Cela fait longtemps que je ne me suis pas adonné à l'exercice de l'article complexe. Plus d'un an. Mais laissons tomber le blog "pop corn" le temps d'une petite réflexion sur la localisation dans le milieu du jeu vidéo.
Cette envie d'écrire cet article me vient de ma récente expérience sur l'assez bon « tombeau sous marin » de Bioshock Infinite. Ce dernier n'est disponible que dans la langue de Shakespeare pour ce qui est des doublages, avec des sous-titres Français. Pour tout vous dire, je n'ai absolument pas apprécié de jouer dans ces conditions.
Je vais donc vous proposer un petit tour de la question avec les points forts et les points faibles d'un doublage original, mais aussi ceux d'une localisation en français.
Commençons par l'original, la VO et ses points forts en opposition à une localisation.
Elle représente l'œuvre vidéo-ludique telle qu'elle à été pensée par son créateur, et telle qu'elle à été jouée par les doubleurs et/ou acteurs choisis par ce dernier. L'œuvre brute donc.
Comme au cinéma, elle se fait porte-parole d'un certain « élitisme » culturel. Le texte dans son sens premier.
Car en effet, bien souvent, dans une version adaptée, énormément de choses sont détournées, mal traduites, et une vanne qui aurait fait mouche en Anglais ne fonctionnera pas en Français. Aussi, on peut parfois reprocher aux doubleurs français de sur-jouer ou de ne pas être « justes ».
Battle for LA... Merci bocoup davoire tradui se jeu, mé cest une èchelle connare
Deadly Premonition, mauvais exemple : les erreurs font le charme du jeu !
Si les raisons de la préférence de pas mal de monde pour une VO sont évidentes, je pense que dans certains cas, la VF doit être défendue car elle peut apporter un certain confort aux joueurs francophones que nous sommes.
Commençons avec le cas Inifite. Avoir fini le jeu en Français la première fois et être contrait à faire son DLC en VO m'a montré les limites de cet « élitisme ». Si j'aime profiter de mes œuvres en VO dès que c'est possible, ici, j'ai été confronté à un sérieux problème. Je ne suis pas bilingue. Ma maitrise de l'anglais reste bonne, mais pas « courante ». J'ai véritablement eu l'impression d'être « puni ».
En effet, s'il est facile de capter des bribes de conversations de gens dans la rue dans son propre pays, c'est beaucoup plus difficile, voire impossible à l'étranger.
Moi, non, rien vu, rien pris... :/
C'est ce que j'ai ressenti dans ce « tombeau sous marin », ou les premières minutes de jeu nous proposent d'observer la ville de Rapture et ses habitants, ainsi que le contexte politique de la ville, par le biais de conversations de PNJ à espionner. Mais outre les sous titres buggés, il est presque impossible d'arriver à comprendre correctement ces conversations quand Elisabeth nous parle en même temps.
Autre exemple, les annonces publicitaires sur les hauts parleurs de la ville. Non sous titrées, vous pouvez passer à côté de pas mal de choses importantes de « l'ambiance » du jeu. Et au final, ne pas avoir profité « pleinement » de ce monde complexe crée pour nous les joueurs.
Changeons maintenant d'univers avec un nouvel exemple, assez éloquent, le cas GTA. Si la traduction de « fuck you asshole» du PNJ dont tu viens d'abimer la voiture n'est pas forcément nécessaire, une localisation française aurait permis de s'intéresser encore plus au phénomène de la radio qui commente tous les faits et gestes du joueur. Si je sais que cela existe, je n'ai jamais vraiment pu en profiter et comprendre plus de 3 ou 4 mots par ci par là. J'aurais bien aimé pourtant.
Et dernier point, non des moindres : Les phases de dialogues lors de GunFights ou de courses poursuites, tout simplement impossibles à suivre sans prendre énormément de risques de Game Over. Ceci concerne bien entendu GTA, mais aussi pas mal d'autres softs non doublés dans notre langue.
Mais Taggle, j'y arrive pas et je veut pas niquer mon cabriolet !
Pour terminer, je pense sincèrement que la localisation est une chance. Si elle est parfois inutile ou futile, voire même mauvaise sur certains supports, je peut dire qu'elle apporte un véritable plus sur certaines productions, et notamment les jeux vidéos en monde ouvert.
Ces jeux dans lesquels les informations à capter en même temps sont si nombreuses qu'essayer de les décoder complètement est presque impossible sans avoir l'Anglais pour langue maternelle. Quand ces cas se présentent, je n'hésite pas à dire « merde » à l'élitisme !
Et comme le diraient nos amis angliches, « C'est la vie ! » (En Français dans le texte)