Non, je n'ai pas fini Persona 4 Golden. Pas encore.
Pourtant cette fois-ci, ce n'est pas l'envie qui manque. Il est vrai que j'ai laissé tombé le jeu pendant quelques mois, ce qui m'a valu de découvrir la haine de Kahnettan (prononcez Kahnett[anne], il préfère).
Pourquoi je l'ai laissé tomber ? Par manque de temps principalement mais aussi parce que Persona 4 est un titre dans lequel il faut savoir s'investir pleinement. A l'époque de sa ressortie (puisqu'il est déjà sorti sur PS2), je jouais à plusieurs jeux à la fois, ce qui n'est jamais bon puisque dans ces cas là, je fini toujours par en abandonner 1 ou plus.
Persona 4 fut donc mis sur le bas côté de la route. Avant de me jeter des rochers (pas les Ferrero), essayez de comprendre aussi, vous savez bien que l'on peut parfois faire des sessions de jeu de 2 heures sans qu'il ne se passe rien dans l'aventure, il est possible de jouer 2 heures sans que la trame principale ne progresse ni que l'on aille explorer de donjon.
Oh, je vous vois bien, vous, fans, en train de reposer les rochers et sortant vos kalachnikov, sachez pourtant que ce que je viens de dire n'est pas une critique. C'est pour moi le c½ur du jeu ! Parce que c'est pendant ces longues heures sans donjons que l'on vit notre petite vie d'étudiant dans la ville d'Inaba et que l'on améliore nos relations avec les autres personnages et qu'en tant que joueur on finit par apprécier ces derniers.
Tout ça est super mais inévitablement, cette grosse partie du jeu a un aspect très répétitif. Alors avec le manque de temps et le fait de jouer à d'autres titres, j'ai effectivement mis de côté Persona 4.
Heureusement, ces derniers jours j'ai repris ma partie avec le sentiment que cette fois ci c'est la bonne. Je pense finir Persona 4 si je ne fini pas par être bloqué dans un donjon. Et vous savez quoi ? Ca me plait.
Le jeu m'a toujours plu, dès l'instant où j'ai commencé à jouer, j'ai aimé l'ambiance, l'histoire et les personnages. Mieux que ça, j'ai l'impression qu'en ayant laissé tomber le jeu plusieurs fois sans jouer pendant plusieurs semaines que l'expérience n'en est que meilleure. Parce que du coup, cela fait plus d'un an que ma partie est lancée, plus d'un an que j'ai envie de le terminer ce jeu, plus d'un an que les personnages sont dans un coin de mon esprit,...
Alors quand je les retrouve ces personnages, même si ce n'est que pour quelques heures, je suis content de les revoir, comme lorsqu'on rencontre des vieux amis que l'on n'a pas vu depuis longtemps. Et au final, si à une époque j'ai pu penser que je n'aurais jamais le temps de finir Persona 4, aujourd'hui, je n'ai pas envie de le finir. Vous savez ce sentiment quand vous êtes sur le point de regarder le dernier épisode d'une série qui vous a accompagné pendant longtemps où quand vous finissez Dark Souls pour la 14ème fois. En gros, un sentiment de "merde, c'est fini... Et maintenant ?".
Mais, pour les 3 du fond qui se sont perdus, qu'est ce que Persona 4 Golden ?
Eh bien c'est une réédition de Persona 4 sorti sur PS2. C'est un RPG Japonais développé par Atlus et qui nous permet d'incarner un jeune lycéen citadin obligé d'aller vivre chez son oncle (et sa fille) vivant dans une petite bourgade de campagne pendant un peu plus d'un an. On y développera des nouvelles amitiés, des romances, etc... Vie classique d'un lycéen quoi.
Sauf que ! Notre personnage est muet, ce qui peut compliquer le fait de taper l'amitié ou "pécho" ! Non, je déconne, notre héros est bien muet mais personne n'a l'air de s'en rendre compte dans son entourage qui tombe sous notre charme.
Bref, le vrai problème dans cette petite ville, c'est qu'une série de meurtre étrange s'y produit. La police est impuissante dans cette affaire étant donné qu'elle n'arrive pas à déterminer la cause de la mort.
Heureusement, en voulant vérifier une rumeur ("tu verras ton âme s½ur dans l'écran de ta télé si tu la regardes à minuit pile, seulement s'il pleut...et que tu as pris une bonne dose de LSD"), notre héros va découvrir que les victimes sont jetés dans un autre monde qui existe dans la télévision. Dedans elles y croisent des monstres : les Shadows (Cyril Hanouna, Cauet, Patrick Sébastien,...) et finissent par se faire tuer par leur propre part d'ombre refoulée.
L'objectif de notre héros sera donc rentrer dans cet autre monde avec ses amis pour aller sauver les potentielles victimes en les faisant accepter leurs personnalités refoulées. Une fois (belge-style) acceptée, cette part d'ombre devient leur Persona.
Vous n'avez rien compris ?...Ben merde... En jeu, je vous rassure de suite, tout est très clair et l'enquête policière reste intéressante pendant toute la progression. Juste intéressante, pas extraordinaire. Parce que finalement, quand on y réfléchit bien, si le contexte des meurtres est original, toute la structure de l'enquête est très classique : on découvre comment les meurtres se produisent, on empêche les suivants, on nous emmène sur des fausses pistes, on empêche encore des meurtres puis il y a le rebondissement final.
Mais au fond, cette histoire de meurtre, ce n'est pas du tout le c½ur du jeu pour moi. Non, ce sont les à côtés qui sont supers : notre vie de lycéen, découvrir le passé ou la personnalité de nos amis.
Clairement, les personnages et l'écritures sont les forces de Persona 4. Alors que je vous parle de meurtre, le jeu adopte toujours un ton très léger. A la base, ça ne m'a pas plu, je n'aime pas les personnages niais, et dans P4, tous les protagonistes ont un aspect niais plus ou moins prononcé (Teddy étant le champion). Pourtant étrangement, on fini quand même par s'attacher à tous les personnages. Mais vraiment tous ! Et ca, je trouve ça incroyable ! Il n'y a pas un seul personnage qui m'a fait râler. Même Teddy, qui peut être énervant, a fini par me faire rire.
De plus, même avec un ton léger, le titre aborde souvent des thèmes sensibles et arrive à nous émouvoir.
Pour ce qui est de notre vie de lycéen, c'est très simplifié. On aura souvent un aperçu de 30 secondes d'un cours où le professeur nous posera une question(dont il faut retenir la réponse, car il y a des examens en fin de semestre) puis il y aura une élipse jusqu'à la fin de l'après midi où l'on sera libre dans la ville.
C'est dans ces moments qu'il faudra choisir de passer du temps avec tel ou tel personnage afin d'améliorer notre relation. Ca sert à découvrir son histoire ou ses problèmes mais aussi à améliorer sa Persona et nous permettre de créer des Persona personnelles plus puissantes (il y a tout un système de fusion assez complet, dont je ne vous parlerais pas...parce que pas envie).
On se retrouve aussi libre dans la soirée mais les choix sont moindres. Personnellement, les soirs, je les passais avec Nanako (notre petite cousine toute mignonne) ou je lisais pour améliorer les caractéristiques de mon personnage (courage, compréhension, savoir, sex appeal...).
Enfin bref, toute cette partie du jeu est surement la plus présente et logiquement la plus répétitive. Heureusement, comme je vous l'ai dit, j'ai aimé les personnages et du coup j'ai aimé améliorer ma relation avec eux. Cet aspect du titre est donc devenu mon préféré.
Dans l'aventure, il y a aussi des sorties scolaires (ou pas forcément scolaires d'ailleurs). Ca peut être des vacances à la plage avec nos amis, la visite d'une autre école ou du camping en forêt, etc. Il y a cinq ou six évènements de ce type dans le jeu et honnêtement ce sont les meilleurs moments !
Pourquoi ? Parce que c'est là qu'on trouve les situations les plus drôles du jeu et parfois complètement whatthefuckesque (oui, ça existe).
Je ne peux pas vous en dire plus sans spoiler mais j'ai vraiment rit de bon c½ur lors de ces évènements déjantés et je regrette qu'ils soient aussi peu nombreux.
Enfin, Persona 4 n'est pas considéré comme un RPG pour rien, on trouve aussi des donjons. Il y en a une dizaine dans le jeu et en moyenne on prend deux heures pour les boucler. Cependant, après les avoir terminés, on peut les revisiter pour affronter un boss optionnel.
Scénaristiquement, les donjons se trouvent dans le monde de la télévision et doivent être explorés à chaque fois que quelqu'un est enlevé et jeté de l'autre côté de l'écran. En général le boss de fin de niveau est le "côté obscur" de la future victime.
Au niveau du gameplay, ces donjons se découpent en plusieurs étages qu'il faut explorer pour trouver des coffres où la suite du chemin. Dans chaque étage, on trouve aussi des monstres que l'on affronte via des combats au tour par tour.
L'interface des combats est très claire et les affrontements sont assez simples à comprendre. Chaque ennemi est résistant à un élément (feu, vent, glace,...) et sensible à un autre. Il faut donc réussir à trouver les points faibles de chaque adversaire pour terminer le combat rapidement sachant qu'à chaque fois qu'on lance une attaque à laquelle l'ennemi est sensible, ce dernier est assomé et le joueur bénéficie d'une attaque en plus.
De plus, si tous les adversaires sont assommés, on peut lancer une attaque de groupe qui leur fera des gros dommages.
Les combats sont donc simples à comprendre mais deviennent rapidement assez tactiques, il faut bien gérer sa vie, ses points de magie, faire attention à ses propres faiblesses, etc.
Au début, clairement je n'ai pas aimé les phases de donjon mais à partir de la moitié du jeu, quand j'ai commencé à raisonner dans les combats justement, elles ont fini par me plaire.
Bref, si je me suis amusé à vous décrire toutes ces phases, c'est pour vous monter que Persona 4 est un jeu riche. Très riche.
Je pense que quand je finirais l'aventure, je devrais avoir 50 à 60h de jeu. Ce qui me parait beaucoup, je ne passe pas autant de temps sur un jeu d'habitude et il est possible que je fasse le New Game + un jour.
Enfin, j'aimerais aborder encore deux points :
Tout d'abord les graphismes. Techniquement le jeu n'est pas du tout impressionnant mais le titre à une véritable identité visuelle grâce à son character design très sympa, les donjons qui peuvent aussi être agréable à l'½il et le design des Persona parfois franchement cool (il m'est arrivé de vouloir créer un Persona qui était bien inférieur à mes autres, juste parce que je le trouvais classe).
Pour ce qui est des dialogues, il faut savoir qu'ils ne sont pas tous doublés, mais une grande partie, si et ça c'est cool. J'ai joué à la version européenne donc avec les voix Anglaise et j'ai trouvé qu'elles collaient toutes aux personnages, ça a renforcé mon affection pour eux.
Les musiques, elles aussi, sont très réussies. C'est marrant parce qu'à la base je n'irais pas écouter ce style de mon propre gré mais finalement elles collent à l'univers et restent vraiment en tête.
Voilà. Au final, ma relation avec Persona 4 fut compliquée. On s'est mis ensemble, puis on s'est séparé pour une courte durée, on s'est remis ensemble et puis on a décidé de faire un break pour finalement mieux se remettre ensemble ces 4 dernières semaines.
Oui, cette métaphore est toute moisie mais ce que j'essaye de dire, ce que j'essaye de dire depuis la première ligne, c'est que Persona 4 Golden est un jeu dans lequel on doit s'investir pleinement pour l'apprécier. Et une fois que c'est fait, il devient inoubliable. Merci pour cette année (en vrai et dans le jeu), Atlus.
PS : J'ai commencé la rédaction de ce papier il y a quelques semaines, donc aujourd'hui je suis très très proche de la fin. Je vous rassure, je ne suis donc pas resté bloqué dans un donjon.
Sinon, je dédie cet article à Kahnettan qui va peut être enlever la prime qu'il avait mis sur ma tête. Des bisous.