
Souvenez-vous, c'est une anecdote relatant l'une des périodes les plus sombres de l'histoire du jeu vidéo. En 1982, E.T. triomphe au cinéma. La licence s'arrache à prix d'or, c'est Atari qui décroche l'exclusivité d'adaptation sur son format Atari 2600. A cette époque, les grandes majors étaient peu regardantes sur la qualité des jeux licenciés. A tord. L'opportuniste Atari lance le jeu éponyme dans un marché saturé de titres médiocres.

C'était la mesquinerie de trop, le marché se contracte violemment en 1983 laissant sur la touche l'ensemble des acteurs de ce secteur. Le numéro un d'alors se retrouve avec une quantité astronomique de jeux E.T. sur les bras. D'autres invendus (jeux et console) viennent grossir les rangs. L'entreprise américaine n'a pas le choix, elle doit se débarrasser de tout ce stock beaucoup trop cher à entreposer. Elle improvise dans l'urgence un cimetière près de son usine située à El Paso, Mexique. Les médias rapportent qu'en septembre 1983, neuf semi-remorques chargés à ras bord déversent dans une décharge de la ville d'Alamogordo tout le stock d'invendus. Le tout coulé sous une épaisse couche de béton afin de camoufler sa présence.
C'est à la sixième minute que le joueur du grenier s'arrache les cheveux sur E.T.
Ce fiasco commercial aura fait les choux gras de la presse locale. De nombreuses versions ont été publiées dans les journaux afin de maintenir l'attrait sur cette petite bourgade mexicaine sortie subitement de l'anonymat. Plus de trente ans après cette sombre histoire, un homme prétend savoir où se cache la décharge d'une centaine d'hectares. Joe Lewandowski dirigeait une société de déchèterie. Il prétend avoir assisté au manège incessant des camions : << il y avait des consoles ainsi que des jeux, E.T. puis d'autres >>. Afin d'en avoir le coeur net et d'en attendre des retombées touristiques, le conseil municipal de la ville d'Alamogordo vient d'accorder à un producteur de films canadien, l'autorisation d'enquêter et de fouiller le site en question. Un documentaire sera réalisé pour l'occasion des 30 ans de cette célèbre déconfiture.
Ironie de l'histoire, après maintes faillites et renflouement, Atari a déposé le bilan au mois de janvier de cette année.