La question principale que je me suis posée et que je me
pose toujours d'ailleurs : qu'est-ce que Dissidia 012 par rapport à
Dissidia tout court ?

Au début, c'est une préquelle. Au début seulement car après
les quelques heures nécessaires à l'accomplissement du scénario des nouveaux
protagonistes on débloque le scénario du premier Dissidia...

Alors quels sont les véritables plus de cette version ?

Les nouveaux personnages ça c'est certains, apportant tous
un gameplay très différent.

Ainsi Tifa et Prishe, bien que possédant toutes deux des
attaques à base de poing se jouent de manières très différentes. Ce sont
d'ailleurs les deux seules nouvelles ayant des similitudes. Yuna quand a elle a
remit son kimono d'invokeur et va en faire baver à ses opposants avec l'aide de
ses cinq chimères favorites. Mais jugeant que la magie c'est bon pour les
midinettes Laguna lui va tirer parti d'un arsenal d'arme à feu et explosif tout
aussi dévastateur. Kain le seul chevalier dragon de la partie n'est évidemment
pas en reste avec bien entendu sa grande lance et ses capacités de saut. Vaan quant à
lui, ne pouvant se décider, a décider de ramener avec lui un attirail
hétéroclite allant du katana à la hache en passant par le baton, le glaive, le
fusil et l'arbalète. Une bonne surprise est l'apparition de Gilgamesh qui
assure bien entendu la partie comique du gameplay, ses armes apparaissant
aléatoirement il n'est pas rare qu'il se mette à frapper avec la reproduction
« made in China » d'Excalibur : Excalipur. Bien entendu la
petite dernière de la saga Final Fantasy, Lightning se joint aussi à la fête
reprenant son système de rôles (attaquant, ravageur, soigneur) avec lesquels il
va falloir jongler pour réduire à néant les forces de son adversaire.

Car oui forcément Dissidia étant avant tout un jeu de combat
il va falloir en découdre. Les nouveautés pour le combat en lui-même ne sont
pas légion et si l'interface a été légèrement repensée et que la force EX est
moins facilement accumulable, la véritable nouveauté est l'apparition de
l'assist gauge. Quand l'une d'elle est remplie on peut « invoquer »
un personnage qu'on aura défini comme assistant ; celui-ci faisant une attaque et
disparaissant. Dans les faits il est difficile de trouver le bon moment pour
déclencher son apparition et dans la plus part des combats son utilisation sera
anecdotique.

Un autre point plus qu'anecdotique fait son apparition
durant les scénarios : la carte du monde entre les séquences de damier, s'il est rigolo de se balader
sur la carte, cela n'a en réalité quasiment aucun intérêt. Surtout que la
liberté d'action est très restreinte.

On remarque également l'arrivé d'un mode de jeu du nom de
Labyrinth qui permet d'évoluer de la même façon que dans le colisée du premier
opus avec un peu plus de subtilité tel que le fait de pouvoir choisir son
itinéraire et pouvoir engager des membres pour former une équipe. Car oui
maintenant on peut faire des matchs par équipe. Enfin ne vous attendais pas à
un pugilat à la Smash Bros,
là ça sera plutôt chacun combat à son tour, on peut par ailleurs choisir des
jobs pour ses personnages favorisant ainsi tel ou tel statistique. C'était une
vrai bonne idée, mais c'est un potentiel gâché car inutilisable dans le
scénario, un peu comme le jeu en équipe en lui-même qui n'est présent qu'à de
très courts moments dans celui-ci.

C'est un peu le même tarif pour les nombreuses tenues
alternatives que l'on peut débloquer, elles sont inutilisables en mode
scénario. Ceci est d'autant plus aberrant que dans le premier opus il n'y avait
pas cette restriction.

En parlant d'aberration Square-Enix nous livre le fin du fin
avec une moitié de traduction, entendez par là que le scénario principal est
traduit mais que tous les menus et les textes des rapports et de la collection
sont en anglais. Totalement absurde vu que encore une fois dans le premier
volet la traduction était intégrale et que très peu de choses ont changé dans
les menus et l'équipement. Ainsi il est peu commode de passer de l'anglais au
français constamment et il n'est pas exagéré de dire que cela nui quand même au
plaisir de jeu.

Dans le registre coup de gueule on a également l'éditeur de scénario qui permet de faire ses propres quêtes de façon sommaire (dialogue/combat/dialogue). L'idée est excellente mais complétement baclée. En effet l'outil a été fait pour des caractères japonais et il n'est pas rare qu'il coupe un mot n'importe comment pour revenir à la ligne sans qu'on puisse vraiment s'en apercevoir en écrivant. Par ailleurs le nombre de caractères par boîte de dialogue est tout simplement ridicule. Ces différents éléments font de cette éditeur un outil poussif et quasiment inutilisable sauf aux plus persévérant et qui ont le temps...

Dernier reproche, le mode multi-joueur toujours pas disponible en infrastructure... Impossible de jouer en ligne (c'est à dire sur internet) autrement qu'en passant par la PS3 qui doit elle même être branchée en ethernet sur votre box (sinon ça serait trop facile !). Donc à moins d'avoir des potes proches de vous qui ont le jeu ou de remplir toutes les conditions précedemment citées, vous devrez vous contenter de l'IA........ Incompréhensible quand on pense à pas mal de jeux DS qui sont jouables en ligne, alors oui on critique les codes amis c'est un peu chiant mais au moins ça fonctionne... Bref.

Donc pour conclure je dirais que ce « nouveau »
Dissidia est plutôt un opus 1.5. Bien sur quand on est fan... comment s'empêcher
d'y jouer... et pourtant... Ma note sera en conséquence de ce manque d'évolution
(et même régression sur certains point). Cependant pour ceux découvrant la
série (et n'ayant pas peur de se retrouver avec des menus en anglais) il
constitue le meilleur point d'entré dans la série et je leurs conseil de jouer
directement à celui-ci sans passer par le premier sous peine de redondance
pompeuse. Car mise à part cette absence d'évolution significative et bien que
le scénario ne soit pas « super » développé (bien que la présence des
rapports montre des aspects plus intriguant de celui-ci), il n'en demeure pas moins
que le gameplay est jouissif, le jeu magnifique d'un point de vu esthétique et
les musiques sublimes (forcément vu qu'elles sont issues de la saga), par
ailleurs les personnages, bien que pas forcément très développés par rapport à
leur jeu d'origine, sont pour la plus part attachant. Mon grand regret est que
nous n'ayons pas eu le droit à de nouveaux personnages pour FFVI et IX...

En attendant un nouvel épisode révolutionnaire avec un
gameplay refondu (car il commence à atteindre ses limites et à s'essouffler), un
scénario plus profond et (soyons fous) une traduction digne de ce nom...