Souvenez-vous en, 1996 : The Elder Scrolls II - Daggerfall nous mettait une claque monumentale de par sa grandeur quasi infinie. 2002 : The Elder Scrolls III : Morrowind allait encore plus loin en créant un univers unique, riche et crédible. Ces deux épisodes, toujours demeurés mythiques depuis, avaient tous deux marqué au fer rouge le petit coeur des passionnés de jeu de rôle que nous sommes. The Elder Scrolls IV - Oblivion, tout comme Arena, n'avait quant à lui peut-être pas eu une aura aussi puissante que celle de ses frères, la faute à une ambition globale revue à la baisse et à une direction artistique mi-figue mi-raisin. Enfin, en 2011 sort The Elder Scrolls V - Skyrim. Le messie de Bethesda. Déjà, Skyrim nous offre un terrain de jeu d'une grandeur phénoménale, et tellement dense que le parcourir intégralement sans en rater une miette relève de l'inconcevable. Qui plus est, le jeu nous pousse à visiter la moindre grotte, le moindre village, à accomplir les centaines de quêtes qui nous sont confiées et à dénicher tous les trésors souvent plus qu'avantageux que l'on peut obtenir, en plus de tous les évènements aléatoires qui peuvent détourner notre attention. Du coup, il faut toute une vie pour essorer un jeu comme celui-çi, qui dépasse toutes les limites que nous aurions pu imaginer en termes de durée de vie. Qui se plonge dans Skyrim se plonge littéralement dans une vie parallèle, et c'est d'ailleurs plus que jamais le cas dans la série, tellement l'immersion est ici quasi sans faille. Le moindre PNJ fait sa vie de son côté et ne reste jamais planté comme un piquet, chaque micro histoire qui peut faire office de quête garde toujours un tant soit peu de cohérence, le background est richissime (et est d'autant plus étoffé par les innombrables bouquins qu'il nous est possible de lire du début jusqu'à la fin), chaque village ou zone de la map a sa propre identité, et les décors, resplendissants et divinement servis par la direction artistique de haute volée, grouillent de vie (animaux en tous genres qui s'y balladent, ruisseaux, cascades d'eau, fumée de cheminée, aurores boréales, etc...). Et pour la première fois, un Elder Scrolls peut enfin se vanter de ne pas être "trop moche", ni trop buggé, ce qui est en soi un exploit, tellement on se sera traîné jusqu'à présent des jeux certes riches, mais toujours ridiculeusement laids et rigides.
A la sortie du jeu, bien sûr, quelques bugs un peu débiles ont été trouvés (foutre un panier sur la tronche d'un vendeur pour le voler discrétos, se faire envoyer à 200m de haut quand on se fait tuer par un géant, des dragons qui volent à l'envers...). Mais ils ont vite été corrigés, et le titre se révèle être relativement propre, par rapport à la liberté de jeu hors-norme qu'il nous laisse. Je dois vous l'avouer, Skyrim est l'épisode de la série qui m'a le plus séduit. Car j'ai toujours trouvé que les univers des autres Elder Scrolls, bien qu'originaux, demeuraient assez foireux, trop hétérogènes et même parfois ridicules. Ici, on a un univers épique et grassement moyen-âgeux, certes tout sauf novateur, mais au moins, qui fait mouche. S'il ne fallait en retenir qu'un seul ce serait donc lui, qui demeure selon moi le plus abouti. Skyrim est un jeu de rôle pur, un paradis pour ceux qui recherchent une aventure de laquelle on ne peut décrocher, et à fortiori, une référence, que dis-je, un pilier du genre pour cette génération...