Dishonored nous plonge dès son intro dans un monde terne dans lequel il ne semble pas faire bon vivre, une sensation qui se confirmera dans les séquences suivantes puisqu'on y découvre une ville de Dunwall rongée par la peste et contrôlée par l'armée. Vous incarnez Corvo, le protecteur de l'impératrice qui échoue dans sa mission puisque cette dernière meurt devant vos yeux. Vous serez alors accusé de ce meurtre et devrez tout faire pour vous réhabiliter et ramener Emily (la fille de l'impératrice avec laquelle vous entretenez des relations particulièrement étroites) à la tête de l'empire.

Le maître mot : le choix

Vous aurez pendant le jeu le choix de débloquer plusieurs pouvoirs et aptitudes dans l'ordre que vous le souhaitez au fur et à mesure que vous ramasserez des runes dans chaque niveau. Ceci constitue un choix classique présent dans de nombreux jeux. Mais Dishonored va plus loin en vous proposant de choisir chacun de vos actes et surtout en y réagissant intelligemment. Chaque mission peut être réalisée par un nombre de méthodes différentes incroyable allant de la plus brutale à la plus furtive et la façon dont vous agirez influera de manière significative sur la fin du jeu. C'est là que Dishonored dépasse Deus Ex Human Revolution qui lui, se contentait de vous demander de choisir consciemment la fin en appuyant sur un gros bouton. Ici vous choisissez sans même en avoir conscience (du moins lors du premier run si on ne prête pas attention à tous les détails). En faisant ceci, Dishonored vous pousse à réfléchir plus que bon nombre d'autres jeux. Ici vous pouvez très bien déshabiliter toutes vos cibles sans les tuer (encore un avantage sur DEHR où même le plus furtif des Jensen devait foncer dans le tas des boss) et la vie de chaque personnage repose entre vos mains. On regrettera néanmoins l'influence un peu manichéenne de nos actions du genre "T'as été gentil, on va être gentil. Tuer c'est mâââââl".

La vengeance à toutes les sauces

Chacun choisira donc sa vengeance mais le jeu ne nous offre malheureusement pas un scénario parfait. L'ensemble est relativement prévisible mais heureusement la plupart des personnages restent à mon sens intéressants. Certaines missions sont également réellement bien pensées (on pense à la 5ème mission qui nous emmène dans un endroit plus peuplé que ce dont le jeu nous donne l'habitude). On note néanmoins un problème majeur chez Corvo, le personnage principal, qui n'a pas de voix ! Dommage car il perd beaucoup en charisme et personnalité à cause de ce défaut et on a du mal à comprendre la raison de ce choix. Le tout est assez répétitif puisqu'on répète plus ou moins le même scénario entre chaque mission mais ces dernières sont suffisamment passionnantes pour nous faire oublier ce défaut. Les scénaristes nous offrent tout de même des dialogues sympathiques et la direction artistique est largement à la hauteur ! Les personnages sont réellement originaux et on reconnaît aisément la patte graphique du jeu même s'il n'est pas toujours magnifique. Enfin, il est plutôt bien optimisé sur PC et ne demande pas une configuration incroyable pour le faire tourner convenablement ce qui est toujours appréciable !

Conclusion

On retiendra donc un jeu mature, extrêmement intéressant dans les choix qu'il demande de faire et bénéficiant d'une rejouabilité non négligeable mais qui souffre malheureusement d'une apparence pas toujours à la hauteur et d'un scénario un peu faiblard que n'améliore en rien la transparence du héros...