Quand la série Shin Seiki Evangelion (Neon Genesis, pour les intimes1) débarque avec ses gros sabots chromés sur les écrans nippons, personne ne s'imagine encore quel impact elle aura sur l’industrie du dessin-animé. Incapable de se renouveler, le média n’en finit plus de radoter, quand il ne se perd pas en adaptations littérales de mangas à la mode ; ou n’exhibe pas ses girl’s band en combis à longueur de récits SF sans envergure. Dans ce contexte préoccupant, ce qui aurait pu n'être qu'un ultime soubresaut de créativité va, au contraire, sauver le divertissement sur celluloïd d’un déclin qu’on aurait pu croire inéluctable.

 

Aussi ne s’étonnera-t-on pas que ce blockbuster en puissance ait autant marqué son époque, tant côté public que côté scénaristes : sans son exemple pour rassurer les financeurs ou pour ouvrir les perspectives, nul doute que nombre de succès populaires n’auraient pas vu le jour. Raison pour laquelle il convient aujourd'hui de lui rendre justice en faisant abstraction de son animation datée, de ses dessins sommaires ou de la patine vieillotte de l’image, pour ne considérer que ses apports (majeurs) au champ d’expression dans lequel elle s'inscrit.

 

Sans même louer l'intelligence de cette titanesque entreprise aux visées psychanalytiques2, on ne pourra que saluer l’aplomb avec lequel elle bouscule les codes en vigueur, démontrant qu'exigences intellectuelles et légèreté ne sont pas incompatibles, et qu'il y a une place pour la matière grise dans les oeuvres grand public.

 

 

 

En optant pour une trame d’une densité sans précédent pour une production grand public, à la façon d'un David Lynch et fort de l’influence des films de Mamoru Oshii3 (revendiquée lors de plans fixes aussi audacieux qu’interminables), Hideaki Anno rend à l'écriture scénaristique ses lettres de noblesse et place la barre haut, très haut : aussi surprenante qu’érudite, son intrigue fait la part belle au symbolisme mystique, au point de brouiller les frontières entre fiction et réalité à la manière d'un Da Vinci Code puissance mille ; sans pour autant se reposer sur cet unique atout. La psyché de ses protagonistes, plus particulièrement ses figures adolescentes, fait également les frais de ce zèle réformateur : l’idéalisation candide qui servait (et sert toujours) de pierre angulaire au Shonen manga est évacuée dès les premières séquences, au profit d’une déconstruction des stéréotypes qui conduit naturellement à celle du cadre dans lequel ils s'inscrivent.

 

Pourtant, plutôt que de sonner le glas du genre « Super Robot », c’est à une renaissance que conduit cette mise à mort symbolique. Pendant vingt ans, ils seront en effet plusieurs dizaines à se succéder dans ses traces et profiter de son aura, dans l’intention (plus ou moins consciente) de réinventer son mythe originel. Des héritiers spirituels qui partagent tous, chacun à leur manière, l'un ou l'autre (quand ce n'est pas l'ensemble) des traits constitutifs de leur modèle, comme autant de marqueurs ADN pour attester de cette noble parenté.

 


Des Robots et des Hommes.

 


Alors que ce succès fulgurant explose au visage de l'artiste, et que le public s'entredéchire à longueur d'interprétations fumeuses, la concurrence n'attend pas, de crainte que cet engouement disproportionné ne soit que temporaire.

 

Les moteurs des Evas n'ont pas refroidi que déjà, d'autres colosses aux pieds d'acier se dressent pour prendre la relève : loin de n'être que des tas de tôle conçus pour impressionner la galerie, ils n’exhibent plus leurs silhouettes titanesques que pour ramener à l'humain, interroger ses origines, sa nature, son hypothétique finalité... et s'ils ne renoncent pas à se donner épisodiquement en spectacle, ils se montrent parfois plus anxieux à l'idée de « tuer le père » ou de tracer leur propre voie.

 

Inévitablement, on pense à Rahxephon4, le plus emblématique d’entre eux, qui troque l’hébreu contre le maya et n’hésite pas à appeler le folklore oriental en renfort, mais qui étouffe ses qualités dans l’oeuf à trop se réfugier dans le giron de son inspirateur. Si sa Tokyo-bulle coupée du monde par un décalage temporel, ses références à la culture Mésoaméricaine ou la place importante que le récit réserve à la musique ne peuvent qu'enflammer l’imagination, ses gigantesques Dolems, ses combats aériens et ses conspirations occultes flirtent avec le plagiat.

 

 

 

Ecueil auquel n’échappe pas le récent Guilty Crown5, dont le visuel ne manque pas de charme, mais qui se discrédite à force d'aligner les emprunts (à Evangelion, donc, mais aussi à Code Geass, qui empruntait lui-même trop ouvertement à Death Note et à Gundam Seed). Par chance, à l’instar de Xenogears dans le domaine du jeu vidéo, ils sont nombreux à s’approprier cette substantifique moelle sans tomber dans le piège de l’imitation béate.

 

 

A commencer par The Big O6, énième coup de maître du collectif Hajime Yatate, qui défraie la chronique par sa direction artistique néo-retro et son univers graphique à la Batman the Animated7. Difficile de résister au charme anachronique de cet Objet Visuel Non Identifiable, dans lequel s’affrontent d'inoxydables aberrations technologiques, tout droit débarquées des sixties, tandis qu’un Ace Attorney avant l’heure parcourt les rues d’une cité amnésique sur un fond musique jazzy à la Cowboy Bebop (lequel rend lui-même hommage à la série d’Anno, le temps d’un épisode 23 à la structure alambiquée et au propos abscons).

 

 

Une approche du genre « à la cool » qu’adoptera aussi, sur un ton moins mature mais tout aussi jubilatoire, Tengen Toppa Gurren Lagann8 et ses robots-foreurs lancés à la conquête de la surface.

 

 

Réussite également : Gasaraki9, signée du collectif sus-mentionné, qui emprunte un chemin aux antipodes puisqu’elle opte pour le réalisme cher aux amateurs de tactical RPG en général (et de la licence Front Mission en particulier), ainsi que pour une politique-fiction bavarde à la Patlabor 210 - non sans quelques détours inattendus du côté du Shintoïsme et du théâtre Nô. Ou comment passer du chaos des champs de bataille à la sérénité d'une scène de pierre antique, sur laquelle les pilotes d’élites dansent pour invoquer un démon du fond des temps. Un cocktail indigeste et déroutant, mais qui sait mériter l’attention (soutenue) qu’il demande.

 

 

On n'oubliera pas non plus d’évoquer l’étonnant long métrage qui réinterprète (tout en la prolongeant) la série Eureka Seven11, au grand dam des fans de la première heure. Exit la légèreté, l’optimisme, l’enthousiasme, le surf dans les nuages et la chasse aux aliens : cobayes humains, univers parallèles et fins de monde sont au programme, avec ce qu’il faut de noirceur et d’allusions cryptiques pour donner à l'ensemble une réjouissante épaisseur. Psychologiquement méconnaissables, les personnages y dévoilent un nouveau visage, plus sombre, plus ambigu, à l’image d’un dénouement en forme de (belle) trahison.

 

 

 

De quoi replacer l’intériorité au centre des préoccupations créatives, et reléguer les vedettes mécaniques d’antan à des rôles de figuration.

 


Dis-moi quelles blessures tu panses, je te dirai qui tuer.

 


Nul besoin de robots, en effet, pour explorer les recoins les moins accessibles de nos âme immortelles : nombre d'auteurs l'ont compris et n’ont choisi de retenir d'Evangelion que les vertiges ontologiques12, sans toujours parvenir à trouver le bon équilibre entre le « trop » et le « trop peu ».

 

Si la première mouture de Full Metal Alchemist13 y parvient avec talent, malgré quelques longueurs et une profondeur relative (mais quel final !), et si Fantastic Children14 réitère le tour de force grâce à son graphisme old school et à sa toile de fond maillée de réincarnations, on ne saurait en dire autant du jusqu'au-boutisme d'un Serial Experiments Lain15, qui ne vaut que par sa globalité. Cette fable fantastique moderne, dans laquelle une collégienne lambda voit ses repères s’effacer inexorablement, ne présente d’intérêt qu'envisagée dans son ensemble : rares sont ses épisodes qui peuvent s'apprécier de manière indépendante, tant leur contenu ne fait sens qu'au terme d’un parcours exigeant.

 

 

 

 

 

 

L'hypnotique Odyssée de Kino16, lancée sur des routes aussi onirique que dangereuses, fascine par ses silences et ses allégories, mais à trop flatter la raison au détriment du coeur, elle peine à émouvoir autant qu’elle le voudrait.

 

 

Un défaut de peu d'importance, qu’on retrouve en proportions équivalentes dans la chasse aux fantômes à laquelle le réalisateur convie son public dans Ghost Hound17, thriller surnaturel en culottes courtes tout aussi fascinant, mais tout aussi austère, produit à l’occasion des 20 ans du studio I.G..

 

 

Quant à l’Arjuna18 de Shoji Kawamori, en dépit de sa bande sonore exceptionnelle (Yoko Kanno y livre une de ses compositions les plus envoûtantes), elle saborde sa belle mise en scène à trop marteler son message, sincère mais par trop didactique, sans jamais parvenir à l'intégrer harmonieusement à ses dialogues : les déboires spirituels de cette jeune accidentée de la route, ressuscitée en super-héroïne écologiste, tournent trop vite à la leçon de morale, dont le bien-fondé ne suffit pas à occulter la redondance.

 

 

Même constat en ce qui concerne le Gilgamesh19 de Masahiko Murata, fresque post-apocalyptique décadente opposant deux clans dont les membres sont doués de pouvoirs surnaturels, ou le Gandalla20 de Yoshimasa Ônishi, dont la mystérieuse chanson surgie du fond des sables intrigue autant qu'elle inquiète : beaucoup de bonnes intentions, mais trop de maladresses, qui finissent par prendre le dessus et condamner ces fictions à l'indifférence.

 


 

 

A l’opposé, certains titres s’effraient de leur propre complexité, qu’ils préfèrent contourner pour n’y revenir qu’en dernier recours, lorsque le dénouement les y contraint. Petit bijou d'anticipation à l'ancienne, Ergo Proxy21 décide d’éloigner ses personnages de la cité-monde dont ils sont prisonniers à leur insu (et du coeur de l'histoire, par la même occasion), le temps d’un voyage initiatique halluciné qui les ramènera à leur point de départ. Conséquence immédiate : malgré un dénouement intellectuellement gratifiant, l'aventure ressemble plus à un prologue de luxe qu’à une oeuvre auto-conclusive.

 

 

Plus problématique encore : la façon dont l'ambitieux projet cross-media .Hack//22 se délite en longues successions de bavardages dénués de substance (à quelques passionnantes exceptions près), sitôt passées les lignes de son pitch imparable (des joueurs prisonniers d’un jeu en ligne dont ils ne parviennent pas à se déconnecter... ça vous dit quelque chose ?). Principal responsable : un développement en parallèle sur trois supports distincts (série TV, OAV, jeu vidéo), et la nécessité d'avoir recours à une multiplicité de scénaristes secondaires, pas toujours très à l’aise avec le matériau originel. Connu pour son travail sur les grands films de Mamoru Oshii (ainsi que pour Rudora no Hihou sur Super Famicom), Kazunori Itoh rend une copie irréprochable, exigeante, riche de passionnantes digressions, et la talentueuse Yuki Kajiura (Noir, Tsubasa Reservoir Chronicles, Kara no Kyokai, ...) donne musicalement le meilleur d’elle-même, mais cela ne suffit pas à sauver l’ensemble d’un naufrage en demi teinte.

 

 

 

A la marge, d’autres créatifs touchés par la grâce réussissent à surmonter les obstacles inhérents à cet exercices de style pour rivaliser avec, si ce n'est surpasser, leur prestigieux inspirateur. En témoigne l’excellence d’un Noein23 qui, dès le premier épisode, ose s'engager sur la pente savonneuse de la physique quantique. Sublimé par une structure interne solide, un character-design hors-norme, une animation qui ne rechigne pas à innover, ce face-à-face schizophrénique entre un groupe d'élèves de primaire et leurs alter-egos adultes, échappés d’un futur alternatif au bord de l’anéantissement, allie avec bonheur combats dantesques et chroniques de l’enfance, tout en évitant avec élégance les clichés propres au genre. Vie de classe, uniformes et cours de sport en minishorts sont laissés au placard, au profit d’une ambiance à l'occidentale qui rappellera les meilleures nouvelles de Ray Bradbury.

 


 

 

Pardonnez-nous nos enfants.

 


Ce décalage entre la sophistication des intrigues et le jeune âge des premiers rôles pourrait interpeller, voire constituer un obstacle à l’immersion du spectateur. Pourtant, des vertiges de la psyché aux angoisses de la préadolescence, il n’y a qu’un pas, dont beaucoup font le prolongement logique de leur propos. Si Noein sait encore célébrer l'innocence, mais sans négliger blessures et contradictions, les auteurs vont plutôt avoir tendance à s’attarder sur le mal-être et sur la cruauté larvée traditionnellement associées à cette période-charnière. Terminée, l’insouciance des années 80 : même les fables les plus poétiques ne font pas exception, dressant le portrait d’une génération désenchantée, à la dérive, en manque de limites et de référents.

 

Qu’il s’agisse de Zettai Shonen24 et de ses objets volants non-identifiés perdus dans la campagne japonaise, ou d’Haibane Renmei25 et de ses anges en transit à la croisée des mondes, les deux paraboles (magnifiques) débutent dans un état d’éblouissement contemplatif pour s’enfoncer lentement, mais sûrement, dans des ténèbres subtiles, feutrées, dont elles ne s’extirpent pas sans sacrifices.

 

 

 

 

Il y a de la douleur, du questionnement dans l'air, comme aime à le rappeler FLCL26 sous ses dehors de parodie déjantée, en peignant avec acuité le portrait de ces graines d'adultes en devenir (dont Kacho Ohji se fait le reflet en négatif en confrontant ses personnage aux affres d'une crise de la quarantaine désabusée - en 13 épisodes confidentiels à découvrir chez Dybex).

 

 

 

Plus sombre de quelques teintes, le long métrage .Hack//G.U. Trilogy27 ne se contente pas d’enchaîner les séquences d’action épileptisantes mais se ménage aussi quelques scènes intimistes du plus bel effet, comme autant d'invitations à plonger dans les tréfonds de deux psychés à reconstruire, qui s’attirent pour mieux se blesser et se repoussent pour mieux se préserver. Une densité émotionnelle inattendue, dont la justesse ferait presque oublier l’esthétique paresseuse d’une 3D cell-shadée petit budget.

 

 

Topo semblable pour Interlude28, dont la maturité surprend tend elle tranche avec ses quelques séquences « sexy » de mauvais goût  : à des lieues du divertissement de seconde zone que celles-ci nous promettent implicitement, cette lente et inéluctable désagrégation du quotidien d'un lycéen sans histoire transforme cette trilogie de seconde zone en curiosité à ne pas manquer.

 

 

 

D'autres scénaristes plus radicaux n’hésitent pas à surenchérir là où Evangelion n’épargnait pourtant pas les sensibilités, au point que leurs créations en deviennent moralement éprouvantes. Ainsi en va-t-il d’Infinite Ryvius29 qui, en choisissant de transposer sa Majesté des Mouches dans les étoiles, impose au spectateur une tension psychologique de tous les instants. Enfermez plusieurs centaines d’ados en vase clos, livrez-les à eux-mêmes dans un gigantesque vaisseau fantôme, lancez l’armée à leur poursuite et laissez couver la peur, la colère, les désirs, les jalousies, jusqu’à ce que les masques tombent et que la loi du plus fort reprenne ses droits. Vous obtiendrez la vue en coupe d’une microsociété dont les principaux acteurs, trop fragiles et trop inexpérimentés, ne parviennent pas à échapper à leurs cercles vicieux.

 

 

En la matière, c'est cependant Bokura No30 qui se révèle le plus féroce : ceux qui pensaient suivre une série standardisée dans laquelle quinze collégiens sauveraient le monde aux commandes d’un robot extra-terrestre en auront été quittes pour un traumatisme en bonne et due forme. Contrairement à ce que suggèrent les deux génériques, c’est sans concession que ses pilotes prépubères se trouvent exposés à la mort dans toute son absurdité, son arbitraire, mais également aux plus scabreuses déviances de la société Tokyoïte. Un spectacle perturbant, qui porte le coup de grâce à un type de productions déjà bien malmené par ses prédécesseurs. Non sans raisons.

 

 

 

 


Tabula Rasa.

 


Car dès lors qu'on souhaite prendre un nouveau départ, et que les cadres n'ont plus rien à offrir (si ce n'est d'éternelles répétitions), il est indispensable de s'affranchir des règles qui les caractérisent.

 

Après s’être attaqué avec succès à Goldorak31 et ses semblables, cette nouvelle vague à l'orientale n’allait pas s’arrêter en si bon chemin : chaque grand archétype devient une cible potentielle, une possibilité à exploiter. Si des séries ouvertement provocatrices, comme Elfen Lied ou Higurashi, donnent dans la complaisance en se concentrant sur le gore et le fan-service (facilités d’autant moins pardonnables qu’elles comptent toutes deux de bonnes, voire de très bonnes idées), d'autres parviennent avantageusement à déconstruire leurs genres respectifs.

 

L'animé « tranche de vie » y gagne Stein :Gate32 et ses paradoxes temporels, Durarara33 et ses légendes urbaines. La comédie estudiantine renaît littéralement grâce à l’énergie communicative d'Haruhi Suzumiya34, qui traque aliens, espers et autres visiteurs du futur aux quatre coins du lycée.

 

 

 

 

Les supers héros tokusatsu de la Tatsunoko troquent les couleurs flashy contre un noir flamboyant : si Karas35 en met plein les yeux, mais privilégie l’action à la réflexion, the Soultaker36 transcende sa trame de série Z en y intégrant le substrat religieux occidental, pour proposer une réflexion iconoclaste sur le Bien et le Mal (aussi déconcertante que les expérimentations graphiques lui servant d’écrin).

 

 

 

 

Même les Magical Girls et leurs froufrous ne sont pas épargnées par ces velléités révolutionnaires : à la manière de l'inoubliable film d'Utena (sans doute le film d'animation le plus complexe au monde, édité  chez nous par Dybex), le scénario psychédélique du fascinant Mawaru Penguindrum37 repousse les limites de l’intelligible en convoquant, pêle-mêle, drames familiaux, destin, terrorisme aveugle, apocalypse surréaliste et trio de pingouins, tandis que le dévastateur Puella Magi Madoka Magica38 imite les contes pour petites filles afin de mieux tromper son monde et virer au tragique.

 

 

 

 

Les unes après les autres, toutes les catégories passent à la moulinette : le thriller avec Witch Hunter Robin39, Darker than Black40, Eden of the East41 ou Psycho Pass42, le policier avec Un-Go43, la gangster story avec l’épatant Baccano !44, le conte allégorique avec Kaiba45, le cyberpunk avec Texhnolyze46, le fantastique tendance gothique avec le Portrait de Petite Cossette47, ou tendance érotique avec Rin – Daughters of Mnemosyne48, le shonen façon Yugi-Oh avec C Control49 (qui remplace les combats de cartes par des duels boursicoteurs !), l’épopée historique avec le Chevalier d’Eon50 ou le classique littéraire avec Gankutsuou51, qui fait du Comte de Monte Cristo un vampire de l’espace à la peau bleue, planté dans un décor baroque d’une beauté à couper le souffle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et que dire de l'époustouflant Mononoke52, qui dépoussière les récits d'horreurs japonais avec une égale maestria artistique ?

 

 

Même les légendaires « chevaliers du zodiaque » ont droit à leur thérapie personnalisée avec le long métrage Tenkai Hen Joso53, dans lequel l’auteur met un point d’honneur à saborder les affrontements à coups d’ellipses, enchaîner les tirades introspectives et pousser les héros à (enfin !) s’interroger quant à la légitimité de leurs combats. Présenté comme l'introduction d’un reboot aux prémices intéressantes, le long-métrage se heurte d'emblée à l’hostilité d’une partie des fans et au courroux du créateur de la franchise, qui le désavouera et mettra un terme prématuré à cette entreprise.

 

 

L’audace ne paie pas toujours, mais qu’importe : c’est à une icône des années 70 que profitera de cette défection forcée. Jusqu’ici justicier sans peurs et sans reproches, le cyborg Casshern vire à l’ange déchu dans Casshern Sins54, variation nihiliste du mythe où il se trouve contraint d’assister à l’agonie du monde qu’il a lui-même provoquée.

 

 

Même déchéance symbolique pour le Captain Harlock55 de Shinji Aramaki,défait de son statut d’idole, traité en criminel et renvoyé sans ménagement à ses responsabilités.

 

 

Marqué par l’empreinte d’Anno autant que par celle d’Oshii56, le film 009 Re:Cyborg57 prend le latinisme « Deus Ex Machina » au pied de la lettre en rapprochant machines sans âmes et divinités marionnettistes, substituant à l'enthousiasme héroïque d'antan d'autres affres existentiels.

 

 

Tout porte néanmoins à croire que ce sera au père d'Evangelion lui-même que reviendra le privilège de clore la parenthèse, en apportant une conclusion canonique à sa réécriture58, dont le quatrième et dernier volet cinématographique ne cesse d’être repoussé à une date ultérieure. 2016, annoncent sans conviction les sites spécialisés. Encore faut-il que le bonhomme ne désavoue pas une fois de plus son travail, pour tout recommencer sous une forme ou une autre. Aurait-il des difficultés à tourner la page ? Cela s’impose, pourtant.


Voilà en effet qu’après ce sursaut de créativité providentiel, l'animation japonaise en revient à son statu quo d'il y a vingt ans. Rien de très surprenant : à force de détourner les codes, les auteurs en ont créé d’autres, tout aussi routiniers. Conditionnées tant par l'absence de perspectives que par la frilosité financière des producteurs, les adaptations de mangas et de light novel ont retrouvé leurs trônes. Le Moe a pris le pouvoir en se substituant à la S.F. en décolletés d'antan. Les schémas narratifs se suivent et se ressemblent. Les pitchs se copient-collent à l’envi. La société a évolué. Les ados ont cessé de faire face à leurs démons intérieurs : désormais, ils préfèrent trouver refuge dans le déni et coller des oreilles de chats à leurs névroses. Même la complexité scénaristique semble conditionnée par un cahier des charges aussi strict qu'ennuyeux, et bien que quelques titres à part réussissent encore à sortir du lot, tout porte à croire que le média traverse une nouvelle crise, en écho à celle que connaît le J-RPG. Seul un nouvel Evangelion serait susceptible de changer la donne. Mais à présent que les robots ont réintégré leur hangar, et que les pistons se sont tus, où trouver le supplément d'âme qui manque à nos dessins ré-animés ?

 

 

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Pour le plaisir des yeux et parce qu'on n'est plus à ça près, une sélection de génériques aux petits oignons (et tant pis pour la réforme de l'orthographe) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 Gainax, 1995. Série en 26 épisodes d'Hideaki Anno (Fushigi Umi no Nadia, Gunbuster, ...). Disponible en version française chez Dybex. Deux films controversés, qui s'intercalent entre l'épisode 24 et l'épisode 25, sont également disponibles chez Kaze. A noter au passage : bien qu'on soit habitué à le françiser, Evangelion est un terme grec qui se prononce « Evanguélione » (\ˌeˌväŋˈgyelyȯn\).

2 Pour l'auteur, il s'agit d'utiliser le processus d'identification comme d'un outil pour « guérir » les franges les plus marginales d'un public qui ne l'est pas moins. Une initiative qui mériterait un article à elle seule, et qui n'est pas sans rappeler l'Histoire sans Fin, roman de Michaël Ende publié en 1979 et reposant sur des procédés similaires.

3 Réalisateur japonais né le 8 août 1951 et célèbre pour ses films d'animation difficiles d'accès (plus particulièrement pour ses deux versions cinéma de Ghost in the Shell). Dans le domaine des jeux vidéo, il a dirigé le RPG Sansara Naga 2 sur Super Famicom, dont son comparse Kenji Kawai a composé la bande originale.

4 Bones, 2002. Série en 26 épisode (+ 1 film) de Yutaka Izubuchi (mecha designer auquel on doit les Valkyries de Macross et les Labor de Kido Keisatsu Patlabor). Disponible en version française chez Dybex.

5 Production I.G., 2011. Série en 22 épisodes de Tetsurô Araki (Death Note, l'Attaque des Titans, ...). Version française disponible chez Kaze.

6 Sunrise, 1999. Série en 2 x 13 épisodes de Kazuyoshi Katayama. Saison 1 disponible en version française chez Dybex. La saison 2 a été adaptée et diffusée sur le câble, mais n'a jamais connu de sortie DVD en France.

7 Série en 85 épisodes qui, en 1992, remet l'animation américaine au goût du jour et fait la célébrité de Bruce Timm, son créateur. Version française disponible chez Warner.

8 Gainax, 2007. Série en 27 épisodes de Hiroyuki Imaichi (Panty & Stocking, Kill la Kill, …). Version française disponible chez Beez Entertainement (première édition) et All the Anime (réédition).

9 Sunrise, 1998. Série en 25 épisodes de Ryôsuke Takahashi (Votoms, the Cockpit épisode 3, …). Version française disponible chez Dybex.

10 Production I.G., 1993. Long métrage de Mamoru Oshii. Version française disponible chez Kaze. Une première version a été commercialisée par Pathé-Manga Video, mais celle-ci dénaturait l'oeuvre en réécrivant (mal) ses dialogues (une pratique alors courante chez cet éditeur).

11 Bones, 2009. Film d'animation construit en partie à partir d'extraits de la série et dirigé par Tomoki Kyoda (Rahxephon Pluralitas Concientio, film réalisé sur la base du même principe). Disponible en version française chez Kaze sous le titre « Good Night, Sleep Tight Sweet Lovers ».

12 Le domaine du jeu vidéo ne fait pas exception, comme en témoignent avantageusement Rebus (The Legend of Kartia), Chrono Cross ou même Final Fantasy VII (qui, contrairement aux apparences, réécrit son modèle de façon quasi-littérale).

13 Bones, 2003.Titre original : Hagane no Renkinjutsushi. Série en 51 épisodes (+ 1 film) dirigée par Seiji Mizushima (Slayers Next, Shaman King, Un-Go, …) et écrite par Shô Aikawa (Nadesico, Un-Go, …), en parallèle de la publication du manga d'Hiromu Arakawa. Version française disponible chez Dybex. La bande originale est composée par Michiru Oshima, à qui l'on doit les musiques d'Ico sur Playstation 2.

14 Nippon Animation, 2004. Série en 26 épisodes de Takashi Nakamura (A Tree of Palm, …). Non disponible en version française.

15 Pioneer, 1998. Série en 13 épisodes de Ryûtarô Nakamura (The Legend of Crystania, Colorful, Sakura Taisen, l'Odyssée de Kino, Ghost Hound...). Disponible en version française chez Dybex.

16 A.C.G.T., 2003. Titre original : Kino no Tabi - The Beautiful World. Série en 13 épisodes (+1) de Ryûtarô Nakamura (Serial Experiments Lain, …), adaptée d'un light novel de Keiichi Sigsawa. Disponible en version française chez Kaze.

17 Production I.G., 2007. Série de 22 épisodes, écrite par Chiaki J. Konaka (Armitage III, ...) sur la base d'un ancien scénario de Masamune Shirow (Appleseed, Ghost in the Shell, …). Disponible en version française chez Kaze.

18 Bandai Entertainement, 2001. Série en 13 épisodes de Shoji Kawamori (Macross, The Vision of Escaflowne, …). Disponible en version française chez Dybex.

19 Groupe TAC, 2003. Série en 23 épisodes de Masahiko Murata, adapté d'un manga de Shotaro Ishinomori (Cyborg 009). Disponible en version française chez Kaze.

20 Ashi Prod, 1998. Titre original : Nessa no haô Gandalla. Série en 26 épisodes de Hidehito Ueda (H2, AD Police, …). Disponible en version française chez Declic Images.

21 Manglobe, 2006. Série en 23 épisodes de Shukô Murase (Witch Hunter Robin, ...), écrite par Dai Satô, à qui l'on doit les scénarios de plusieurs épisodes de Cowboy Bebop (dont « Brain Scratch »), Samurai Champloo, Wolf's Rain, Ghost in the Shell Stand Alone Complex, … Disponible en version française chez Dybex.

22 Bee Train, 2002. Série en 26 épisodes de Koichii Mashimo (Time Bokan, Kaze no Tairiku, Noir, Wild Arms : Twilight Venom, … ainsi que les cinématiques de Xenogears et Wild Arms 3). Série disponible en version française chez Beez Entertainement.

 

23 Satelight, 2005. Titre original : Noein – Mô Hitori no Kimi e. Série en 24 épisodes de Kazuki Akane (Escaflowne : a Girl in Gaia, …) et écrite par Hiroshi Ônogi (Macross). Pas de version française à ce jour.

24 Bandai Visual, 2005. Série en 26 épisodes de Tomomi Mochizuki (Twilight Q épisode 1, Kimagure Orange Road, …). Version française disponible chez Kaze (à noter cependant que les coffrets comptent deux épisodes non traduits, du fait d'une incompréhensible erreur de sous-titrage).

25 Radix, 2002. Série en 13 épisodes de Tomokazu Tokoro et écrite par Yoshitoshi ABe (character designer sur Serial Experiments Lain). Disponible en version française chez Dybex. Les musiques sont l'oeuvre de Kow Otani, qui a composé le soundtrack de Shadow of the Colossus.

26 Gainax, 2000. Série en 6 épisodes de Kazuya Tsurumaki (Diebuster). Disponible en version française chez Dybex.

27 Bandai Visual, 2007. Film d'animation adapté de la trilogie G.U. sur Playstation 2, et dirigé par Hiroshi Matsuyama, président de la société CyberConnect2. Disponible en version française chez Beez Entertainement.

28 Toei Animation, 2003. Série en 3 épisodes de Tatsuya Nagamine (Saint Seiya Omega, One Piece Z, ...), adapté d'un visual novel sur Dreamcast et Playstation 2. Disponible en version française chez Kaze.

29 Sunrise, 1999. Titre original : Mûgen no Ryvius. Série en 26 épisodes de Gôro Taniguchi (Planetes, Gun X Sword, Code Geass, …) et écrite par Yôsuke Kuroda (Mobile Suit Gundam 00, Trigun, Gungrave, … ainsi que Panzer Dragoon, Variable Geo et Bujingai sur Playstation 2...). Série disponible en version française chez Declic Images.

 

30 Gonzo, 2007. Série en 24 épisodes dirigée par Hiroyuki Morita et adapté d'un manga de Mohiro Kitô (NaruTaru). Série non disponible à ce jour en version française, ce qui n'est sans doute pas un oubli involontaire : en effet, celle-ci ferait passer le sulfureux Shingeki no Kyojin (l'Attaque des Titans) pour un inoffensif shonen.

31 U.F.O. Robot Grendizer, pour les puristes.

32 White Fox, 2011. Série en 24 épisodes de Hiroshi Amasaki, adapté d'un visual novel sorti sur Xbox360, PC et PSP. Bientôt disponible chez Dybex.

33 Brain's Base, 2010. Série en 26 épisodes de Takahiro Omori et adaptée d'un light novel de Ryôgo Narita (Baccano!). Série non disponible en version française. Une deuxième saison est actuellement en cours de diffusion au Japon.

34 Kyoto Animation, 2006. Série en 2 x 14 épisodes de Tatsuya Ishihara (Clannad, Kimagure Orange Road : summer's beginning, …), adaptée d'un light novel de Nagaru Tanigawa. Série disponible en version française chez Kaze.

35 Tatsunoko Production, 2005. Série en 6 épisodes de Keiichi Satô (Tiger & Bunny, Black Butler, Saint Seiya : Legend of Sanctuary...).Disponible en version française chez Dybex. A noter : le personnage de Karas est jouable dans Tatsunoko versus Capcom sur Wii.

36 Tatsunoko Production, 2001. Série en 13 épisodes de Akiyuki Shinbo (Sayonara Zetsubô Sensei, Arakawa under the Bridge, le Portrait de Petit Cossette, Puella Magi Madoka Magica, …). Disponible en version française chez Dybex. La musique est, là encore, composée par Kow Utani, l'auteur du soundtrack de Shadow of the Colossus.

37 Brain's Base, 2011. Série en 24 épisodes de Kunihiko Ikuhara (Utena, …). Disponible en version française chez Kaze. L'animé présente une particularité de taille : son premier tiers est entièrement construit sur les bases d'un mensonge par omission : une figure de style aussi rare que difficile à maîtriser, qu'on retrouve également dans le roman Avance Rapide, de Michael Marshall Smith.

38 Shaft, 2011. Série en 12 épisodes de Akiyuki Shinbo. Série non disponible en version française (contrairement aux trois films d'animation, dispos chez All the Anime).

39 Sunrise, 2002. Série en 24 épisodes de Shûko Murase (Ergo proxy, …). Disponible en version française chez Beez Entertainement.

40 Bones, 2007. Série en 25 épisodes de Tensai Okamura (Wolf's Rain, Memories épisode 2, … Il a aussi réalisé les opening de Tales of Destiny, Tales of Fantasia et Wild Arms 2). Disponible en version française chez WE Anim. Une deuxième série de 12 épisodes, Ryûsei no Gemini, prolonge l'intrigue sur un ton plus léger.

41 Production I.G., 2009. Titre original : Higashi no Eden. Série en 11 épisodes (+ 3 films) de Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell Stand Alone Complex, Re:Cyborg 009, …). Disponible en version française chez Kaze Animation.

42 Production I.G., 2012. Série en 22 épisodes de Katsuyuki Motohiro, écrite par Gen Uroboshi. Série non disponible en version française à ce jour, mais diffusée sur France 4, disponible sur Netflix et commercialisée en Allemagne chez Kaze Animation.

43 Bones, 2011. Série en 11 épisodes (+1) de Seiji Mizuchima (Full Metal Alchemist, …), écrite par Shô Aikawa (Full Metal Alchemist, Neo Ranga, …). Disponible en version française chez Kaze.

44 Brain's Base, 2007. Série en 16 épisodes de Takahiro Ômori (Durarara), disponible en version française chez Black Box.

45 Madhouse, 2008. Série en 12 épisodes de Masaaki Yuasa (Mind Game, Ping-Pong, The Tatami Galaxy, Space Dandy…). Non disponible en version française.

46 Madhouse, 2003. Série en 22 épisodes de Hiroshi Amasaki, écrite par Chiaki J. Konaka. Disponible en version française chez Dybex.

47 Daume, 2004. Série en 3 épisodes de Akiyuki Shinbo (The Soultaker, ...), écrite par Mayori Sekijima. Disponible en version française chez Kaze.

48 Genco, 2007. Série en 6 épisodes de Shigeru Ueda, adaptée d'un light novel de Hirôshi Ônogi. Disponible en version française chez Dybex.

49 Tatsunoko Production, 2011. Titre complet : C Control – The Money of Soul and Possibility. Série en 11 épisodes de Kenji Nakamura (Gatchaman Crowds, ...), écrite par Noboru Takagi. Disponible en version française chez WM.

50 Production I.G., 2006. Série en 26 épisodes de Kazuhiro Furuhashi (Mobile Suit Gundam Unicorn, … Il a également réalisé les openings de Tales of Rebirth et Tales of the Abyss), basé sur une histoire de Tow Ubukata (Psycho Pass 2, Pilgrim Jäger, ...). Disponible en version française chez Kaze.

51 Gonzo, 2004. Série en 24 épisodes de Mahiro Maeda (Evangelion 3,0...). Disponible en version française chez Declic Images. L'intégralité en a été diffusée à l'Auditorium des galeries nationales du Grand Palais dans le cadre de l'exposition « Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka. Vienne 1900 ». Jean-Jacques Burnel ayant composé une partie de la bande originale, on retrouve le générique de fin de la séérie sur l'album Suite XVI des Stranglers, le groupe auquel il appartient depuis sa création en 1974.

52 Toei Animation, 2007. Série en 12 épisodes de Kenji Nakamura (C-Control, … Il a également travaillé sur des épisodes de The Soultaker, The Big O et Karas). Non disponible en version française. Son « prologue » en trois épisodes conclut cependant (brillamment) la série Ayakashi, éditée chez Kaze Animation.

53 2004. Long métrage de Shigeyasu Yamauchi (Saint Seiya films 2 et 3, …). Non disponible en version française, mais annoncé chez un éditeur encore tenu secret.

54 Tatsunoko Production, 2008. Série en 24 épisodes de Shigeyasu Yamauchi (Saint Seiya Tenkai Hen Joso, …). Disponible en version française chez WE Anim. A noter : Casshern est également présent au casting de Tatsunoko versus Capcom sur Wii.

55 Toei Animation, 2013. Long Métrage de Shinji Aramaki (Appleseed, …) et écrit par Harutoshi Fukui (Mobile Suit Gundam UC). Disponible en version française chez First International Production.

56 L'homme est un précurseur, en la matière : il a notamment déconstruit sans état d'âme des oeuvres populaires célèbres telles qu'Urusei Yatsura (Lamu), Patlabor ou Ghost in the Shell...

57 Production I.G., 2012. Film d'animation de Kenji Kamiyama (Eden of the East, …), adapté d'un manga de Shotaro Ishinomori publié en 1963. Non disponible en version française.

58 Rebuild of Evangelion. Studio Khara, 2007. Série de quatre longs métrages (trois sortis à ce jour). Disponibles en version française chez Dybex.