At last*! 

(*"Au dernier !", en français. NDT).

 

A quelques centaines de milliers de "motherfucker !" prêts, c'est le cri du coeur qu'a poussé le web américain à l'annonce (surprenante autant qu'incongrue) d'un reboot US attendu de longue date : celui de la "so british" série SF Doctor Who, véritable institution télévisuelle qui vient de fêter ses cinquante printemps (pluvieux) dans les petites lucarnes du monde entier. Car alors même que nos flegmatiques voisins piaffent (intérieurement, ça va sans dire) d'impatience à la perspective de découvrir incessamment sous peu les exploits de la douzième incarnation de leur Timelord préféré (« TREIZIEME ! », s’exclameront les puristes, avant de s'en manger une par derrière parce que bon, les fez, ça va bien cinq minutes mais au bout d'un moment, ça relève de l'appel au meurtre), la chaîne SyFy s'apprête à diffuser en access prime time les 11 épisodes de la première saison de cette régénération "made in USA". Le succès mitigé du téléfilm de 1996, qui tenait plus d'une version cheapos de Terminator 2 que du matériau d'origine, semblait pourtant avoir sonné le glas de cette audacieuse entreprise - que les refontes réussie de Life on Mars, House of Cards, Being Human, Broadchurch, Torchwood et consors semblent avoir remis sur les rails. Non sans peine, cependant, du fait de particularismes culturels difficiles à transposer en l’état :

Doctor Who est une série profondément idiomatique, souligne Jerry Bruckheimer, producteur exécutif et initiateur du projet, elle ne peut être comprise que par un public anglophone, ce qui nous a longtemps poussé à croire à l'impossibilité d'une adaptation".

Autre obstacle, et non des moindres : le casting.

 Car un rôle si exubérant ne peut pas être confié à n'importe quel acteur, surtout aux U.S.A. où l'opinion publique se méfie beaucoup plus qu’en Angleterre des comportements dits "déviants". 

Je n'invente rien, c'est un constat, poursuit M Bruckheimer. Un malade mental passera plus facilement inaperçu à Londres qu'à Central Park. Partant de là, il ne nous fallait pas seulement trouver un acteur - ce qui représentait déjà une gageure en soi, depuis que Casper Van Dien a pris sa retraite - mais il fallait aussi que ce dernier soit à la fois charismatique et ceinture noire de kung-fu. Car dans un pays où les spectateurs n'opèrent pas de distinction entre les protagonistes des séries qu’ils regardent et les individus qui les interprètent, il s'avère relativement risqué de jouer des gens "différents", même au XXIème siècle. La faute, notamment, au deuxième amendement, même si son bien-fondé reste avéré. En conséquence de quoi étions-nous intimement persuadés qu’aucun américain n'avait l'étoffe du Doctor que nous recherchions. Ceci, jusqu'à ce qu'un ami à moi - et encore, pas très proche. Plutôt un ami d'un ami - visionne l'épisode de la saison 3 intitulé Family of Blood ("La Famille de Sang", en France. NDT), et porte ce monologue à mon attention :

“He's like fire and ice and rage.

He's like the night, and the storm in the heart of the sun.

He's ancient and forever.

He burns at the center of time and he can see the turn of the universe*”.

(*ce qu'on peut traduire par "il a compté jusqu'à l'infini deux fois". NDT), 

Aussitôt, j'ai - enfin, mon ami pas très proche, plutôt le beau-frère d'un ami d'un ami, en fait – a eu un flash. L'évidence s'est imposée, il n'y avait plus d'hésitations possibles. Chuck Norris était l'homme de la situation - si vous me pardonnez le pléonasme".

  

 Gageons que ce dernier n'aura pas à forcer pour se glisser dans la peau de ce redresseur de torts incorruptible, immortel et invulnérable, tant ils partagent de points communs (leur propension à sauver l’univers, bien sûr, mais également leur origine extraterrestre et la facilité avec laquelle ils se déplacent dans l'espace et le temps).

ça ne m'étonnerait pas d'apprendre que Sydney Newman et Donald Wilson se sont inspiré de Chuck quand ils ont créé la série, remarque le talentueux producteur, avec la sagacité de son Horatio Caine. Après tout, quand on y réfléchit, le Doctor c'est un peu une version idéalisée du citoyen américain moyen.

Une évidence qui n'aura pourtant pas dissuadé les décideurs d’exiger quelques menues modifications du format de départ, afin de s'assurer l'approbation du plus grand nombre.

Cela ne touche que des points de détails, s'empresse de nous rassurer Bruckheimer. Nous avons eu à coeur de respecter l'esprit de l'oeuvre-source, aussi souvent qu'il n'entrait pas en contradiction avec nos impératifs financiers. Croyez-le bien, c'est à regret que nous nous sommes résignés à en modifier le titre. Car pour que notre audience comprenne le jeu de mot, il aurait fallu la re-baptiser Doctor Who-the-Fuck-?, ce qui aurait été beaucoup trop long pour elle - jamais elle n'aurait pu le retenir au-delà de la troisième syllabe. Raison pour laquelle nous avons préféré opter pour "Ranger Who", qui nous paraissait constituer un bon compromis entre nos deux cultures. Cet ajustement mis à part, nos créatifs n'avaient qu'un seul mot d'ordre : tout faire en plus grand - à l'intérieur ! (rires).

Autre modification de taille : l'inénarrable tournevis sonique.

Le tournevis sonique, c'est la baguette magique de ce Merlin l'Enchanteur des temps modernes : elle lui permet de se sortir de toutes les situations, des plus anodines aux plus désespérées. Pour tout vous dire, son importance est telle qu'au fil des épisodes, il est presque devenu un personnage à part entière, dont il n'était pas question que nous nous débarrassions. Même si l’on a d’abord envisagé de le remplacer par un lasso ou une quille de bowling - pour le côté emblématique -, l'idée a vite été abandonnée. Il faut dire que nos scénaristes étaient dingues du concept, tant il leur simplifiait la tâche et leur permettait de bosser à des cadences inégalées, sur plusieurs séries à la fois. A l’instar du papier psychique, nous nous sommes juste appliqués à l'améliorer en lui donnant un aspect "hard SF".

 

 Le papier psychique, un sésame qui ouvre toutes les portes et délie les langues.

 

Ainsi, plutôt que de proposer un unique dispositif multifonctions, comme c'est le cas dans la version anglaise, nous avons imaginé un tournevis différent pour chaque situation de crise, ce qui nous semblait plus crédible et plus facile à intégrer pour nos futurs téléspectateurs. Nous avons aussi décidé de démocratiser le concept – même si le terme choisi ici est un peu contradictoire : où qu'il aille, quoi qu'il affronte, notre Doctor défend le droit constitutionnel de tout américain à porter un tournevis sonique sur lui, de quelque modèle que ce soit.

 

 

 Les différents modèles de tournevis soniques.

 

Afin de prouver sa bonne foi et de rendre hommage au design britannique originel, le studio de développement a confié la conception du modèle standard à l'artiste français Jean-Pierre Rubochon, connu à l'échelle internationale pour son travail sur Quickos, la sympathique mascotte des restaurants Quick.

 

 

Le style de Rubochon était parfait pour ce que nous voulions : audacieux, précis, réaliste, viscéral, avec une pointe de fantaisie pour contrebalancer la froideur métallique de ses mécaniques d'horlogerie. Cet homme a dessiné un enfant-hamburger avec des cheveux en forme de frites. De l'avis général, nous n'aurions pas pu faire de meilleur choix.

Il aura également fallu consentir à d'autres concessions pour combler le fossé culturel qui sépare les deux pays :

Dans la série telle qu’elle existe actuellement, le Doctor refuse d’avoir recours à la violence. Or c'est une chose que nous ne pouvions pas nous permettre à notre niveau. Le public américain n'aurait pas compris. Nous avons donc pris le parti opposé - le Républicain - et remplacé les morales de fin d'épisode par des explosions de voitures, et les dialogues interminables par des baffes dans la gueule - lesquelles sont, on le sait, un langage universel, ce qui ajoute en crédit à l'ensemble. Dans cette optique, nous avons également opéré quelques changements anecdotiques au niveau de son vaisseau spatial, que nous avons rebaptisé le N.O.R.I.S (Nuclear Operative Rebel In Space) : plus fonctionnel, celui-ci sera pourvu de tout ce qui, aux yeux du spectateur moderne, est représentatif d'une civilisation extraterrestre supérieurement avancée. 

 

 

Un spectateur qui n'est décidément pas au bout de ses surprises car qui dit "Doctor" dit également "compagnons", autre élément indispensable de cette success story. Et ma foi, là encore, quel casting ! Ceux qu'on appelle les Whovians, les fans de la première heure, les purs et les durs, retrouveront avec plaisir leurs archétypes préférés, remis au goût du jour en fonction tant des récents bouleversements sociétaux que des dernières découvertes en matière de biologie, de psychologie voire même d’Histoire avec un grand H. Au nombre de trois ("comme une Sainte Trinité Intergalactique de l'Espace Cosmique Intersidéral" souligne Bruckheimer, plus enthousiaste que jamais), ces précieux adjuvants auront à coeur de prêter assistance au Ranger en cas de danger, tout en s'appliquant à ne jamais, jamais, jamais au grand jamais lui voler la vedette - sous peine d'être éjectés manu-militari du N.O.R.I.S à coups de tournevis sonique à canon scié dans l’oignon :

 

La Femme

 

 

Personnage imposé par les ligues de vertu progressistes, la Femme (affectueusement surnommée "bébé" par le Ranger) constitue l'atout charme de l'équipage. Comme tous les individus de sexe féminin, elle est amoureuse de son sauveur, pour qui elle serait prête à se sacrifier corps et âme si seulement elle en avait une. Car bien que son intelligence soit aussi relative que l'espace-temps lui-même, elle reste pleinement consciente du fait que sans celui qu'elle considère naïvement comme "son gros roudoudou", elle n'aurait aucune raison d'être ni aucune consistance particulière. En dépit d'un caractère timide et effacé, elle se distingue par deux seins au niveau de la poitrine qui lui confèrent énormément de charisme et qui lui permettent d'amortir les chocs, en cas de collision frontale avec un autochtone hostile ou avec le pied du Ranger - quand ce dernier est de mauvaise humeur ou quand elle rate l'Osso Bucco. Une méthode pédagogique novatrice qui, seule, permet à notre héros de lui enseigner des tâches simples, mais primordiales comme le ménage, le repassage ou la cuisine... et si l'idéalisme de ce dernier le pousse à lui apprendre des tours plus complexes tels que la pêche à la ligne ou la brouette thaïlandaise, la cocasserie du résultat ne manquera pas de détendre l’atmosphère. Attention cependant à ne pas la sous-estimer ! Si la femme est avant tout l'élément comique de l'aventure, en cas de danger, elle peut griffer et tirer les cheveux de ses adversaires ! 

 

 

 

Martin Jones

 

 

Que son aspect humanoïde ne vous trompe pas ! Imposée par les ligues de vertu communistes, cette créature sournoise cache derrière son nez épaté un esprit aussi noir que la couleur de sa peau. Et pour cause : Martin est l’ultime survivant (?) d'un peuple barbare, les Bamboulaks (abrévié en "Boulaks", apocopé en "blacks"), responsable de la guerre de Chronosécession qui a jadis déchiré les Seigneurs du Texemps, celle-là même qui a contraint notre héros à l'exil suite à la défaite des Forces du Bien. Après avoir fait l'expérience d'une liberté incompatible avec sa nature profonde, Martin a pris conscience qu'il n'était rien sans hommes blancs à servir et a supplié le Ranger de le prendre pour esclave, ce que celui-ci n’a accepté que par compassion. Et bien qu'il ait également la prudence de le garder enfermé dans une cage lorsqu'il rend visite à des peuples civilisés (de crainte qu'il ne vole leur travail, leurs femmes ou leurs scooters), il ne laisserait personne porter ses valises, prendre une balle perdue ou cultiver ses champs de coton à la place de ce précieux collaborateur. 

 

 

K.K.K.9 :

  

 

Imposé par Nickelodeon, cette intelligence artificielle dépourvue de conscience, de sens moral et d'émotions est ce que le Ranger compte de plus proche d'un être humain dans son entourage. En conséquence de quoi est-il pour lui tout à la fois un animal domestique, un ami, un frère, un père, un grand père, un petit neveu, un cousin, un voisin, un colocataire, un rival, un confident, un élément décoratif et, parfois, après quelques pintes d'huile de vidange, un amant. A l'instar de la Femme, K.K.K.9 passe le plus clair de son temps à quatre pattes et à poil - à la différence cependant que pour rien au monde, il n'accepterait de remuer la queue de quelqu'un d'autre. Un rôle difficile, brillamment interprété par l'"Academy Award Winner" Mr Ragondin ("le Tyron Lannister des Myocastorinés", selon le New York Times) qui - fort du succès de la première saison de ses aventures personnelles (la deuxième est actuellement en cours de diffusion en streaming manuel steampunk gratuit sur le site Gameblog.fr), ajoute sa plus-value au prestige du projet. Toujours prêt à rendre service aux honnêtes gens, il fera par ailleurs le bonheur des petits et des grands en période de Noël, que ce soit dans sa version peluche, sa version radio-commandée (dès 6 ans) ou sa version gonflable pour adultes lavable à l'eau tiède.
 

Et s'il nous faudra patienter dix bons mois pour découvrir la version française de ce qui s’annonce comme une révolution télévisuelle, TF1 (qui a racheté les droits pour l'hexagone) vous propose de découvrir d'ores et déjà (en avant-première, s'il vous plaît) la liste des épisodes prévus pour cette année, ainsi que le superbe générique de début. Avec une ultime surprise qui devrait faire des heureux : chez nous, le Ranger sera doublé par Jean-Pierre Pernaut, qui s'est pareillement découvert, paraît-il, beaucoup de points communs avec le personnage.

Vous avez hâte ?

Nous aussi.

 

Ranger Who, season 1 :
 

- A Murder of Cow (épisode Pilote, 1/2. Titre français non communiqué) : Texas, 1997. Alors qu'il pense pouvoir prendre un peu de repos dans un bar à thème à Gettysburg, le Ranger s’y voit remettre une lettre à son nom, signée du propriétaire de l'endroit, et se retrouve mêlé à une sombre affaire de trafic de vaches. Alors qu'il risque sa vie en infiltrant une étable gardée par un épagneul breton, il tombe nez-à-nez avec une des captives dont la robe claire, unie, trahit le noble lignage. Sans lui laisser le temps de réfléchir, celle-ci demande à pouvoir s’enfuir avec lui avant la traite des blanches (qui est, à ce qu'on lui a dit, particulièrement douloureuse), mais contre toutes attentes, le Ranger s’y oppose car il a déjà été déçu par une vache qui parle, par le passé, et la blessure est encore trop profonde. Profitant de cette introspection inopinée et de la séquence de flashback sépia qui va de paire, trois paysans véreux les font prisonniers en les menaçant de leurs fourches. L'heure de la fin du voyage est-elle arrivée pour notre héros ?

- Don't Judge a Bouc by its Cover (épisode Pilote, 2/2. Titre français non communiqué) : alors qu'il est parvenu à échapper à ses geôliers grâce à son tournevis sonique à balles explosives, le Ranger découvre le poteau rose qui délimite leur propriété et en profite pour contacter les autorités. Pris de remords, il décide de ne pas les attendre pour retourner chercher la vache qui parle, car pendant leur captivité, elle lui a confié qu'elle sait faire la cuisine et le ménage. A sa grande stupeur, pour le remercier, elle lui révèle son plus grand secret : bien qu'on puisse se méprendre, elle n'est pas un bovidé, mais un être humain de sexe féminin, qui avait été trompée par le directeur de casting de l’émission l’Amour est dans le Pré. Sur ces entrefaites, ils découvrent que le trafic de vaches n'est en réalité qu'une couverture pour dissimuler un trafic de chèvres, auquel notre héros met un terme grâce à ses petits tournevis soniques à fragmentation. Puis il regagne son N.O.R.I.S. et remonte le temps pour acheter le bar à thème et laisser une lettre à son intention. Alors que son estomac se met à gargouiller, pris de nouveaux remords, il retourne chercher la Femme et l'intègre à son équipage.

- Laissez parler la poudre (épisode 2) : Texas, 1994. Alors qu'il espère pouvoir assister à un concert acoustique des ZZTops, le Ranger découvre qu'un gang de trafiquants de drogue se faisant passer pour des boulangers écoule une nouvelle forme de cocaïne expérimentale en l’intégrant aux pains qu'il vend aux innocentes familles américaines. Notre héros décide de leur apprendre à respecter le sens sacré du mot (qui signifie "douleur", en anglais. NDT) en leur en distribuant quelques-uns, directement du producteur dans la gueule du consommateur. Non sans s'interroger, du reste : que peuvent bien signifier les initiales F, A, R, I, N et E qui inscrits sur les sacs de cette poudre empoisonnée ? Et que font les boulangers du blé que leur rapporte leur funeste entreprise ?

- Hideous ex Machina (épisode 3. Titre français non communiqué) : Texas, 1995. Alors qu'il participe au grand Rodéo annuel d’Old El Paso, le Ranger se trouve contraint d'infiltrer la secte yougoslave de Youri, Igor et Wilma Dalek afin de découvrir si oui ou non les récents suicides de mechadesigners seraient liés, de près ou de loin, à la divinité mécanique qu'ils honorent. Confronté à une salière géante armée d'un débouche-canalisation, c’est en l'acculant au pied d'un escalator que notre héros parvient à lui régler son compte grâce à son tournevis sonique antichar. Tout est bien qui finit bien ? Pas tout à fait, car faute de vocabulaire suffisant, la femme lui fait une crise de jalousie en se méprenant sur le sens du mot en "ulant" utilisé par le Ranger pour lui conter son aventure.

- Ranger X Ranger (épisode 4) : Texas, 1993. Alors que tout prédestine le Ranger à remporter le panier garni de la grande kermesse d'Arlington (à savoir : son poids en saucisson de fennec), les circonstances l'obligent à faire équipe avec un représentant des forces de police local, le jeune et charismatique Walker Texas Ranger (Chuck Norris, remarquable). L'avenir de la région est compromis : la communauté indienne du cru refuse l'installation sur ses terres d'un Casino qui, seul, pourrait permettre à la ville de se développer. Alors que les deux hommes essaient de faire entendre raison à ces êtres primitifs, ils se lient peu à peu d'une amitié indéfectible et découvrent l’amour vrai au contact l’un de l’autre. Finalement, la livraison de plusieurs hectolitres l'alcool dans les tipis des indigènes suffit à régler le problème, preuve par l'exemple que l'usage du tournevis sonique n'est pas toujours nécessaire quand on a les bons arguments et qu’on s’adresse à ce qu’il y a de meilleur en l’humanité.

- Tel père, tel fils (épisode 5) : confronté à son plus terrible adversaire (le Pasteur, un Seigneur du Texemps renégat), le Ranger suit les conseils des la communauté mormone qui a pansé ses plaies et se rend sur sa planète natale, neuf mois avant sa propre naissance, dans le but de tuer son père et de féconder sa mère à sa place, de manière à se donner naissance à lui-même et, ainsi, gagner de la puissance et de nouveaux pouvoirs. Une fois parvenu à destination, il réalise que les choses ne seront pas si simples, car qui est son véritable père ? Le Dépanner, le Ramoner ou le Facter ?  

 

 

- Déjà-vù (épisode 6) : Texas, 1995. Alors que le Ranger s'est éloigné du N.O.R.I.S. pour "communier avec Mère Nature" le temps de soulager un besoin naturel, il est piqué au membre viril par un scorpion jaloux et sombre dans l'inconscience. Pendant que son corps lutte à la frontière entre la vie et la mort, son esprit revit des scènes-clés tirées des épisodes précédents. Au terme de ce long voyage initiatique intérieur, notre héros apprend que son animal totem est le saucisson de fennec. Sitôt remis, il jure sur sa collection de livres de Ron Hubbard qu'il n'en remangera plus... du moins, jusqu'à la prochaine fois ! Moment cocasse en conclusion : la Femme insiste pour aspirer le venin. Désireux de ne pas lui faire de peine, il la laisse faire sans lui avouer qu'il est déjà guéri et que c’est inutile. "Bous abez bu ça ? !", s'exclamera-t-elle, fière d'elle, sa mission accomplie. "Il en resdait dou blein !".

- Un seul être vous manque (épisode 7) : Texas, 1992. Alors que le Ranger cherche à s'acheter une nouvelle paire de santiags avec éperons chromés, K.K.K.9 est enlevé pour servir de cobaye aux scientifiques d'un laboratoire pharmaceutique de l'armée. Notre héros tente de le leur échanger contre la Femme et Martin, mais rien ne se passe comme prévu. En effet, plusieurs internautes anonymes signalent l'iniquité de ce marché aux modérateurs du site Leboncoin, qu'il avait choisi en guise d’intermédiaire. Il n’en faut pas plus pour que leurs homologues du site Priceminister profitent de la confusion pour lancer des tueurs à gages à ses trousses, afin de faire porter le chapeau à la concurrence. Ce qu'eux-mêmes n'avaient pas prévu, c'est que le seul à porter le chapeau, dans Ranger Who, c'est ce dernier, et qu’il ne sort jamais sans son tournevis sonique calibre 22.

- A nos actes manqués (épisode 8) : rien ne va plus à bord du N.O.R.I.S. : le Ranger est rongé par le remord. Même s’il n’en montre rien, il n’a jamais pu oublier ce jour tragique d’il y a dix ans, celui-là même où il n’a pas pu empêcher les femmes d’obtenir le droit de vote. Alors qu’il assiste à l’investiture d’Obama, il y voit l’occasion de racheter ses fautes et retourne dans le passé pour faire en sorte que jamais l’esclavage ne soit aboli, afin de s’assurer que jamais aucun Noir n’accède à la Maison Blanche s’il n’est pas vêtu d’une livrée de majordome. Pour ce faire, il tente d’assassiner Lincoln, sans succès. Effrayé par ses capacités supernaturelles, ce dernier le prend pour un vampire et décide de consacrer sa vie entière à chasser ses semblables.

- Humanité : Origins (épisode 9) : pour consoler le jeune Timmy (dont Adolph, le bébé dogue allemand, a été écrasé par une camionnette UPS le matin de Noël), notre héros l'embarque avec lui pour une formidable odyssée jusqu’aux commencements de l’humanité, quelques 2000 années plus tôt, au moment où Dieu (Chuck Norris, impeccable) chasse Adam et Eve du Paradis. A Sa demande, ils traquent à travers l’espace et le temps les méchants Illuminatis qui cachent de faux fossiles de dinosaures sous terre pour ébranler la foi des jeunes américains. L’occasion pour ceux-ci de recevoir une vraie leçon d’histoire à domicile, en compagnie des meilleurs pédagogues au monde : le Ranger et sa fine équipe.

- Faites Justice, pas l'amour (épisode 10) : panique à bord du N.O.R.I.S. ! Pour fêter le soixante douze millième anniversaire du Ranger, la Femme prend une initiative... et non des moindres, puisqu'elle décide de lui préparer un gâteau au Yaourt ! Problème : pas de yaourt à bord, ce qui la contraint à le remplacer par le premier ingrédient de substitution à portée de main - en l’occurrence : le contenu d'une bouteille de penthotal, que Martin l'a aidée à dérober dans les réserves de notre héros. Aussi est-ce dès la deuxième part que ce dernier fond en sanglots, levant le voile sur un pan de son passé qu'il n'avait jusqu’alors jamais confié à personne : son amour inconditionnel pour la Justice et comment cette dernière, du fait de son aveuglement, a été la seule entité au monde à l'avoir repoussé. Dans une bouffée de jalousie typique des personnes de son sexe, la Femme lui fait remarquer qu'elle aussi entretient une relation privilégiée avec sa balance et que cela n’a rien d’exceptionnel, avant de lui écraser le reste de son gâteau sur la figure. Suite à quoi elle passera le reste de l'épisode à l'infirmerie dans un état critique, avec pronostic vital engagé.

- Je pense... donc j'essuie la vaisselle (épisode 11) : alors qu’elle se remet lentement mais sûrement de ses blessures - sans se douter de ce qui lui est arrivé (le Ranger lui a dit qu’elle avait glissé dans la douche) -, la Femme s'imagine tout à coup qu’elle a une opinion à elle et se met en tête qu’elle est une vraie personne. Notre héros va devoir tout faire pour la ramener à la normale avant qu’elle ne donne des idées à Martin, et que le phénomène ne vire à l’hystérie collective. Problème : il se sent responsable de la situation et n’ose plus avoir recours à la manière forte, au point que même K.K.K.9 se détourne de lui. Peut-être est-il temps pour lui de dire adieu à celle qui, pendant une année, a été la fidèle compagne de sa plaque à induction et de sa machine à laver ? 

 

 

Action, suspens, romance…

 

On en salive d’avance.

Rendez-vous est donc pris !

 

 

 

*

 

Remarquez, la version japonaise n’a pas l’air mal non plus.