Un matin comme un autre, j'arrive au boulot, j'ouvre les volets de mon bureau. Soudain, un oiseau passe devant la fenêtre et là j'ai comme un flash. Je m'apprête à voir passer un voile jaune devant mon regard et je me prépare à ralentir le temps, pour viser cet oiseau.. mais non, rien de tout ça, je suis dans la vraie vie, pas dans Red Dead Redemption.
Cette histoire est véridique, et assez troublante. Alors oui, je sais, certains vont me prendre pour un fou. Mais je vous assure que j'ai une vie sociale tout à fait normale. Je suis en couple, je joue de la guitare, j'aime les promenades en forêt et les sorties culturelles. Tenez, pour preuve, l'autre fois je visitais Strasbourg, avec sa magnifique cathédrale. Je montais les marches de l'escalier extérieur, tout en contemplant cette architecture impressionnante.
Soudain, nouveau flash : "l'espacement entre cette voûte et la rangée de pierres au-dessus devrait être franchissable en un saut, sans problème" Mais non, je n'ai pas essayé, car je n'étais pas dans Assassin's Creed mais encore une fois dans la vraie vie, où on meurt si on fait le saut de l'ange.
Peut-être qu'à la lecture de ces 2 anecdotes authentiques, certains auront un petit rictus en se rappelant des situations comparables. Personnellement, ça ne me fait pas peur. Ca me fait surtout prendre conscience que les jeux vidéos atteignent un niveau d'immersion assez incroyable. Certes, il y a encore une marge de progression. Mais je n'avais encore jamais vécu cette expérience sur mes vieilles consoles, même étant gamin et débordant d'imagination.
C'est vrai que quand j'étais petit, je voulais être une Tortue Ninja. (ne riez pas s'il vous plaît) Et en jouant à ma première Game Boy, je me disais aussi que ça serait cool d'avoir le pouvoir de Kirby, gonfler et s'envoler. Mais à aucun moment, ces idées ne se sont immiscées dans ma vie réelle. Elle restaient au stade de rêve. (ça tombe bien, dans le monde de Kirby...)
C'est pour ça que je parle d'effet Matrix. Lorsque Néo est dans le programme d'entraînement avec Morpheus, il voit passer une plantureuse demoiselle blonde en robe rouge. Celle-ci accapare toute son attention. Il n'a plus conscience d'où il est, jusqu'à ce qu'il soit rattrapé par la "réalité" du programme et qu'un agent pointe son pistolet sur Néo... et que Morpheus mette le programme en pause.
Cet exemple de Matrix illustre finalement assez bien la sensation que je décrivais plus haut, mais en inversant les éléments : le programme d'entrainement virtuel est remplacé par la vie réelle, et l'élément perturbateur est quant à lui virtuel. Et de même qu'en sortant de la salle de cinéma, on est assez troublé par ce genre de film qui fait prendre conscience de beaucoup de chose, cette expérience de flash virtuel dans la vraie vie est assez déroutante.
Voilà, c'en est fini de ma leçon de philosophie de bas étage. J'espère juste qu'un jour, si cette expérience de flash venait à m'arriver au volant de ma voiture, l'Association Famille de France ne tombera pas sur cet article...
