Vous avez aimé parcourir à l'aveuglette les prairies de Duscae, dévaler les pentes des collines de Cleigne, faire bronzette au bord de l'eau entre deux parties de pêche aux Bonnes gaules de Bertrand (sic), et c'est à regret que vous les laissez derrière vous, maintenant que vous êtes ressorti des ruines de Pitioss avec le système nerveux en vrac et une furieuse envie d'arrêter le jeu vidéo jusqu'à la fin des temps ?
Le fun.
Ne rangez pas pour autant vos chaussures de marche tout de suite, alors, et gardez la tente sous le coude - ainsi qu'un opinel avec bonus de + 200 contre les Coeurl, on ne sait jamais (Coeurls, Nécromanciens, Chevaliers Tomberry, sans conteste les trois plus grosses plaies de l'univers de Final Fantasy XV - devant Prompto, c'est dire).
Si vous avez trois bons potes sous la main, genre un grand baraqué qui lit Torustoyo en japonais dans le texte, un hyperactif qui ne ferme jamais sa grande bouche (mais qui est bien sympa quand même, dès lors qu'on arrive à faire abstraction) et un troisième plus taciturne qui se prend pour votre mère (mais qui cuisine mieux qu'elle et qui vous laisse boire de la bière), pourquoi ne pas les embarquer dans votre Regalia personnelle pour un nouveau roadtrip au son de Stand By Me (votre version préférée, que ce soit celle de Ben. E. King, de Florence and the Machine ou des frères Gallagher), pour partir IRL sur les traces de Noctis et de ses compères, mais sans les Garula (abstenez-vous de vous arrêter en pleine voie pour aller trucider une vache, ça ne rapporte pas de point de compétence et c'est plutôt mal vu par les autochtones).
Puisque nous avons la chance de vivre dans un pays qui partage nombre de points communs avec Eos, pourquoi ne pas mettre celle-ci à profit pour lâcher la manette quelques secondes (en attendant, par exemple, les futurs DLC), et prolonger un peu l'aventure Final Fantasy XV, le temps d'un pèlerinage champêtre en Audi, en Punto, en Fuego ou à dos de chocobo ?
Ceux qui auront regretté de ne pas pouvoir sortir de la route avec ladite Regalia n'auront qu'à braquer un bon coup pour vivre leur rêve à 100 à l'heure (brièvement, mais intensément) et affronter le plus puissant des boss optionnels : le platane.
Pensez juste à vous arrêter la nuit pour ne pas courir le risque de tomber sur des Daemons (surtout ceux qui ressemblent à des mecs barbus avec un pouce en l'air et un gros sac sur le dos), ou pour assimiler l'expérience acquise durant la journée (des fois que vous pourriez apprendre à nouer vos lacets tout seul).
Avant toute chose, gardez à l'esprit que ces destinations ne sont que des suggestions, sélectionnées pour leur accessibilité, leur caractère hors-norme et pour leur ressemblance avec certains paysages du jeu. Libre à vous de partir à l'aventure à votre guise, tous ces sites sont en monde ouvert.
Il vous suffira de repérer un petit chemin, de vous arrêter à proximité et d'aller voir jusqu'où il mène.
Combien de grandes aventures, en effet, ont commencé par un pas de côté ?
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Le Canyon des Gueulards :
Lors de votre passage à Cleigne, vous ne pourrez pas manquer le sinistre Fourré de Malmalam : situé à l'ouest de la route reliant le Vieux Lestallum au Cap Caem, cette étroite gorge encombrée de végétation abrite de nombreuses de créatures hostiles - à commencer par un Bandersnatch de belle taille, dont il vous faudra triompher pour accéder au tombeau royal du Saint. Bien que le couvert des arbres soit si dense que le soleil parvient à peine à filtrer entre les ramures, on aurait tort de se laisser décourager par les menus obstacles qui encombreront le chemin tant celui-ci réserve de belles surprises et de rencontres inattendues.
Où : Vercors (Drôme). Prendre à droite au premier croisement après avoir passé le Col des Limouches, puis à gauche au second (vingt minutes plus tard). Tirer ensuite tout droit jusqu'au Moulin de la Pipe (où vous pourrez opérer une halte stratégique et déguster quelques douceurs locales - sans lien avec le nom du lieu, je préfère prévenir pour vous éviter de fausses joies -, histoire d'augmenter temporairement vos caractéristiques physiques à grands coups de cheesecake). Continuer tout droit pendant une à deux minutes, et se garer en épi sur la gauche dès que possible. Poursuivre à pied le long la route (avec prudence) jusqu'à un petit sentier grimpant sur la gauche. Il ne vous restera plus qu'à suivre les pancartes ou à prier très fort pour que votre GPS magique ne vous lâche pas. Pensez à emporter un peu d'argent liquide si vous appréciez les produits locaux de qualité : vos pas vous amèneront à passer par la cour d'une ferme où vous pourrez échanger vos précieux gils contre des ingrédients de première fraîcheur, qui ne manqueront pas d'inspirer des recettes inédites à l'Ignis de votre troupe.
Durée : trois heures. Quatre, si vous prenez votre temps et laissez Prompto s'arrêter tous les deux mètres pour prendre des photos (car il y a de quoi faire, même si le manque de clarté lui compliquera la tâche).
Difficulté : 3/5. Si le circuit ne présente aucune difficulté insurmontable, quelques passages escarpés pourraient décourager les personnes souffrant de problèmes articulatoires. En plus d'être particulièrement étroit, le chemin qui descend dans le canyon est encombré de racines et de rochers saillants qui le transforment parfois en véritable parcours du combattant. Une fois parvenu à destination, trois sections un peu délicates vous demanderont d'avoir recours à des cordes et des pitons (présents sur place) pour vous hisser jusqu'à la suite des réjouissances, sur des hauteurs allant de quelques dizaines de centimètres à deux mètres au plus haut. Les habitués de la marche en pleine nature franchiront cependant celles-ci sans mal - et devraient même en redemander ! Prévoir de quoi vous couvrir arrivé en bas car le soleil n'y parvenant qu'à peine, la température chute de quelques degrés. Attention également à ne pas s'attarder, si vous êtes arrivés en cours d'après-midi, car il est interdit de rester garé dans ce secteur passé 20 heures.
Fréquentation : à moins de manquer de chance, la promenade se fait en solitaire et en silence, ce qui s'accorde à merveille à l'ambiance solennelle des lieux. En moyenne, on y croise un à deux groupes de randonneurs (maximum).
Circuit : après une brève montée d'une dizaine de minutes, qui ménagera de jolis points de vue sur les gorges resserrées en contrebas, vous arriverez à un plateau d'altitude verdoyant, que vous arpenterez paisiblement pendant 45 minutes - et dont certains segments ne manqueront pas de vous rappeler le petit bois où vit Kimya la sorcière. Après avoir dépassé la ferme et remonté en faux plat sur une centaine de mètres, suivez les panneaux en prenant sur la gauche, sur un petit sentier sablonneux qui fera le bonheur des plantes de pied délicates. Vous descendrez ensuite pendant 5-10 minutes jusqu'au fameux Canyon, où votre première épreuve de corde vous attendra au pied levé, dans un décor digne des films de Miyazaki, du manga Mushishi ou des Project Zero.
Partout autour de vous : de petits tumulus de pierres, respectueusement érigés par les randonneurs de passage, qu'il vous faudra veiller à ne pas renverser afin de préserver le caractère exceptionnel de ce décor (n'hésitez pas à y laisser votre propre empilement pour témoigner de votre passage). Au fil du temps, vous traverserez des zones au charme minéral diversifié, passant d'étroites anfractuosités en larges cuvettes boisées - à l'image du sanctuaire de Kellebram et de ses environs.
Suivant la saison, vous pourrez être amenés à remonter un ruisseau (souvent à sec, cependant), avant d'arriver en vue d'un petit pont et de devoir remonter sur votre droite pour boucler la boucle. Le retour se fera sur une voie forestière plate et monotone, traversant de jolis paysages de montagne et terminés par sept lacets interminables. Vous retrouverez la route quelques centaines de mètres en amont du sentier que vous aurez emprunté au départ. Il ne vous restera plus qu'à redescendre celle-ci jusqu'à votre véhicule, non sans vous arrêter devant la petite cascade de la pissotière (ça ne s'invente pas), ni admirer quelque écoulements naturels à flan de paroi, du plus bel effet (à condition que la météo n'ait pas été trop sèche dans les semaines qui auront précédées votre arrivée).
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Les Chutes de la Druise :
On raconte que la cascade de Greyshire dissimulerait l'entrée d'un vaste écheveau de grottes où se terreraient d'impitoyables créatures arachnéennes, aussi dangereuses que séduisantes, mais personne à ce jour n'a su le situer avec exactitude. Reste que la cascade en elle-même est assez impressionnante pour valoir le déplacement, et qu'il fait bon s'asseoir au pied de celle-ci pour s'y rafraîchir le corps autant que l'esprit.
Où : Vercors (Drôme), à quelques minutes en voiture du Canyon des Gueulards. Au lieu de poursuivre tout droit à hauteur du Moulin de la Pipe, bifurquez et empruntez le petit pont, puis remontez pendant cinq minutes jusqu'à un chemin de terre sur la droite, lequel redescend vers une zone ombragée faisant office de parking.
Durée : 45 minutes à une heure. Davantage, suivant le temps que vous passerez les pieds dans l'eau.
Difficulté : 1/5. Aucune difficulté notable, sauf si vous êtes sujet au vertige (aigu), auquel cas les premières minutes de la descente risquent de vous crisper un peu.
Fréquentation : sitôt venus les premiers beaux jours, le site ne désemplit pas, avec des pics de fréquentation durant les vacances d'été. Résultat : on est souvent contraint d'avancer en file indienne, et on se marche parfois franchement dessus (pensez à venir en santiags pour que ça fasse plus mal à vos malheureux adversaires). Le spectacle à l'arrivée vaut néanmoins quelques entorses à votre misanthropie, d'autant que sa proximité avec le Canyon des Gueulards permet d'enchaîner les deux parcours dans la même journée, avec les joies d'un pique-nique à la clé.
Circuit : Une descente en lacets d'un quart d'heure-vingt minutes, à ciel ouvert d'abord, puis en sous-bois, au son grandissant de la fameuse cascade. A quelques mètres de l'arrivée, sur votre droite, vous dépasserez les vestiges d'une petite cabane de pierre, qui vous rappellera fortement ceux qu'on trouve un peu partout à Leide (ou sur la route qui part de Lestallum et mène au quartier général du clan Meldacio). Sans doute auriez-vous d'ailleurs pu y chercher des moellons ou des bouts de métal rouillés pour faire fructifier vos affaires, si l'endroit ne servait pas de toilettes sauvages aux touristes les moins gênés (du transit, mais pas que).
Parvenu au petit cours d'eau parsemé de rochers, vous pourrez soit vous y tremper jusqu'à la ceinture et le remonter tant bien que mal (pensez alors à une serviette, des chaussures adaptées et quelques pansements), soit suivre le chemin vers la droite pour atteindre, trois de minutes plus tard, cette fameuse cascade de quatre-vingt mètres qu'il vous sera possible d'admirer du haut d'un promontoire terreux (à l'image de la sente menant aux grottes de Greyshire), ou posté à son pied, sur un large plateau immergé qui vous permettra de l'approcher au plus près et de profiter des embruns.
Les plus téméraires pourront même se baigner dans le petit trou d'eau où elle se jette, mais il leur faudra d'abord s'assurer d'être en excellente santé physique et d'avoir de quoi se sécher, car compte tenu de la température de l'eau (on ne peut guère y garder la tête plus de trois secondes), le choc thermique peut être rude.
The real Ignis
Il ne restera enfin qu'à remonter en revenant sur ses pas.
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Le Bois de Païolive :
A quelques centaines de mètres du relais Chocobo de Wiz sévit un dangereux Behemot baptisé Mortoeil - en raison d'une vilaine blessure infligé jadis par un chasseur plus chanceux que ses pairs. Pour atteindre sa tanière, il faut s'enfoncer dans une forêt où s'élèvent ça et là un nombre incalculables de formations rocheuses, comme autant de crocs ou de carcasses d'animaux préhistoriques, conférant à l'endroit le cachet mystérieux d'un site mégalithique.
Où : Ardèche du sud.
Durée : 1 heure à 1 heure trente, pour le tracé le plus court (il en existe deux autres plus étendus, et une multitude de chemins annexes menant "dieu seul sait où").
Difficulté : 1/5 (3/5 pour ceux qui voudront corser le parcours). Aucune difficulté notable, pas de dénivelé ni d'obstacles à escalader (bien qu'on puisse s'y amuser à plusieurs reprises, si on le souhaite). Le dernier tiers du parcours, plus tortueux, propose des tracés alternatifs permettant aux esprits les moins aventureux de quitter le bois sans dommages.
Fréquentation : importante sur le trajet court, qui offre les panoramas les plus atypiques. Vous ne serez jamais complètement seul sur le chemin, mais sans vous y bousculer non plus (compter en moyenne une dizaine de mètres de distance entre les groupes de promeneurs).
Circuit : Bien que très fréquenté, le site est relativement difficile à trouver la première fois, dans la mesure où il n'est pas fléché jusqu'au bout – Ardèche oblige (les panneaux indicatif disparaissant au moment exact où ils seraient le plus utiles). L'utilisation d'un GPS sera donc salutaire pour localiser ce « bois des fées » situé à 15 kilomètres au sud-est des Vans. Une fois parvenu à destination (à gauche de la route), conduire au pas jusqu'aux parkings successifs (attention cependant : moins ceux-ci seront éloignés du cœur du bois, plus les places seront rares). Continuer à pied en suivant l'itinéraire fléché désiré (même si rien ne vous empêche de suivre votre instinct et d'emprunter des sentiers au hasard, à vos risques et périls). Si les circuits longs offrent de beaux points de vue sur les fameuses gorges de l'Ardèche, le trajet court est davantage recommandé pour une première visite, de par la façon dont le minéral et le végétal s'y entremêlent et sculptent le paysage.
De formes et de gabarits variés, les pitons rocheux qui émergent de la végétation feront également le bonheur des rôlistes dans l'âme – et plus généralement de tous ceux qui ont rêvé devant les paysages du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Plus on s'enfonce sous les ramures, plus la pierre prend ses aises, se tord, se courbe, se perce, se dresse en improbables sculptures qui évoqueront visages ou animaux, suivant l'inspiration du moment.
La dernière partie du trajet, moins sage, sera aussi la plus luxuriante : la nature s'y montre plus entreprenante, plus sauvage. Les culs de sacs encombrés d'herbes folles s'y multiplient, au point que l'endroit en devient labyrinthique - mais toujours balisé avec soin.
A plusieurs reprises, il sera possible d'opter pour un chemin plus ardu, annoncé par une signalétique particulière, imposant parfois de se glisser dans d'étroites crevasses, ou de ramper le long d'un conduit minéral de quatre ou cinq mètres de long.
Enfin, les amateurs de quêtes annexes pourront essayer de repérer la vierge qui veille sur les lieux (ou son effigie, en tout cas).
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La plage de Carro :
Lors de votre voyage vers le Cap Caem, pourquoi ne pas profiter de ces derniers instants d'insouciance pour improviser une halte en bord de mer ? Garez la Regalia à l'entrée du tunnel supposé vous mener au phare et descendez jusqu'à la plage, où vous pourrez relâcher un peu la pression en combattant des crabes géants, en ramassant des huîtres, en profitant d'un point de pêche particulièrement poissonneux ou en prenant la pause pour votre ami Prompto. L'occasion pour vous de piquer une tête et de faire le plein d'air marin, avant la plongée en apnée dans les turpitudes politiques que vous réservent Altissia.
Où : Bouches-du-Rhône, à 12 kilomètres au sud de Martigues.
Durée : à votre convenance.
Difficulté : 1/5. Inadaptée au farniente de par sa nature essentiellement minérale, la plage est impraticable sans une bonne paire de chaussures ou de sandales, qu'il faudra garder pendant votre baignade si vous tenez à conserver vos pieds d'origine (les récifs sont saillants, et la plage en elle-même n'est hélas pas avare en débris de verre ou en morceaux de plastique suspects – merci l'humanité !). La baignade requerra cependant un niveau 5 ou plus en natation car l'endroit n'est ni surveillé, ni protégé des vagues par quelque enclave que ce soit.
Fréquentation : faible. Seuls les riverains, les marginaux de la baignade et les windsurfeurs s'y aventurent, les touristes préférant le confort des deux plages de sable (bondées) situées à quelques centaines de mètres sur la gauche.
Circuit : après avoir traversé en voiture des décors désertiques qui vous rappelleront la route menant à la Baie de Galdina, entrez dans le port de pêche de Carro et prenez sur la droite de la plus grande plage (dite "de la Couronne", bien qu'elle n'ait jamais appartenu à la famille Caelum), puis roulez jusqu'au port à proprement parlé. Une fois celui-ci localisé, trouvez à vous garer ou engagez-vous dans les ruelles des lotissements en bordure droite du littoral : vous ne tarderez pas à trouver un parking rudimentaire prévu pour les baigneurs. Il ne vous reste plus qu'à sortir vos affaires et à mettre le cap sur cette plage peu ordinaire : ne comptez pas y faire bronzette, Madame vous en voudrait à mort de l'entraîner dans cette galère.
(Crédit photo : Airair)
Une fois de plus, ici, c'est la pierre domine - et bien que certains rochers aient le dos suffisamment arrondi pour y installer une serviette, c'est encore dans la mer que vous serez le mieux (masque et tuba de rigueur).
Ceux d'entre vous qui rêvent de plongée au large, sans avoir les moyens de s'y adonner, n'auront pas besoin de s'éloigner beaucoup de la berge pour profiter de décors sous-marins lunaires, chaotiques, déchiquetés, prompts à faire travailler l'imaginaire. Nul besoin d'aller vers les grandes profondeurs (la progression se fait en pente très douce, mais avec souvent de grosses différences d'un mètre sur l'autre) pour nager avec les poissons. Il vous suffira d'un peu de chance et de beaucoup d'attention pour repérer les éclats de lumière caractéristiques des bancs de saupes, lesquels vous laisseront nager auprès d'eux tandis qu'ils prendront leur repas, du moment que vous ne les approchez pas de trop près.
(crédit photo : ?)
Vous pourrez pareillement croiser la route de quelques sars et de quelques girelles, plus farouches – mais n'espérez pas nourrir le groupe avec ça, les bonus prodigués seraient minimes (et la pollution n'est jamais très loin). Il vous faudra toutefois être vigilant et veiller à ne pas trop vous éloigner, surtout si vous êtes seul, car les vagues et les courants auront vite fait de vous entraîner plus loin que vous ne l'imaginez (songez à prendre vos affaires comme point de repère). Afin de profiter au mieux de l'expérience, choisissez un jour de plein ensoleillement et sans trop de houle (car les vagues troublent l'eau en remuant le sable et le varech, limitant le champ de vision et lui donnant une teinte brune-olivâtre). Lorsque vous serez lassé de vos découvertes sous-marines, vous pourrez partir explorer les espaces désolés du bord de mer (typiques de Leide, jusqu'aux quelques bunker laissés à l'abandon), ou repartir vers le village et longer le rivage jusqu'à la plage de la Couronne.
Si cette promenade tranquille d'une vingtaine de minutes n'a rien d'exceptionnel, elle vous réservera tout de même quelques surprises sympathiques, dans l'esprit du Cap Caem, comme ces restes de fort (?) battus par le vent - dans lesquels vous trouverez sans nul doute une pièce du puzzle de Sylvester.
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Les avens Marzal et d'Orgnac :
De par son histoire géologique tumultueuse, le continent d'Eos compte sous les replis de sa robe granitique de nombreuses cavernes, grottes ou failles, qui font le bonheur des explorateurs et des êtres de la nuit. Au nombre de celles-ci, Fociaugh et Greyshire combleront les spéléologues les plus exigeants, tant elles sont riches de formations calcaires hors du commun. Ces derniers devront néanmoins prendre garde aux possibles éboulements, et plus encore aux embuscades auxquels ils s'exposeront en s'y risquant.
Où : Ardèche du sud.
Durée : Une heure environ.
Difficulté : 1/5. Ces espaces sont aménagés de manière à ce que même les enfants puissent profiter de l'excursion, mais Marzal vous demandera de savoir plier les genoux et de ne pas trop souffrir du vertige. Évidemment, ces deux excursions sont déconseillées aux claustrophobes, parce qu'« une fois qu'on est dessous, on est dessous », comme le dit le père Cid.
Fréquentation : importante. Il s'agit de sites touristiques qu'on ne peut visiter qu'en groupes, accompagnés d'un guide, avec tout ce que cela suppose de bébés qui pleurent et de plaisanteries beauf sur les gourdins des hommes de Neandertal.
Circuit : rien de plus simple : contentez-vous de suivre le guide. Alors que la verticalité de l'aven Marzal évoquera davantage Greyshire, mais dans des tons plus chaleureux du fait de l'éclairage artificiel (prévoir tout de même un sweat - ou pull si vous êtes frileux), l'horizontalité de l'aven d'Orgnac aura la préférence de ceux qui angoisseraient à la perspective d'une longue descente dans les entrailles de la terre (et à celle de l'affrontement contre le Daemon qui les y attend).
(Crédit photo : ?)
(Crédit photo : ?)
(Crédit photo : ?)
(Crédit photo : D. Butaeye)
(Crédit photo : P. Crochet)
(Crédit photo : D. Donzel)
Les deux sites proposent des décors surréalistes d'une beauté à couper le souffle, chacun dans leur genre, et leur visite s'avère plus complémentaire que redondante, pour peu qu'on apprécie ce type de balades. Notez cependant que l'aven Marzal n'a bénéficié que de peu d'aménagements au cours des dernières décennies (à ma connaissance), ce qui contribue à en souligner les aspects les plus naturels. A la surface, vous pourrez également vous confrontez aux ancêtres de l'Adamankhelone, tout de plâtre constitués, sagement parqués dans leur zoo préhistorique.
(Crédit photo : ARG-ADT07)
Magique il y a vingt ans, ces créatures d'un autre âge prêtent aujourd'hui à sourire, mais leur patine kitsch ne manque pas de charme – pour qui sait apprécier ce genre de choses.
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Les Gorges du Toulourenc :
Le DLC consacré à Gladio n'est pas encore sorti que déjà, vous pouvez vous en offrir un avant-goût musclé en quittant Lestallum à l'aube et en mettant le cap sur les gorges qu'on devine en contrebas. Plus que jamais, l'eau et la roche seront au rendez-vous, l'une sculptant l'autre depuis des millénaires pour s'y ouvrir une voie tantôt royale, tantôt semée d’embûches, où les sentiers sont traîtres et où les faux pas ne sont pas sans conséquence.
Où : à la limite entre la Drôme et le Vaucluse, sur le flan nord du Mont Ventoux.
Durée : cinq heures, en marchant à une cadence normale.
Difficulté : 4/5. Bien que le parcours ne comporte pas d'obstacles majeurs à surmonter, ceux qui ne sont pas habitués à ce type d'exercice physique risquent de trouver le circuit trop long, voire trop ardu au niveau de certains (rares) passages un peu ardus. Il ne faudra pas craindre l'eau non plus, car si les trois quarts de l'aller peuvent se faire pied à sec, certains goulots d'étranglement ne vous laisseront pas le choix, et nécessiteront que vous vous immergiez parfois jusqu'au chevilles et au-delà (en fonction des crues et des décrues). Pensez à choisir votre tenue et vos chaussures en conséquence, et à emporter une trousse de secours, ainsi qu'un téléphone portable emballé dans un sachet plastique (attention cependant, le réseau va et vient au fur et à mesure du parcours). Veillez également à arriver en début d'après-midi au plus tard, pour ne pas vous laisser surprendre par la tombée de la nuit, qui rendrait le retour dangereux.
Fréquentation : variable (importante à hauteur du point départ, à mi-parcours, ainsi qu'à hauteur de son passage le plus délicat. Le reste du temps, sauf malchance inouïe, vous pourrez profiter d'un vrai tête-à-tête passionné avec les grands espaces).
Circuit : traversez le village (minuscule) des Veaux puis le pont qui s'ensuit, et garez-vous sur le parking à droite, avant de descendre vers le Toulourenc. Il ne vous reste plus qu'à suivre les méandres de celui-ci, soit sur la berge, soit les deux pieds dans l'eau (il va de soi que je recommande cette option, malgré la fatigue supplémentaire que cela occasionne à la longue, dès lors que le niveau commence à monter). Après une demi-heure de marche, le cadre passera progressivement du commun au grandiose, et vous encadrera bientôt de grandes murailles rocheuses - tandis que vous progresserez, à votre convenance, sur un lit de galets ou sur un chemin de terre.
Quelques trous d'eau, très prisés des touristes, vous permettront de vous rafraîchir les orteils (et plus si affinité), vous laissant peut-être même apercevoir quelques petits poissons (aucun qui vaille toutefois l'effort de dégainer la canne à pêche). Même si vous optez pour la voie la plus sage, ne compte pas finir la promenade au sec : que vous le vouliez ou non, à plusieurs reprises, vous devrez mouiller le pantalon, voire la chemise – tout particulièrement aux deux tiers du parcours, où vous atteindrez le moment fort de la randonnée, qui vous demandera vigilance et dextérité.
En effet, vous devrez vous glisser dans le torrent, entre les rochers, parfois même nager sur un mètre ou deux (si vous avez emmené un appareil photo, prévoyez de quoi le protéger, d'autant que les chutes sont parfois inévitables). Qu'on se rassure : rien qui nécessiterait un entraînement de Lame Royale ou l'usage de l'éclipse tactique, mais une succession de passages assez délicats qui vous demanderont de la prudence, de l'équilibre et quelques efforts.
Plus impressionnante que problématique, cette zone représente sans conteste la partie la plus réjouissante du parcours, lequel se terminera un peu plus bas, après une succession d'étroits conduits où vous serez obligés de vous remettre à l'eau.
Arrivé à hauteur d'un nouveau pont, il ne vous restera qu'à remonter sur la droite, souffler un peu et entamer la remontée (comptez vingt minutes à une demi-heure de grimpette), avant de boucler la boucle en revenant sur vos pas - mais par les hauteurs -, en progressant à flanc de falaise (ce qui vous ménagera quelques saisissants aperçus du chemin parcouru et des obstacles franchis à l'aller). Une fois redescendu vers le plancher des Garula, il ne vous restera plus qu'à regagner le parking par la route (peu fréquentée, par chance).
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Alors bien sûr, les probabilités que vous habitiez dans cette zone géographique jouent contre vous, c'est mathématique, aussi ne saurais-je trop vous conseiller de mettre à profit vos prochains congés pour louer une chambre d'hôte dans la région, que ce soit en Ardèche, dans le Vercors, dans le Vaucluse, qu'importe. Que vous suiviez ce guide ou non, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, c'est certain, et vous en prendrez plein les yeux (autant que plein les guibolles). Une semaine pleine ne sera pas de trop pour emboîter le pas à Noctis et à ses potes.
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Quant aux urbains qui préfèreraient prendre un thé à la terrasse d'un café d'Altissia en attendant le mariage princier, c'est à Port Grimaud que ça se passe, dans le Var.
(Crédit photo : inconnu)
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Comme quoi... inutile de partir à l'autre bout de la planète pour changer d'univers. Pour reprendre les mots d'un grand philosophe (ou pas loin) : « le monde est plus grand que vous ne l'imaginez... et plein de merveilles ! ».
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De votre côté, si vous avez d'autres quêtes annexes à proposer - de ces petits coins confidentiels hors de l'espace et du temps comme on peut en trouver en terres de Final Fantasy XV -, n'hésitez pas à les partager dans la section « commentaires » avec les lecteurs de passage (en général), et avec votre serviteur (en particulier ; qui s'estimera alors bien payé pour ses efforts).
A bon entendeur...
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N'empêche, une chance que je ne sache pas cuisiner, sans quoi vous aviez droit à une huitième partie façon Top Chef, avec un florilège des meilleures recettes d'Ignis transposées dans notre monde... et essentiellement à base de patates et de fromage fondu.