la première saison de Homeland était toute entière consacrée à l'affrontement Carrie Mattison-Nicholas Brody. Derrière s'agitaient de passionnants personnages secondaires qui n'avaient toutefois comme rôle que de faire avancer ce face à face. C'est donc à la structure même du show que les scénaristes se sont attaqués. Cette fois tous ont un but commun : empêcher un attentat sur le sol Américain et faire tomber Abu Nazir. Nous avons donc une pléiade d'êtres humains s'attaquant à une idée et combattant pour une cause qui les dépasse complètement. Homeland met donc l'Homme au centre de tout. Les agents de la CIA sont peut-être des personnes en charge de la sécurité des Etats-Unis, ils n'en restent pas moins des hommes et des femmes avec des vies, des âmes et des personnalités différentes. Tous ces aspects qui sont finalement engloutis par leur mission. Ils n'ont pas un métier, ils ont un sacerdoce. A l'autre bout de la chaine Brody vit exactement la même situation. Il est lui aussi en mission mais reste seul face au monde. Et face à sa famille dont il cause l'explosion peu à peu. Le poids du devoir écrase tout pour les bons comme les mauvais.

Mais n'allez pas croire que l'héritage de la première saison fut balayé d'un revers de plume. Cette fois une différence majeure s'opère dans la relation spectateur-série. Nous, nous savons qui est Brody, ce qu'il est, ce qu'il veut faire et pourquoi il veut le faire. Et personne d'autre n'est au courant pendant quatre épisodes. Loin d'être frustrant cette situation permet de se rapprocher encore de Carrie et de sa détresse. Elle a vécu l'enfer parce que personne ne l'a cru et que Brody a été plus fort. Mais la tendance s'inverse grâce à Saul. Saul qui est peut-être un peu plus en retrait cette saison mais qui reste la figure calme et sage du père pour Carrie et pour nous. Lui aussi est dévoré par son travail mais sa vie personnelle est mise de côté pendant un temps.

Rapidement le squelette narratif de la série redevient plus classique avec la découverte par la CIA du secret de Brody. Ce qui donnera par ailleurs un épisode absolument dantesque intitulé Q&A. Face à face à huis-clos étouffant et magistralement interprété, ce cinquième épisode permet aussi de remettre l'humain au centre de tout. Carrie est amoureuse. De son pire ennemi. Elle ne devrait pas et elle le sait, mais il n'y a rien à faire elle aime Brody. Et Brody semble l'aimer. Le devoir écrase les Hommes. L'aspect romantique pourra peut-être agacer mais c'est une composante essentielle à la fois du scénario et de la thématique principale de la saison. Sans oublier que lors du dernier épisode ce couple interdit prendra toute son ampleur.

Parmi les nouveautés de cette saison on notera l'apparition de Quinn, un technicien énigmatique qui se révélera être un interrogateur impitoyable. On le découvrira au fur et à mesure pour au final se rendre compte qu'il est lui aussi en mission. Et cette fois l'homme prendra le dessus.  Il en va de même pour la famille de Brody qui subit les absences et les non-dits de Nick. Sa femme est seule et trouvera une nouvelle fois refuge chez Mike qui commence à douter lui aussi du sort de Tom Walker. Très vite la grosse machine qu'est la CIA l'écrasera et lui fera comprendre que sa curiosité est de trop. On en revient toujours au même point. Dana se liera au fils de Walden et aura même son propre arc narratif qui restera un des points noirs de la saison. On se demande en effet si la pertinence de cette storyline est avérée.

Vous l'aurez compris cette deuxième année aura été riche en rebondissements et en suspens. Elle aura aussi été bouleversante par ses thèmes et leur traitement. Aucune autre série à part peut-être Boss n'aura aussi bien sût montrer l'affrontement entre le très grand et le très petit. Le monde et les êtres qui vivent dedans. Si le ton se cherchait parfois et si tout n'est pas parfaitement construit, la cohérence globale est admirable et la fin de cette saison 2 nous convainc de l'innocence de Brody quand la première nous assenait sa culpabilité.

Et encore une fois la magie Homeland à fait son effet. On arrive au terme en se disant qu'on a décidemment fait le tour et qu'une troisième fournée semble impossible et dans les derniers instants du dernier épisode tout s'inverse, tout l'idéal qui semblait avoir pris forme s'écroule. L'Homme a perdu. Brody est découvert et on quitte ce monde de cendres et de fumée avec quelques larmes au fond des yeux quand Saul, le roc qui ne plis pas même sous la pression de son boss, laisse percer l'homme sous l'agent. Il a la sécurité du monde entre ses mains mais dans la défaite il a besoin de sa femme et de personne d'autre. On referme les yeux et on comprend qu'une troisième saison est indispensable et que le temps semblera long. On a laissé un pays et ses habitants en ruines, reste à voir s'ils pourront tout reconstruire. Pour faire une fois pour toutes triompher l'Homme.