Amis de gameblog, bonjour.
Je ne sais pas si cette formulation convient bien, en réalité. Pourquoi ? D'une part parce je ne connais pas la plupart des gens qui trainent aujourd'hui sur gameblog, et que ma liste d'amis ressemble à un vieil emmental agonisant (Hé oui, c'est l'emmental qui a des trous, le gruyère n'en a pas, le saviez-vous?) , et d'autre part parce que ça fait très longtemps que je n'ai pas passé une bonne journée.
En effet, malgré tous mes efforts pour mentir aux autres et à moi-même , le constat est alarmant, mais sans appel. Tout est plus fade, moins amusant. Le malheur des autres me fait moins rire . Je culpabilise lorsque je fais des nuits blanches sur un jeu et que je dois me lever le lendemain. J'ai parfois l'impression que j'oublie de vivre à force de survivre. Les gens me regardent bizarrement dans la rue quand je me ballade avec des twintails et du noir à lèvres, et je commence à en avoir quelque chose à foutre. Bref, je vieillis.
Et quand je m'installe devant mon pc ou ma console, je me fatigue. Quand on me parle de jeux-vidéos, ça me fatigue. Je suis fatiguée. Est-ce que c'est avoir le recul sur le médium et un regard plus adulte et critique sur son industrie et ses pratiques que je me sens épuisée quand on me parle du développement d'un jeu, ou est-ce que c'est ça de vivre une dépression ? Peut-être un subtil mélange des deux.
Quand j'étais gamine, je découvrais un jeu chez un copain ou directement chez le marchand. J'aimais beaucoup aller chez ma vieille tante parce qu'elle allait faire ses courses dans un coin où il y'avait une boutique de jeux-vidéos. On s'y arrêtait toujours, c'était la joie. Parfois, elle m'achetait un jeu que je choisissais. Là, c'était l'extase. Je prenais toujours le jeu avec la pochette la plus cool. Et pour une fillette de 7 ans, cool est souvent synonyme de jeux à licence pour enfants. Aujourd'hui, lorsque je vois des youtubeurs célèbres à chemise insulter les jeux infogrames , ça me fait marrer, parce que je croyais juste être nulle aux jeux-vidéos, à l'époque. Ca me fait rire, mais ça me rassure pas. Parce que si les jeux-vidéos que je trouvais amusants l'étaient au travers du filtre de l'enfance, aujourd'hui, c'est une toute autre histoire.
Je déballe un jeu. J'y joue. Parfois je le termine, et je le trouvais divertissant. Parfois je le termine ,et la seule émotion que je ressens est un gros « meh ». La plupart du temps je l'oublie et je ne m'en souviens que lorsque j'échange son CD dans la console pour un autre.
Je ne vais pas dire que la production actuelle est moins bonne qu'à l'époque, qu'aujourd'hui les gros studios font des jeux pour l'argent et que ça se sent et que les petits studios indépendants font des choses avec de la passion mais qui n'ont pas assez de moyens pour que ce soit vraiment des jeux significatifs.
Les gros studios ont toujours fait des jeux pour l'argent. Et les gens qui faisaient des jeux dans leurs garages ont toujours existé.
Les choses n'ont pas tellement changé, en réalité. Alors peut-être que c'est moi qui ai changé. Je m'amuse moins facilement, je suis plus difficile, plus blasée, peut-être. C'est peut-être ça devenir adulte.
Bref, aujourd'hui ma télé est morte, et je suis pas assez motivée pour la remplacer. Peut-être qu'il est temps de sortir dehors et chercher un autre truc à faire.