Aujourd'hui en 2011, quel jeu un minimum attendu n'a pas son édition collector ou ses Dlc ? Pas beaucoup. Ces pratiques aujourd'hui courantes sont elles toujours pertinentes et vraiment intéressantes pour le joueur ? Véritable business à part entière, ces pratiques sont devenues aujourd'hui presque aussi importantes que les jeux eux-mêmes, à tel point qu'on ne négocie plus l'exclusivité des jeux mais des Dlc, qu'on fait des éditions collector et des dlc des outils à buzz, et que c'est surtout un moyen de gagner plus d'argent, quitte à prendre le joueur pour un pigeon...

Commençons par les éditions collector. Joueur depuis un bon nombre d'années, je n'ai pas le souvenir d'avoir vu mon Devil May Cry en édition collector, pas plus que mon Ridge Racer, et encore moins mon Sonic The Hedgehog. Je prends exprès des exemples significatifs, mais pour les plus jeunes il s'agit de 3 jeux de génération de consoles différentes. Les premières éditions collector sur le Vieux Continent sont apparues à l'ère Playstation 2, avec des timides versions limitées comprenant des packages spéciaux, bien souvent de simples boîtes en métal. C'était le cas pour Métal Gear Solid 3 Snake Eater par exemple ou encore pour Ico, avec une boîte cartonnée avec quelques illustrations. Il est aussi important de souligner qu'à l'époque, cela ne coûtait pas un centime de plus au joueur, ces versions limitées étaient réservées au premiers acquéreurs des jeux, et ça valait le même prix que les versions standards. Et à l'époque, tous les fanboys bavaient devant les éditions spéciales japonaises, qui comprenaient goodies en pagailles ou carrément l'incarnation du rêve, en la personne de Steel Batallion, un jeu de mécha qui était livré dans une boîte rectangulaire de plusieurs kilos, comprenant juste un gigantesque plateau de commande avec des boutons partout, pour manier son mécha comme les vrais dans les mangas. Malheureusement ces objets de rêve ne restaient que des rêves, du fait de l'import difficile car les consoles étaient zonées, et les prix pratiqués étaient tellement abusifs en boutique spécialisée qu'il fallait donner ses organes pour espérer les avoir. Nostalgie quand tu nous tient.

L'art de vendre du rêve

Les éditions collector dites payantes, je veux dire par là qu'elles coûtent plus chers que le jeu standard, sont donc apparues sur cette génération de consoles. J'ai le souvenir de Assassin's Creed premier du nom, avec une magnifique figurine d'Altaïr à un prix de 80€ de mémoire, soit 10€ de plus que le jeu. Ayant acheté cette version, il faut avouer que sur ce coup là on s'est pas vraiment fichu de nous, puisque la figurine est d'assez bonne qualité. Si on regarde les prix des figurines de comics / films et autres, ce n'est certainement pas le même niveau de finition, mais pour 10€ ça restait un bel objet. Si dans Assassin's Creed la qualité a toujours été au rendez vous, ce n'est pas le cas de Bioshock et de sa figurine Protecteur en métal aussi bien finie qu'un space marine de Warhammer peint par ma sœur de 11 ans. Comment oublier Metal Gear Solid 4 et son Solid Snake de10 centimètres qui ferait passer un Gi Joe pour une œuvre d'art. Facturé à chaque fois 10€ de plus, on ne peut qualifier autrement ces éditions qu'escroqueries. Mais bien évidemment, les éditeurs ont été plus loin, et l'un des pionniers et le pire à mon sens, qui aura un paragraphe rien que pour lui, c'est le roi Capcom, qui a eut la lumineuse idée de créer des bonus virtuels, qu'on retrouve en jeu. La pratique s'est ensuite généralisée et c'est souvent que l'édition collector comporte comme bonus une boîte en métal, mais aussi et surtout des bonus en jeu. Ca peut aller de pouvoirs en plus pour le héros d'Infamous, des flingues en or pour le multijoueurs de Gears Of War 2, des niveaux bonus pour Assassin's Creed. Les exemples ne manquent pas et j'avoue ne pas adhérer au concept du « j'enlève une partie du jeu pour en faire un bonus de l'édition collector ». Mais ne crachons pas dans la soupe, il y a quand même des gens qui font des collectors assez classes, justifiant leur prix et faisant surtout plaisirs aux fans en les prenant pas pour des pigeons. Comment ne pas citer l'édition collector de Gta 4, comprenant un sac de transport, et un coffre métallique comme dans les banques, comprenant le jeu, sa bande originale et des artworks. Plus récemment Catherine, avec des goodies à la con mais forcément indispensables, dans l'esprit typiquement japonais, The Witcher 2 sur Pc...

 Bienvenue à la farandole des prix !

Depuis un peu moins de 2 ans, c'est l'escalade. Alors qu'il y a 2-3 ans, pour 80€ on avait Assassin's Creed et sa magnifique figurine de30 centimètres, en 2011 pour 80€ on a Dead Space 2 avec sa bande originale, des objets en jeu bonus et une ridicule réplique du cutter plasma, avec une finition qui ferait presque de l'ombre aux jouets pour enfants Playskool. Aujourd'hui il n'est pas rare de croiser des éditions collector à 120€ et plus, le summum ayant été atteint par Gran Turismo 5 et sa Signature Edition à 180€ ( !!!), qui comprenait une réplique en métal dela Mercedes SLSAMG en 1:43, un portefeuille en cuir, une clé USB, un porte-clés, un livre passant en revue les voitures et circuits du jeu, un magazine de 200 pages "Apex" avec des conseils de pilotage ainsi que 11 voitures supplémentaires en jeu. Si ça reste un contenu assez dense et globalement de qualité, les infos glanées ici et là par les acheteurs disent que ça ne valait certainement pas plus du double du prix du jeu. De toute façon la collector c'est dépassé, car on a bien souvent 3 éditions des jeux voir plus. Il y a la version de base, la version sodomie à 80€ comprenant en général une boîte en métal et 2-3 conneries, et la version dite ultime, alias le fist fucking au gant de boxe, à 120€ et plus. Que de vulgarité me direz vous, mais est-ce faux ? Le but de ces éditions est simple, faire de l'argent, on met donc des contenus virtuels qui coûtent rien, une bande originale bien souvent à télécharger, une figurine au rabais, et on facture au prix fort, histoire d'engranger un maximum. Le tour de force des éditeurs, c'est de faire une joli photo en étalant la marchandise sur un fond noir classieux, histoire de montrer qu'il y en a dans la boîte. Imparable. De l'époque des boîtes métal qui récompensaient ceux qui achetaient leur jeu en premier (c'était gratuit) on est passé au contenu finalement payant qui récompensent les pigeons. C'est sûr, les temps changent...

C'est l'histoire d'un cheval qui voulait une armure...

Rien que d'en parler me remémore les sujets brûlants sur les forums à l'époque, le premier Dlc, à savoir la mythique armure pour cheval dans The Elder Scroll IV : Oblivion. Pour 1.99$, on pouvait acquérir ce magnifique objet d'une classe absolue, pour faire le kéké sur son cheval. Le pire c'est que Bethesda avait remis le couvert 2-3 fois avec une Tour et des quêtes à la con, ce qui n'avait pas manqué d'occasionner une levée de bouclier, et un piratage en règle sur Pc. C'était en 2006, et 5 ans plus tard, le mois que l'on puisse dire, c'est que les choses ont empiré...

... et d'un pigeon qui avait une cb. 

En 2011, le jeu qui n'a pas de Dlc, c'est un jeu qui se vend pas, et encore. Tous les prétextes sont bons, à tous les prix. Packs de cartes, packs de chansons, armes et armures bonus, nivaux bonus, packs de voitures, packs de circuits et j'en passe. Tout est bon pour essayer de nous faire sortir la cb, et certains éditeurs n'hésitent pas à jouer sur un personnage apprécié des fans pour pondre un niveau à la con et ainsi récupérer quelques deniers. Electronic Arts est par exemple très friand des Dlc « pour vous simplifier la vie », en proposant de débloquer l'intégralité des voitures d'un jeu de caisses pour faciliter ainsi la progression du joueur par exemple. On notera aussi pas mal de ventes d'objets aux caractéristiques avantageuses à un prix qui l'est moins. Les Dlc ont ainsi pris une place importante dans l'industrie au fur et à mesure des années, avec des annonces de Dlc avant même la sortie du jeu, avec des sorties des fois si proches de la sortie des jeux qu'on peut légitimement penser que ces contenus sont enlevés du jeu de base pour être vendu séparément, surtout quand un niveau bonus pèse 100 Ko, ce qui en clair veut dire « le contenu est sur le disque mais si tu le veux sors la cb ! » .

Tout comme il y a les bons et les mauvais chasseurs, il y a les bons et les mauvais Dlc. Il y a Rockstar, presque l'exception sur console, qui nous sort des Dlc de qualité. Les 2 extensions de Gta 4 par exemple, vendu 20€ chacune nous propose une nouvelle histoire, des nouveaux persos et quelques nouveautés. Ca dure une dizaine d'heure y'a pas d'arnaque. Red Dead Redemption pareil. La Noire, les enquêtes bonus sont vendues 3€ l'unité, mais ce sont des vraies affaires, parfois meilleure que certaines du jeu de base. A côté de ça on à l'épilogue de Prince Of Persia pour 10€  qui se torche en 1 heure, une histoire annexe de Dead Space 2 où on bourrine à la chaîne du nécromorphe dans un couloir pendant une petite demi heure, 3 pauvres cartes de Bulletstorm pour 10€ et j'en passe. Sur Pc, pas mal d'éditeurs, du fait qu'ils n'ont pas de royalties à verser à Sony et Microsoft, offrent souvent un suivi exemplaire de leur jeu, comme Valve, Blizzard ou encore Relic, avec des cartes et des niveaux bonus gratuits, et ce même 1 an après la sortie du jeu. De toute façon sur Pc c'est tellement facile de pirater les Dlc que les éditeurs s'y risquent moins, y'a une justice tout de même...

Le Roi de la colline

Je l'avais promis au début de l'article, place maintenant au roi incontesté des dlc et autres versions améliorées, j'ai nommé le roi Capcom. Capcom a compris une chose simple : il y a des pigeons, alors il faut les nourrir. Et plus les années passent plus l'éditeur va loin. On commence avec Resident Evil 5, un jeu qui en a déçu plus d'un, mais qui a surtout été le précurseur du contenu sur le disque en Dlc. Le mode versus du jeu, et bien il était sur le disque, mais il était vendu en Dlc. Il fallait donc payer pour pouvoir y jouer, y'avait même des trophées et des succès. Capcom, ils sont comme ça, ils aiment aller en profondeur. Ca a bien marché alors pour Street Fighter 4, et bien ils ont sortis des costumes alternatifs pour les personnages, pas tous du meilleur goût. Mais pourquoi vendre tous les costumes en 1 pack alors qu'on peut faire des packs de 4-5 persos, en mettant  3 moches 2 beaux, pour la modique somme de 3€ ? Je vous le demande. Là encore les pigeons ont du roucouler haut et fort, puisque l'éditeur a sortit une édition Super de Street Fighter 4, 1 an après, qui n'intégrait pas les costumes ( !!!), bah oui il fallait pas brusquer ceux qui les avaient achetés. Mais pour les récompenser, et bien de nouveaux costumes ont fait leur apparition, toujours par pack de 4-5 costumes, toujours à 3€. Et comme il y avait de nouveaux persos, il y avait plus de packs, et donc plus d'argent à se faire. C'est imparable. Pour Dead Rising 2, les modes de jeux en dlc c'est fait, les costumes en dlc c'est fait. Capcom se devait d'innover, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont réussi. 1 mois avant la sortie du jeu est sortit Case 0, un Dlc proposant ni plus ni moins qu'une démo du jeu final, une sorte de prologue, avec un niveau dans la cambrousse avec 2/3 armes pour faire joujou, vendu quand même 5€ pour à peine 1 heure de jeu. Résultat la meilleure vente de Dlc de 2010 (hormis les maps packs de Call Of Duty bien entendu), avec pas moins de 330 000 ventes en 1 semaine, et facilement le triple écoulé au final. Fort de ce succès, Capcom a remis le couvert en vendant l'épilogue du jeu, avec le héros de Dead Rising 1 pour vendre du rêve, et là encore le succès a été au rendez vous. Plus récemment, Février 2011, sortie de Marvel Vs Capcom 3. Bon là Capcom y va franchement et avec virilité, on passe les préliminaires et on y va à sec, avec du verre pilé. 2 personnages en Dlc, dont Jill Valentine, histoire de tirer sur la corde fanboys. Tarif 5€ l'unité allez hop. Malheureusement pour l'éditeur, un certain tsunami viendra quelques peu atténuer leur actualité, mais ça se vendra, comme toujours. Et comme pour donner le bouquet final à cet article, Capcom me gratifie de leur nouvelle spéciale, à savoir Ultimate Marvel Vs Capcom 3, sortie prévue à peine 8 mois après Marvel vs Capcom 3, avec 10 persos en plus, un rééquilibrage plus que nécessaire et des nouveaux stages. Alors là forcément dans les 10, on se dit que il y aura les  2 déjà en Dlc. Et bien.... Non. Dans le cul la balayette, avec le manche, l'étiquette et le prix qui va avec.

Alors on peut ainsi épiloguer et s'énerver pendant longtemps, mais les vrais coupables ce sont ceux qui achètent. Vous pensez bien que si ça se vendait pas, bah les éditeurs n'en proposeraient plus. C'est l'implacable loi de l'offre et la demande. Et des pigeons on en connaît tous. J'ai pour ma part un beau spécimen dans mon entourage, qui roucoule sévère et qui a le trou de balle en choux fleur si vous me permettez l'expression lol. Et y'a rien à faire, on a beau vanner, vanner, le pigeon finit toujours par roucouler. Pour ma part j'avoue être grand fan de Dead Rising 2 ou de Assassin' Creed pour ne citer qu'eux, c'est pas pour ça que j'achète tous ces dlc honteux, même si j'aimerai bien revoir Franck West oula Damede Forli, mais à 5-6€ le dlc je préfère m'en passer, il manquerai plus que je paye pour me faire enc... Vous m'avez compris !