Le FPS est un genre pour lequel on croyait avoir tout fait : des environnements extérieurs de Crysis aux champs de bataille dantesques de COD en passant par les longs couloirs sombres et inquietants des Quake, le genre semblait s'embourber. Beaucoup de non initiés allant jusqu'à cataloguer le genre pour "ados bourrins et décérébrés".
Il n'en est rien. Tout du moins, il n'en était rien jusqu'à The Darkness II. Si la tentative de construire des FPS d'ambiance avec de vrais scénarii n'a pas été inventé par The Darkness, jamais dans le genre, un FPS n'a pu démontrer une structure narrative aussi poussée que dans le titre de 2K.
Un FPS, oui, mais d'abord une histoire...
Au regard de l'introduction de cette critique, vous aurez facilement compris que le point fort de Darkness II c'est son histoire. Pour faire simple, vous êtes le chef d'un cartel qui a hérité d'un sombre et terrifiant pouvoir : le Darkness. Non content de vous attribuer une force surnaturelle, celui ci vous dévore de l'intérieur, annihiliant ce qui reste d'humain dans votre cervelle de gangster.
L'histoire est magnifiée par une mise en scène qui ne s'essoufle jamais. Les scènes d'actions brutales et intenses sont entrecoupées d'accalmies, entièrement jouables, pendant lesquelles vous vous retrouvez chez vous ou dans d'autres endroits incongrues de votre imaginaire.
La structure narrative, incroyablement dynamique est servie par toute une ribambelle de flashbacks, de rêves, de cauchemards, de longs monologues du héros qui renforcent la profondeur du scénario sans pour autant le complexifier.
Darkness, c'est Cell Chiadé
Non content de vous offrir une histoire profonde et adulte, Darkness II finit de vous plonger dans l'ambiance par un réalisation artistique digne du comic book dont il est inspiré.
Le Cell Shading est somptueux et pour une fois, renforce l'aspect B.D. du titre. Les niveaux sont variés et inspirés, on croirait plonger dans une planche du comic book à certains moments.
Les effets démoniaques du Darkness sont servis dans une délicieuse et sanglante beauté, si bien que vous vous ferez un malin plaisir à ne pas achever vos ennemis à coups de mitraille juste pour les voir se faire transpercer, découper, étriper....
Enfin, pour finir, la BO est à tomber. D'une part, les doublages sont dantesques et certains passages sont magnifiés par des grands classiques de la chanson américaine (Spoiler : notamment le passage du slow sur le" I Only Have Eyes For You"). Enfin, le reste de la bande sonore est discret mais très efficace et sait s'adapter aux changements de rythmes brutaux du titre.
Quatre bras, mais pas d'IA
Toutefois, le bât blesse sur certains aspects du jeu. Le gameplay est relativement bien étudié. Le Darkness n'est pas anecdotique et ajoute une profondeur aux combats en les rendant plus sanglants, plus nerveux et brutaux. Par ailleurs, vous devrez l'utiliser à bon escient selon les situations pour décrocher des bonus (vie, munitions, protection) qui ne seront pas du luxe. Le titre est résolument bourrin, si en soit, ca n'est pas un défaut, malheureusement, cette orientation cache une pauvreté affligeante de l'IA qui ne vous donnera pas bien de fil à retordre. En effet, la difficulté n'est montée que par la résistance des ennemis et leur surnombre.
Enfin, outre les phases plus orientées "scénario", le jeu reste assez répétitif malgré sa faible durée de vie...et oui vous l'aurez compris, le gros défaut du jeu c'est sa longueur ridicule. A peine 6h00 de jeu pour boucler l'aventure c'est peu, voire même faible car ne comptez par sur le mode Vendetta pour rallonger la durée de vie du jeu car celui ci ne présente pas un grand intérêt.
Conclusion : seulement trois étoiles direz vous. Et pourtant, The Darkness II avait largement de quoi décrocher une quatrième. Si le jeu s'avère trop court et relativement répétitif, il serait dommage de passer à coté de cette expérience. Darkness II est un FPS résolument hors norme qui, non content de proposer un gameplay brutal et dynamique, réussit à transposer le design et le dynamisme narratif des plus grands comic books. Une vraie réussite de coté là !