Quand on voit le titre du jeu, on peut difficilement imaginer qu'il s'agit d'un jeu à la fois gore et psycho, et pourtant...

Fleuron du catalogue d'Electronic Arts lors de sa sortie sur PC, Alice a surtout permis à American McGee de faire ses lettres de noblesse dans le milieu vidéoludique. Dix ans plus tard, la jeune fille torturée est de retour et elle compte bien retourner au pays des merveilles afin d'en apprendre davantage sur son destin. L'aventure commence donc assez simplement : vous êtes dans la peau d'Alice, une adolescente orpheline après la mort de ses parents qui souffre visiblement de problèmes mentaux. On ne vous le cache pas, le titre est un jeu pour adulte, gore, politiquement incorrect, malsain, il existe beaucoup de superlatifs pour parler de cette nouvelle production, mais celui qui revient le plus souvent après quelques heures de jeu en sa compagnie, c'est « unique » en son genre.

Alice se présente sous la forme d'un jeu d'aventure/plateforme tout ce qu'il y a de plus classique, à peu de chose près où les développeurs ont eu la bonne idée de rajouter des éléments venus du genre party-game avec certains passages en 2D où des événements mettent en avant vos réflexes. Autrement, le titre ne surprend pas vraiment, les phases de plate-formes sont d'ailleurs sensiblement les mêmes d'un chapitre à un autre, même si les développeurs ont tenté de cacher ce fait en rajoutant ici et là un challenge conséquent. Même les ennemis manquent de diversité tant est si bien que l'on se retrouve à combattre trop souvent le même genre d'adversaires et les chapitres ne disposent pas vraiment de boss. Certes, il y a toujours un petit quelque chose, mais rien d'insurmontable. Non, ce qui vous donnera le plus de retords, c'est le gameplay un poil réticent qui va parfois venir vous arracher les cheveux. Même si ce n'est pas un gros défaut, la jouabilité manque d'approfondissement notamment du côté de sa caméra qui tyrannise littéralement le joueur et qui donne droit à quelques frustrations à cause d'un lock quelque peu douteux.


Au-delà de ces quelques points noirs, on retiendra d'Alice son ambiance unique qui marque dès notre entrée au sein du pays des merveilles qui deviendra le pays de la folie au bout d'une trentaine de minutes de jeu. Le changement se fait en temps réel et offre au titre un cachet sans pareil. Les couleurs et les décors sont tout simplement magnifiques. S'ils souffrent de linéarité, les niveaux offrent toutefois une certaine rejouabilité car Alice peut devenir toute petite, et un monde en partie nouveau s'offre alors à elle. S'amuser à tout fouiller et à customiser ses quelques armes pourra prolonger la durée de vie vers la douzaine d'heures selon le mode de difficulté choisi, ce qui reste dans la moyenne du genre, malheureusement. Notons tout de même que les possesseurs de la version console (neuve) pourront télécharger gratuitement le premier épisode en dématérialisé.

Difficile de rester insensible au charme qui émane du jeu, il est indubitablement marquant. Et que dire de l'ambiance malsaine émanant du titre, baignant dans une superbe musique glaçante de Jason Tai. Le level-design a été travaillé, et ça se voit. Cela étant dit, la version Xbox 360 que nous avions entre les mains avait énormément de défauts d'un point de vue graphique. Au hasard, on s'arrêtera sur le clipping extrêmement présent ou sur l'affichage des détails d'un décor bien après notre arrivée sur les lieux. Ce défaut est récurrent sur les productions où l'Unreal Engine n'est pas maîtrisé complètement. On passera sur l'aliasing qui picote parfois les yeux pour s'arrêter sur les textures cradingues que l'on ne peut évidemment pas visiter, un mur invisible venant s'imposer devant nous. Alors bien sûr, l'univers riche en détail pardonne en grande partie ces écarts de conduite, mais tout de même, quand on voit le niveau réalisation de la version PC, il y a de quoi être déçu sur consoles.

Conclusion : Alice : Retour au Pays de la Folie est un jeu d'aventure honnête qui offre son lot de surprises, son impeccable scénario et une ambiance atypique. Rien que pour cela, il serait difficile de passer à côté. Cela étant dit, difficile de ne pas râler du coté de l'aspect technique sur consoles.