Ils n’avaient pas le droit… Ca n’aurait pas du se passer comme ça ! Mercury Steam n’avait pas le droit de nous vendre du rêve avec le premier Lords of Shadow et en particulier sa fin. Je n’écrirais surement d’ailleurs pas sur ce titre donc je me permets un petit aparté.

Lords of Shadow est un jeu dans lequel j’ai eu du mal à rentrer. Le fait qu’il soit coupé en petit niveau et que le début ne soit pas passionnant a failli me faire arrêter le jeu. Heureusement en continuant j’ai tout simplement découvert un chef d’½uvre. Humble et sobre dans sa mise en scène, le jeu nous tient en haleine grâce à sa direction artistique qui est surement une des plus belles de cette génération. De plus, contrairement à ce que peuvent dire certains joueurs, ce Castlevania est bel et bien un Castlevania, il respecte totalement l’univers et le bestiaire. Et puis, il y a cette fin, fantastique, nous laissant rêveur et imaginant une suite digne de ce nom.

C’est là qu’intervient Mirror of Fate, épisode 3DS ensuite sorti sur PS360 en HD. Loin d’être un simple épisode 1.5, il se rapproche de l’ancien modèle des Castlevania en développant sa propre histoire franchement cool et laissant espérer, encore une fois, le meilleur pour Lords of Shadow 2.

Alors que s’est il passé avec ce Lords of Shadow 2 ?

 

 

Avant toute chose, je préviens tout de suite que cet avis est totalement subjectif, bla, bla, bla, et surtout qu’il comportera une grosse dose de spoil pour ceux n’ayant pas terminé le premier Lords of Shadow ou Mirror of Fate (enfin moins pour ce dernier mais on ne sait jamais).

Donc SPOIL !

Si vous avez terminé le premier LoS, vous n’êtes pas sans savoir que ce cher Gabriel Belmont est devenu le terrifiant Dracula et qu’il est réveillé par Zobek dans un univers contemporain des centaines d’années après le premier épisode.

Pensant Dracula disparu, les Acolytes de Satan préparent son grand retour sur Terre ce qui n’est pas du goût de Zobek qui nous demande donc de l’aider à empêcher cet évènement d’arriver en échange de quoi il nous promet un sommeil éternel (la mort quoi).

C’est donc après une intro fort réussie que l’on retrouve notre Gabriel/Dracula fort affaibli qui va devoir retrouver ses pouvoirs dans cette ville contemporaine qui s’est construite sur les bases de l’ancien château de Castlevania.

Et là, on touche un premier défaut selon moi : le contexte. La ville contemporaine est une fausse bonne idée. Si elle réserve des jolis décors et qu’on se dit au début « pourquoi pas ? », il y a aussi des environnements qui ne correspondent pas du tout à du Castlevania (le laboratoire, la poursuite sur le train,…). Pire ! Certains ennemis sont faits avec un manque de goût terrible pour cet épisode : des méchas (chiant à vaincre qui plus est), des scientifiques clichés et des mastodontes en armure de Warhammer.

 

 

D’ailleurs, ces mastodontes donnent lieu à des phases d’infiltration assez particulières où l’on a la possibilité de se transformer en rat. On en entend beaucoup parler dans les divers tests et soyons clairs : oui, ces phases ne sont pas cohérentes quand on sait que Gabriel peut écraser des ennemis qui font dix fois sa taille et que là sans raison il est obligé de se cacher. Par contre, elles sont assez courtes, peu nombreuses et ne sont pas non plus horribles à jouer. Encore une fois c’est juste que ça ne colle pas avec l’ambiance du jeu.

Il y a une autre phase d’infiltration où l’on doit se cacher d’un ennemi similaire à Pan et cette fois ci c’est l’inverse,  la jouabilité est d’un frustrant mais la direction artistique est superbe et pour cause, cet affrontement se déroule dans le château original de Dracula !

Et oui, transition de malade ! En parallèle à cet univers urbain, Dracula à aussi la possibilité de revenir dans son véritable château pour une raison qui n’est absolument pas expliquée ! Et là, on retrouve la patte de Mercury Steam et on a souvent droit à une direction artistique très réussie mais tout de même moins variée que dans le premier.

On préférera donc errer dans ce château digne de Castlevania plutôt que dans l’environnement urbain mais si l’on suit l’histoire principale sachez qu’on passe autant de temps dans la ville que dans le château.

 

 

 Par rapport au gameplay, on retrouve très vite nos marques du premier épisode. Les phases de grimpettes ont été simplifiées (alors que bon, ce n’était déjà pas bien compliqué) mais sont toujours aussi plaisantes.

Quand au combat, on retrouve le style du premier épisode avec quelques détails en plus. Pour récupérer notre vie ou être plus agressif on utilise toujours nos jauges de magies de lumière et d’ombre sauf que dans un cas on utilise une épée et dans l’autre des poings enflammés.

On a donc trois armes différentes, ce qui permet de développer trois arbres de compétences de façon très complète. De plus, nos armes peuvent monter de niveaux, si l’on utilise souvent les différentes attaques. Un bon point qui nous force à varier notre style de combat.

Les différentes armes secondaires sont aussi plus nombreuses et certaines doivent d’abord être débloqués dans l’histoire pour progresser ensuite (la brume par exemple), ce qui rappelle la progression de Symphony of the Night.

On trouve aussi des défis de combat, à faire dans une arène, bien corsés. A noter d’ailleurs que le jeu n’est pas forcément facile, on retrouve l’exigence du premier sauf qu’en plus on devra parfois casser la défense de certains ennemis grâce aux poings de feu ce qui se révèle être parfois assez énervant.

De manière générale, je me suis senti moins à l’aise dans les combats dans ce LOS 2 que dans le premier mais le système reste réussi. De plus, les combats de boss sont plus nombreux et sont souvent très réussis et épiques !

 

 

Jusqu’à présent, on a donc un jeu assez décevant mais qui reste bon. Seulement il y a un dernier point qui m’a terriblement déçu : le scénario.

Les gars de chez Mercury Steam nous aurait fait jouer Dracula dans son château attaqué par la confrérie et les différentes générations de Belmont (ainsi qu’Alucard) j’aurais été aux anges ! C’est tout ce que je demandais comme histoire, rien de plus.

Mais non, Mercury Steam est parti dans son trip contemporain qui n’a aucun sens. L’histoire se résume donc globalement a retrouver ses pouvoirs puis retrouver les acolytes pour empêcher le retour de Satan …et c’est tout. La première heure de jeu est donc la meilleure puisque c’est dans celle là qu’on trouve un Dracula diabolique, qu’on retrouve Zobek mais par la suite, plus rien.

Le pire étant qu’aucun personnage (si ce n’est Gabriel et brièvement le toymaker) n’est travaillé. C’est frustrant de voir autant de protagonistes si charismatiques sous exploités ; Zobek, Satan, Victor (sérieusement à part pour le fait que l’affrontement est cool, quelqu’un peut m’expliquer l’intérêt de ce personnage ?) et surtout Alucard n’ont vraiment aucun rôle…

Et puis dans ce néant scénaristique, on trouve à la fin une sorte de révélation que j’ai trouvé assez pathétique et l’histoire devient vraiment risible.

Enfin il y a cette mise en scène qui va totalement à l’encontre de ce qu’avait instauré le premier épisode. Toute la sobriété de Lords of Shadow vole ici en éclats à coup d’explosions et de nombreuses cinématiques faisant penser à n’importe quel blockbuster hyper classique de cette génération.

Heureusement dans toute cette déception on retrouve des musiques composées par Oscar Araujo qui sont d’excellentes factures.

De même pour les doublages dans lesquels on sent que les acteurs se sont donnés malgré la faiblesse du scénario.

 

 

Au final, je ne peux pas dire que Castlevania Lords of Shadow 2 est un mauvais jeu, après tout, j’y ai joué pendant une quinzaine d’heures sans voir le temps passer (grâce au fait que les environnements soient ouverts et plus segmentés en niveaux).

Non, ce n’est pas un mauvais jeu, c’est juste un titre très très inférieur à ce que l’on a pu voir avec Lords of Shadow et même Mirror of Fate. C’est donc une très grande déception. Parfois trop ambitieux et d’autres fois juste raté, il est loin de remplir les espoirs que j’avais en voyant les bandes-annonces et après fini le premier.

 Il y a tout de même des scènes qui réussissent à sortir du lot mais globalement la médiocrité du scénario et des personnages est très frustrante. J’attends donc toujours un vrai Castlevania où l’on pourrait incarner Dracula face aux Belmont dans son château. La véritable suite à Lords of Shadow et Mirror of Fate en somme.