Zelda Breath Of The Wild... Possesseur frustré d'une Wii U mal-née, je n'attendais pas particulièrement cet épisode. L'intérêt que je porte à la saga est réel mais mon exigence et d'autres jeux plus marquants ont fait que les épisodes Wii ne m'ont pas convaincus.

Le dernier grand Zelda restait pour moi Wind Waker, si risqué et raffraichissant, il m'avait scotché à ma TV. Finalement, j'étais peut-être trop vieux pour apprécier Zelda. Et puis quelques trailers et vidéos de gameplay plus tard, je me fais avoir à nouveau : je l'attends avec impatience, une vraie impatience.

Les tests tombent et ma décision est prise : il me le faut tout de suite et dans la version la plus aboutie. Day 1 : Switch + Zelda + Manette Pro. Je m'étais promis d'attendre de voir, comme d'habitude, et pourtant je me retrouvais si enthousiasmé que rien n'a pu m'en dissuader.

Je ne regrette rien.

Après 60 heures de jeu, je viens de finir Zelda Breath Of The Wild et je ressens un vide énorme... Est-ce que je vais retrouver un jeu de cette ampleur un jour ? Comment Nintendo a-t-il pu me ramener 20 ans en arrière comme si je découvrais Ocarina Of Time pour la première fois ?

Quel énorme accomplissement ! Quel pied-de-nez à tous ceux qui annonçaient la mort créative de la firme de Kyoto. Ce Zelda est une révolution, un gamechanger dans la saga mais également pour le média en général. Son gameplay et son leveldesign sont si extraordinaires que tous les autres jeux me semblent d'une ringardise sans nom. Nintendo a refait le coup de Mario 64, de Zelda OOT, et ravive cette période dingue du jeu-vidéo où tout était possible, où les limites étaient sans cesse repoussées.

Tout ce que fait Breath Of The Wild est réalisé avec un tel niveau de détail, d'exigence, de pertinence que je ne peux même pas imaginer la quantité de travail que cela a nécessité. Cet équilibrage savant arrive même à me faire apprécier ces foutues armes destructibles ou cette jauge d'endurance. Tout ici est imbriqué pour créer un système de jeu d'une richesse inouïe. Et parfois, on s'arrête quelques secondes pour contempler, bouche bée, cet incroyable univers, si vivant, si cohérent et si beau malgré ses errances techniques.

Et cette ambiance de mélancolie, ce scénario des souvenirs perdus et des regrets de défaite, ce Link qui tente de rattraper le coup... J'y vois une relecture de la situation de Nintendo qui repart en conquête, petit à petit, de son royaume perdu.

Alors certes, il n'y aura pas de sortie probante sur Switch pendant plusieurs semaines... Mais a-t-on vraiment besoin de quoi que ce soit lorsqu'on a dans sa besace, j'en suis certain à présent, l'un des plus grands jeux de tous les temps et probablement le meilleur jeu d'aventure jamais créé ?

Merci mille fois Nintendo, si vous nous refaites le même coup avec Mario en fin d'année, vous êtes repartis pour 20 ans.

Je vous laisse, j'y retourne, il faut que je fasse la peau à un Lynel.