Malgré le succès international de la Wii, Nintendo est toujours perçue comme une société vulnérable. C'est ce que déplore son président dans les colonnes du site Gamasutra : "beaucoup de voix s'élevait pour nous demander d'arrêter de fabriquer des consoles" pendant que la Wii s'arrachait par millions en magasin. Ces performances exceptionnelles (85 millions d'exemplaires écoulés) masquent mal l'idée d'un constructeur en convalescence interminable depuis le flop relatif de la N64. D'autant plus que la gestion chaotique de l'extinction en douceur de sa console vedette renforce les craintes exprimées depuis l'E3. Les doutes sur la solidité et la pertinence de la Wii U sont en effet importants.
 
Pour l'homme fort de Nintendo, c'est un raisonnement à courte vue : "Le raisonnement derrière cela est que Nintendo n'a aucune chance face aux mastodontes que représentent Sony et Microsoft" souffle Iwata. Les monstres technologiques en préparation dans les labos de ses compétiteurs écraseront le numéro un sortant qui fait figure de petit artisan du jeu vidéo. Au sens péjoratif du terme. "Je pense que Nintendo ne doit pas frontalement rivaliser avec ces entreprises" réplique avec clairvoyance son président. La concurrence évolue dans un marché ultra sophistiqué qui n'a jamais été celui du géant japonais : "nous n'avons pas changé d'un iota notre stratégie [...] savoir à quoi ressemblera les futures consoles de Sony ou Microsoft est le dernier de nos soucis" répond sèchement Iwata.
 
Avant de se contredire aussitôt : "L'accent est mis sur la manière de proposer un format différencié de la concurrence". De même, il semble que Nintendo n'ignore plus (officiellement) qu'une propension de joueurs est "sensible aux graphismes" que le constructeur minimise pour garder la face. Son président promet de "tirer le meilleur parti des performances" visuelles de la Wii U afin d'éviter "une obsolescence prématurée" de sa nouvelle console de salon.
 
Ou comment reconnaître ses faiblesses sans en avoir l'air.