Sommes-nous en train d’assister à un mariage de raison entre Sony et Oculus VR ? C’est quasiment du jamais vue dans l’industrie des loisirs interactifs. Les appels du pied médiatiques entre les deux artisans du renouveau de la réalité virtuelle se sont multipliés ces derniers jours. Alors indifférent aux mains tendues de Shuhei Yoshida président de Sony Worldwide Studios, son homologue Brendan Iribe se montre désormais réceptif.
 
 
C’est sans doute l’insistance joviale du gourou de SWS qui est responsable du spectaculaire fléchissement de la position d’Oculus VR : « Nous ne pouvons raisonnablement pas les considérer comme concurrent, souffle Brendan à la chaîne financière Bloomberg. Nous entretenons une relation étroite avec Sony plus que toute autre société spécialisée dans cette technologie. » Plus encore que l’embonpoint de Shuhei, c’est le positionnement stratégique des deux sociétés qui aux yeux de Brendan Iribe neutralise leur velléité concurrentielle respective. « Sony concentre son énergie sur la PlayStation 4. Nous polarisons exclusivement nos efforts en direction de la VR » affirme le PDG d’Oculus VR.
 
L’homme fort du tentaculaire SWS s’est empressé de rebondir sur ces propos, visiblement ravi de trouver (enfin) un écho favorable à ses appels à collaborer à l’épanouissement de cette technologie encore rebelle par endroits (latence, position du corps...). Shuhei Yoshida voit d’ailleurs dans la belle prise de guerre Jason Rubin (ex-responsable de Naughty Dog, studio le plus en vue sur PS4) un facteur de rapprochement. « Jason a été notre ami (??) et il est positif qu’Oculus soit bien entouré dans la création de contenus » aime à croire le président de SWS. Après avoir débauché John Carmack dans des conditions difficiles (plainte de Zenimax pour violation de secret industriel ), la qualité d’expertise de ces valeurs sûres de l’industrie renforce les dispositions technologiques d’Oculus en plus de bénéficier du parapluie Facebook.
 
 
Toutefois, ce n’est pas la bague que Shuhei propose de passer au doigt de Brendan, tout juste une alliance objective entre deux compétiteurs cherchant à mutualiser leurs efforts afin de faire progresser cette industrie en devenir. Il confirme : « Il n’est pas nécessaire d’établir une relation d’affaires ni de tenir une conférence commune sur l’API ou quelque chose dans ce genre [...] leur avancée est source d’inspiration pour nous. Nous espérons que l’inverse existe aussi. Ils nous invitent à essayer à leur appareil et nous faisons de même. À ce stade préliminaire de développement de la VR, tout le monde s’aide mutuellement » veut croire le président de Worldwide Studios. Affaire à suivre.