Décembre 2013 a marqué le dixième anniversaire de la sortie du film « Le Seigneur des Anneaux – Le Retour du Roi » réalisé par Peter Jackson. Alors que je sortais satisfait de mon cinéma l’année dernière, après avoir vu « Le Hobbit : Un voyage inattendu », qu’en est-il de ce nouvel épisode ?
Nous retrouvons Bilbon, Gandalf et la compagnie de nains, après avoir échappé aux griffes d’Azog, l’orque blanc. Si certaines personnes avaient reproché au premier volet de n’être « qu’un film d’exposition de l’histoire » (ce qui n’était pas du tout mon impression) il ne peut être fait le même grief à « la désolation de Smaug » : les péripéties du semi-homme continuent exactement là où on les avaient laissées un an auparavant.
De plus, je trouve l’enchainement des différents évènements fluide et naturel, car de nombreuses scènes ne sont pas décrites dans le livre : celle de la chute en tonneaux y est présente, mais dans mes souvenirs, il n’y avait rien de sensationnel car les nains restent cachés et défilent tranquillement le long de la rivière. Dans le film, Peter Jackson a réussi (avec l’équipe de scénaristes) à emboiter différents éléments afin de rendre cette scène originellement plus ou moins anodine, en quelque chose d’épique !
Le personnage de Tauriel, bien que non-obligatoire, est agréable au cours du film !
J’ai entendu certains avis qui m’expliquaient que le film s’étirait donnant ainsi une impression de longueur : je ne suis pas d’accord avec ces propos car si l’on pouvait reprocher cela à certaines scènes du premier volet (et encore, je chipote) cela ne peut être le cas ici car il y a un habile dosage entre les scènes descriptives (qui approfondissent le background de cet univers) et les scènes d’action. En effet, là où certaines personnes voient un étirement de l’histoire, j’y perçois un approfondissement de l’univers de Tolkien : la scène au début du film avec l’homme-ours (le skin-changer en VO) en est un bon exemple. Ce personnage, ici, ne sert pas vraiment à l’évolution de l’histoire mais permet plutôt de découvrir un aspect plus « féérique » de la Terre du Milieu qui n’était pas ou peu abordé lors de la précédente trilogie.
J’en viens justement à l’histoire, j’ai ressenti tout l’épique et le fantastique de l’univers créé par Tolkien. « Un voyage inattendu » avait une ambiance plus enfantine qui donnait à mon sens une bouffée d’air frais à cette aventure, permettant au spectateur de retourner en enfance. Dans ce nouvel épisode, le ton est plus sombre, plus épique que son prédécesseur. Si je devais faire une comparaison avec l’un des films du « Seigneur des Anneaux », ce serait avec « Les Deux Tours » : dans ces deux films, l’on ressent une certaine tension qui ne cesse d’augmenter jusqu’au cliffhanger de fin ! Il y a également certains enjeux dont les conséquences feront oublier au spectateur la simplicité apparente de cette quête initiale. Pour résumer, si vous aimiez l’ambiance du « Seigneur des Anneaux » en particulier, vous prendrez beaucoup de plaisir à suivre cette histoire !
Bilbon a vu une grosse bête !
Ce plaisir est également visuel : tout comme le précédent film, Peter Jackson nous gratifie de sublimes plans où l’on se rend compte de la beauté naturelle de la Nouvelle-Zélande. Le chef-décorateur a notamment effectué un travail exemplaire concernant les détails de nombreux décors et lieux utilisés : j’ai particulièrement apprécié la cité de Lacville. Mais certains éléments ou personnages nécessitent l’utilisation d’effets spéciaux et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont très réussis ! L’exemple évident qui me vient en tête est la représentation de Smaug : il est tout simplement grandiose ! Le character design de ce personnage est terriblement charismatique ! Non seulement il est bien fait, mais en plus il a une voix ténébreuse à souhait ! En version originale, il s’agit de l’interprétation de Benedict Cumberbatch, qui donne ainsi sa voix si particulière à ce dragon.
De manière générale, les interprétations des différents acteurs sont très satisfaisantes. Mais je vais plutôt m’attarder sur l’évolution de certains personnages. Celui de Bilbon est devenu efficace et utile à la compagnie. Toutefois, l’on voit sa personnalité changer du fait de sa dépendance à l’anneau qui ne fait qu’augmenter au fur et à mesure (la scène où il massacre une araignée afin de le récupérer, est assez parlante). La personnalité de Thorin évolue également jusqu’à ce qu’il soit aveuglé par son désir de vengeance et de pouvoir (délaissant ainsi certains membres de la compagnie).
J’ai beaucoup aimé ce film, qui selon moi surpasse aisément son aîné : c’est un peu le même sentiment que j’avais ressenti entre le premier et le deuxième film du « Seigneur des Anneaux ». Entre Hunger Games : l’embrasement et Le Hobbit : la désolation de Smaug, je ne saurai dire lequel des deux j’ai le plus apprécié, mais il va sans dire que j’attends déjà la fin de l’année pour en découvrir plus !