Un survival avec des hippies. Mais qu'ai-je besoin de rajouter franchement ? Eaux Sauvages, est un film américain de Paul Kener avec tout plein de jeunes hippies barbus ou à cheveux longs en guise d'acteurs. Il s'agit d'un slasher de 1979 mais aussi finalement d'une comédie malgré elle et ce, par la magie du nanar. Allez, sois cool mec/meuf laisse moi te parler de ce film, au nom du Karma !

                                              

                                                     "Vous vous souvenez de Délivrance ? Et ben là, c'est pas pareil"

Une bande de joyeux vacanciers se frotte les mains à l'idée d'aller faire un peu de rafting dans un parc naturel situé aux alentours du Grand Canyon. Et ça, ils sont contents, car il y a des milliers de canyons dans le monde, mais un seul qui porte le nom de Grand Canyon (dixit l'un des personnages du film). Hélas, ces vacances prometteuses tournent au vinaigre quand les touristes se mettent à tomber comme des mouches. Et nos joyeux babas cool doivent donc lutter (ou pas) pour leur survie.

 

Super Mario vient de se brûler les poils du nez en fumant un joint. Mais il est réconforté par un autre personnage qui lui répond "Tant que c'est pas les poils du c.."


                        La Prince elle dit qu'il est très content. Et la Prince, il dit qu'il parle...mais pas à toi. 

Voici en substance le résumé du film. Le scénario tient sur une feuille de cannabi...euh une feuille...de papier...D'ailleurs, le film semble ne rien avoir à fiche du scénario puisque celui-ci ne fait réellement son apparition qu'après quarante minutes avec la mort tragique(ment drôle) de la première victime. Que se passe-t-il entre temps me demanderez vous ? Et bien du remplissage. On a au début droit à quarante minutes magique de discussions très perchées entre des gens dans un état second et une tentative ridicule de construction de personnages inutile puisqu'ils sont tous très nombreux et inutiles en plus d'être facilement oubliables. 

 

                                     Une des nombreuses discussions ineptes qui parsèment le film. 


                                Du sang dans un film qui s'appelle Eaux Sauvages. Amis de la poésie...

La réalisation est purement immonde tellement elle suinte l'amateurisme de l'extrême. C'est bien simple, donnez une caméra à un chimpanzé Parkinsonien et vous aurez une idée de ce à quoi ressemble une scène de Savage Waters. Les transitions sont brutes de décoffrage, perdant le valeureux spectateur et les tentatives pitoyables de créer une nuit factice en appliquant un filtre bleu horrible de l'enfer subatomicolol sur l'écran sonnent comme des insultes à vos yeux. En plus d'être moche, cet effet spécial génial qui donne une nouvelle dimension au noble genre du Nanar ne fait même pas illusion une seule seconde. Du pur rêve. Pour compléter ce tableau magistral, ajoutons l'utilisation outrancière de stock-shots d'une même séquence avec en plus la même bande-son...et cette bande son qui tourne en boucle sur la même scène. Ainsi, sur une séquence illisible de rafting à base de Shaky cam avant l'heure, on a le droit d'entendre « Ouais ! On est les premiers ! Ouhou ! Ouhou ! Oh c'est génial ! Merveilleux...J'en ai pris plein la poire. Ouais ! On est les premiers ! Ouhou ! Ouhou ! Oh c'est génial ! Merveilleux...J'en ai pris plein la poire. Ouais ! On est les premiers ! Ouhou ! Ouhou ! Oh c'est génial ! Merveilleux... » Dans le genre malhonnêteté cinématographique, on a rarement fait mieux. Uwe Boll, prends en de la graine mec !

                                       On jurerait que la nuit est tombée ! L'illusion est parfaite !  

                  Même frappés par la tragédie, les héros s'amusent comme des petits fous sur leur radeau.  

Ce qui ajoute une valeur ajoutée indéniable au film c'est sans conteste son doublage français légendaire. Non, plus que ça ! MYTHOLOGIQUE ! Oui, un panthéon devrait être créé à la gloire de ces mystérieux doubleurs de l'extrême, complètement en roue libre, ne sachant ni jouer, ni même aligner deux mots sans bafouiller pour certains, ils nous gratifient du MEILLEUR DOUBLAGE DE NANAR DE L'UNIVERS. Les intonations molles tutoient les limites du non jeu et les phrases mythiques sont légion. Les personnages sont bavards, très bavards, et chaque fois qu'ils ouvrent la bouche, c'est pour nous faire rire. C'est incroyable, vraiment, j'en ai encore les larmes aux yeux. À ce niveau là c'est vraiment de l'art. En plus de ce doublage des ténèbres, il y a aussi la musique, complètement à coté de la plaque, celle-ci poppe à n'importe quel moment et s'offre en plus le luxe d'être complètement inappropriée à la scène qu'elle recouvre de sa douce mélopée. Quoi de mieux, alors que trois monos discutent, qu'une musique disco bien funky et rythmée ? Ou alors une musique bien dramatique alors qu'un psy parle à une hippie des bienfaits du compte épargne ? Cela dit, la musique reste cohérente avec l'incohérence totale des propos des persos. Mieux que la rubrique du CNC du mardi 20h : le suicide auditif Savage Waters.

 

                                                                     Moment émotion et Oscar.

Vous aimez les slashers sans suspense, les personnages creux et les doublages tout pourris ? Allez consulter ! Mais avant cela, faites vous plaisir avec cette pure merveille du nanar. Un scénario mal branlé, une réalisation qui sent le patchouli et des dialogues ineptes sont sublimés par des doublages d'un autre monde et des musiques foutraques. Eaux Sauvage est sans conteste l'un des films qui m'aura fait le plus rire de toute ma vie. C'est ce qui en fait un nanar ultime. Un peu comme OUAYTE FAYA, il s'agit d'un nanar que tout bon Nanardeur/Cinasochiste se doit d'avoir visionné. Un film qui démontre qu'un Mauvais Nanar sera toujours plus amusant qu'un excellente comédie.

                                                                          Florilège de scènes cultes !
                                  

                             Cette scène stupide va transformer cette caricature de roi du pétrole en Serial Kisseur  
                                 

   

 Ami lecteur, j'ai une réelle admiration pour la façon parfaitement classique que vous avez d'imiter les grands hommes de l'histoire, comme le roi Georges III ou Mussolini !

                                  

                                          Si j'en crois la musique, c'est le passage le plus intense du film.
                                  

                                                            Allez une dernière pour la route !