Je m'en vais raconter ma vie : Ce week-end, j'étais en sortie en famille et en tant que bonne famille nous sommes partis voir Man of Steel. Évidemment, je suis quelque peu pressé de pondre cet avis, donc ça va aller vite, très vite. Pause image pour vous faire rentrer dans le bain.
Puisqu'on ne parle pas du petit film français/anglais un peu underground du mercredi soir, sautons les présentations et allons droit au but : Man of Steel est un film très très TRÈS dispensable. (Selon ma propre subjectivité, bien sûr, mais vous le savez déjà)
Le film s'annonce comme une mise à zéro de l'histoire de Superman (Clark Kent) au cinéma, on pouvait donc s'attendre à un film narrant son enfance, l'apprentissage de ses super-pouvoirs et son baptême de l'air en tant que Superman. On évite le récit chronologique propre à énormément de film de super-héros pour user d'une narration non-linéaire usant de flashback. Des épisodes très - trop - courts sur l'enfance de Superman où tout s'enchaine très vite. D'ailleurs, on a là le plus gros défaut du film : ça va à 200 à l'heure et ça n'a aucun sens du rythme, j'ai l'impression de revivre Vanquish sur ce point là. On ne prend jamais son temps pour admirer un plan (genre le passage sous l'eau avec les baleines, Krypton, l'attente de l'ennemi avec Superman volant au-dessus des militaires), jamais le récit semble vouloir se poser, tout est en perpétuellement mouvement et ça n'a aucun sens parce que le scénario n'impose pas cette rapidité, elle est très arbitraire. Watchmen Les Gardiens avait aussi un peu ce soucis tout en se rattrapant sur autres choses. Ici, je n'en trouve pas, de qualité ou d'autres choses.
Les scènes d'action et les dialogues devaient me redonner foi. Alors, je suis blasé devant les affrontements des super-méchants et de Superman, à très peu de moment on sent la différence morale qui les séparent même si les affrontements ont lieu dans des endroits bombés de monde. Puis, c'est mal-filmé, c'est très brouillon. Je regrette les belles chorégraphies de Watchmen, la violence sans égale de The Raid, le plan-séquence jouissif de Avengers ou encore le parti-pris artistique de Old Boy avec la scène du couloir. J'ai des références ; pas les meilleurs qui soient certes mais assez pour faire la différence. Quant aux dialogues... Je ne suis pas difficile la-dessus, mais il fallait que je me rabatte sur quelques choses et pas de chance pour le scénariste, j'étais en train de lire Lorenzaccio avant de partir au cinéma et la différence s'est fait sentir : Ce n'est même pas niais comme un film pour enfant, ce n'est même pas pompeux comme les dialogues de The Dark Knight Rises, c'est juste insignifiant.
Déception, j'écris ton nom.