Tout d'abord, un peu d'histoire. Bit.Trip Runner est un jeu développé par Gaijin Games. Il s'agit d'un platformer 2D à la Canabalt (si décidément vous n'avez aucune culture et ne connaissez par Canabalt, remédiez-y tout de suite), c'est à dire que le personnage principal, Commander Video (admirez-le ci-dessous), avance tout seul, et qu'il ne vous revient qu'à éviter les obstacles qu'il rencontrera sur son chemin.

Comme vous devez commencer à vous en douter - au vu du titre du jeu ou de la gueule de notre héros - Bit.Trip Runner est un jeu qui se veut old school, qui respire l'old school. Que ce soit dans les gros pixels qui hurlent leurs couleurs criardes à nos yeux endolorie, que ce soit dans la difficulté élevée (mais pas insurmontable, nous y reviendrons), et ce malgré des décors en 3D (oui, les décors sont en 3D, ça a beau être laid, c'est de la 3D), on se sentirait presque de retour sur ces bons vieux micros des années 80.

Cependant, où est la plus-value ? Simple, efficace, et pour autant absolument géniale : à chaque action faite dans le jeu une note de musique est jouée, le tout plus ou moins au hasard sur une même gamme chromatique.

Et d'un coup d'un seul, un énième Canabalt-like devient un jeu de rythme excessivement prenant. Tout dans ce jeu est voué à un trip musical totalement assumé, que ce soit dans la gestuelle du héros, dans les routines du décor, le tout étant servi par un level-design nous forçant à jouer, non seulement à un jeu vidéo, mais également un morceau de musique, tant tout a été calculé pour que les actions nécessaires se coordonnent harmonieusement avec la musique de fond. Ajoutons à cela des power-ups qui permettent de venir enrichir encore la bande son au fur et à mesure (tandis que notre éternel Commander Video commencera à traîner des étoiles, puis un arc-en-ciel dans son sillage), des pièces d'or, qui non seulement viennent encore et toujours ajouter des notes à la mélodie du niveau, mais permettent en outre de débloquer des levels "retro" (fortement inspirés de Pitfall pour le coup).

Pour en revenir à la difficulté, il s'agit dès lors, non pas de connaître les moindres méandres d'un level-design tortureux (ou pas seulement, pour les moins mélomanes d'entre nous), mais surtout de connaître un morceau, et d'être en mesure de le jouer sans erreur durant la quelque centaine de secondes pour atteindre la fin du niveau : c'est tout le concept du die & retry qui est revisité.

En jouant à ce jeu, c'est une claque monumentale qu'on se prend, un jeu vidéo qui parvient à se transcender par la musique sans se cantonner à n'être qu'un jeu musical, on n'a pas vu ça depuis Rez. Et sans se targuer de mettre en pratique les principes de la synesthésie de Kandinsky, Bit. Trip Runner procure une expérience unique en son genre.

Bref, en quatre mots comme en cent :
MEGA ! SUPER ! ULTRA ! EXTRA !