Cette nuit, Sony a comme prévu officialisé sa PlayStation 4, et lancé son opération reconquête en présentant les caractéristiques et atouts de sa nouvelle console flagship

Pourtant, le constructeur n'a pas souhaité dévoiler le design de cette dernière, préférant insister sur la DualShock 4, le hardware, et les nouveaux services induits par l'orientation cloud gaming de la marque. Cette démarche ne vous rappelle rien? Nintendo a agi exactement de la même manière lors de l'officialisation de la Wii U, mettant principalement en avant le Gamepad, pour reléguer la console elle-même dans l'ombre et l'anonymat. En quoi cette stratégie de communication, qui dans le cas de la firme au plombier, a semé une grande confusion dans l'esprit des consommateurs, constitue-t-elle une erreur?

 

La PS4, une console fantôme

 

D'une part, le design d'une console est le premier vecteur de son identité. Ce qui ne constitue qu'une enveloppe de plastique est source de bien des fantasmes, voire oriente certains choix. Présenter une console pour la première fois, ce n'est pas faire défiler des graphiques, des démos techniques ou des promesses. Les professionnels, le public, les initiés comme les néophytes, ont besoin de VOIR la machine, de s'en faire une première impression subjective, d'apprivoiser la rupture à venir. 

Ce moment où les projecteurs s'affolent, où la foule retient son souffle, génère beaucoup d'excitation et de réactions. Il n'indiffère jamais. En laissant le design de la PS4 dans l'ombre, Sony voulait sans doute crier au monde entier "Regardez tout ce qu'on offre. La PS4, c'est bien plus qu'une console". Or où est-elle cette console fantôme, faisant pourtant tourner une démo de Killzone? Le message involontaire lancé par la marque japonaise fut tout autre. "Nous ne sommes pas prêts". Ce qui apparaît naturellement en total décalage avec le "Coming holiday 2013" de conclusion, indiquant que la PS4 n'est plus qu'à quelques mois de son lancement. Bien loin de la dynamique escomptée, on pourrait presque parler de faux départ. 

Bien sûr, plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix discutable. La volonté de conserver des atouts pour l'incontournable E3, de ne pas enterrer la PS3 trop vite, elle qui a encore beaucoup à offrir cette année, ou de ne pas trop en montrer à Microsoft, dont les intentions restent pour le moment incertaines. Mais incontestablement, la frustration de ne pas découvrir à quoi ressemble la PlayStation 4, a grandement contribué à faire de cette première conférence dédiée un moment amer et inachevé, bien loin de l'enthousiasme qui prévalait il y a encore quelques jours.