Nous sommes dans la peau d'un astronaute muet au coueur d'une gigantesque station spatiale vue de côté (déplacement sur un plan en deux dimensions) avec pour seul objectif évident d'avancer vers là où l'on n'est pas encore allé.
Nous sommes équipés d'un appareil qui peut créer jusqu'à 3 clones de nous (qui copient en temps réel le moindre de nos mouvements) et aussi échanger notre conscience avec celle d'un autre corps vivant. Ca peut être nos clones comme cela peut en théorie être autre chose.
Pour mettre un point final à l'aventure, il foudra en effet échanger notre âme de muet avec celle d'un type de l'autre côté d'un précipice infranchissable sur le point de monter dans son vaisseau pour se barrer de la station. Concrètement nous nous retrouvons dans son corps et lui dans le nôtre, assistant impuissant au départ des siens accompagnés de son corps emplie d'une âme étrangère ! L'angoisse.
Le jeu est une succession d'énigmes abstraites qui nous oblige à utiliser avec finesse nos différents pouvoirs. Chaque pièce de la station spatiale ou presque reclèle une énigme abstraite, donc on ne peut pas dire que l'environnement soit très réaliste. C'est un pur puzzle game dans un écrin de film SF, qui vit à travers le decorum - pouvoirs et environnements, les rares PNJ rencontrés, leurs monologues incompréhensibles et les audiologs qui tentent tant bien que mal d'apporter une vraisemblance au bazar.
La bande-son est discrète et élégante et le jeu nous invite parfois à opérer un véritable ballet dans nos déplacements au gré de la gravité. Il est à noter que la création d'un clone implique le maintien de la touche L1, l'apparition d'une silhouette à déplacer à l'écran et le ralentissement extrême du temps. On lâche la touche L1 pour créer le clone à l'emplacement désigné.
Je parle de ballet car il arrivera qu'on se jette dans le vide, prenne de plus en plus de vitesse de telle façon que notre mort à l'atterrissage soit certaine ; on s'immobilise alors en l'air avant l'impact fatal, on crée un clone à côté de nous et on transfère notre conscience dedans pour prendre son corps et ainsi survivre à la chute... Car les clones ne récupèrent pas notre énergie cinétique.
C'est souvent donc très beau à voir (malgré un portage un peu pixellisé vers la PS3), la solitude de la station spatiale, les nappes légères de musique synthétique et les notes de piano faisant leur petit effet. Les énigmes sont parfois vraiment dures (l'une se joue au centimètre près et m'a bloqué quelques jours) et toujours entraînantes, même si à peu près aucune n'est mémorable - dommage.
The Swapper n'est donc pas totalement un jeu oubliable, il se laisse bien faire et son concept a de la grâce. Je regrette juste qu'il ne soit pas plus puissant, autant dans son scénario convenu et cliché que dans ses énigmes abstraites dont la résolution n'est pas toujours élégante (grignoter des centimètres est moins gratifiant que le coup de génie qui nous ferait pousser un "bon sang mais c'est bien sûr !").
The Swapper est en l'état un puzzle game fonctionnel mais qui manque de grandeur.