Des missions bien, d'autres moins. Avant la fin, on se tape quelques missions (deux, pas plus) où l'on est presque encourager à bourriner, c'est-à-dire utiliser des méthodes léthales et bruyantes; jouer autrement est rendu difficile par le chaos de la situation, que ce soit un compte à rebours ou carrément une zone de guerre. Ces missions n'ont pas été marrantes à jouer, plutôt l'inverse: je passais plus de temps à recharger ma partie qu'à avancer, au bout d'un moment ça gave. Faut dire, je jouais en mode expert et une seule rafale me tuait. Du coup, dans les moments où je suis obligé de jouer du gunfight, c'était très laborieux...

Dans une de ces missions, je me suis trouvé confronté à une salle à la fin d'un niveau, incroyablement stressante. La passer a été un véritable tour de force; c'était tellement ridiculeusement difficile que ça en devenait intéressant ! Il s'agissait de désamorcer trois bombes tour à tour, dans une salle des chaudières pleine de vapeurs, avec des ennemis qui apparaîssent entre chaque bombe... Des ennemis équipés de lunettes thermiques (ce qui rend toute cachette dans la pénombre inefficace) et fous de la gâchette : des mercenaires qui dès qu'ils m'avaient repéré tiraient à vue. C'était dans ce contexte que je devais trouver chaque bombe dans les vapeurs, et ensuite la désamorcer. Epique. Il m'a fallu bien plus d'une demi-heure pour passer cette phase de jeu qui dure pourtant trois minutes !

C'était ma petite anecdote. Le plaisir que j'ai pris sur Splinter Cell sur la durée, c'est lors des missions purement infiltration, assez bien foutues pour qu'on puisse, sans trop se faire chier (je sais qu'il y a des fans de ce mot parmi vous) faire un perfect, c'est-à-dire accomplir tous les objectifs sans être repéré une seule fois, que ce soit contact visuel ou découverte d'un corps, et sans tuer personne. Ces missions-là, je suis vraiment rentré dans le trip Mission : Impossible et j'ai passé un bon moment.

Malheureusement, toutes les missions ne sont pas de ce calibre. Certaines m'ont semblé trop dures, d'autres trop chaotiques comme je disais plus haut ou tout simplement inintéressantes au niveau du scénario ou des situations. Par exemple, les deux missions que j'ai préférées sont celles de la banque et la mission finale. Dans la première, j'étais vraiment à fond dans le trip M:I : Sam doit cambrioler le coffre d'une banque, qui est un bâtiment immense et bien protégé, en commençant le niveau dans le jardin de la propriété ! On progresse, on arrive sur le toit, on descend en rappel et on se retrouve encerclé par des lasers... On se met à pirater des ordinateurs à distance, à désactiver temporairement des lumières, à franchir des salles bardées de lasers en collant un garde qui revêt un appareil qui les désactive... Plein d'action à la sauce espionnage !

La dernière mission elle, est peut-être plus classique en terme d'action mais je comprenais enfin les tenants et aboutissants de l'histoire (très obscure tout au long du jeu) par conséquent j'étais bien impliqué et avide de voir la résolution du conflit. L'extraction aussi est mémorable, même si on la voit à peine (en cinématique en plus...).

En résumé, Chaos Theory est un jeu qui pour moi a marché par intermittence; je dirais que mon plaisir a été contrarié par du level design qui rend les choses trop complexes et un scénario vraiment obscur, raplapla et des personnages à la psychologie... inexistante. Pour moi ce combo empêche vraiment Spinter Cell de briller. Du coup deux sur cinq.