Ah, le jeu vidéo et la gent féminine... une question qui ne laisse personne indifférent, et encore moins impartial. Entre à priori boiteux sur le niveau de jeu, désinformation et autres rumeurs "en dessous de la ceinture", nos amies (et plus si affinités, mais là ça ne regarde que vous!) les joueuses n'ont pas toujours la vie facile. Pourtant, la situation n'a pas toujours été comme ça, et les choses commencent à s'organiser pour faire évoluer cette dernière dans le bon sens. L'occasion pour moi de revenir rapidement sur le sujet, ainsi que sur quelques initiatives à signaler.

 

(Dire qu'il y en 47 différentes, de ces bouses. Au fait, les Doritos ne sont pas inclus...)

 

"Une joueuse? Késseucé que c'te bestiole là?"

Il faut dire que ce constat un peu moqueur peut être la faute d'un paquet de monde, les constructeurs de consoles et autres studios de développement en tête. On peut voir par exemple qu'au Japon, les "proportions" entre joueurs et joueuses ont toujours été plus équilibrés qu'ailleurs. Un packaging plus consensuel pour le matériel comme celui de la Famicom (le nom nippon de la NES), ou des salles d'arcades davantage pensées comme des salles de jeu (oui, le jeu vidéo se joue, on a parfois tendance à l'oublier...) que nos troquets à l'hygiène douteuse, voilà déjà de quoi attirer un public plus large. En diversité, bien sûr!

Dans le sens inverse, penser en termes de jeu et de présentation uniquement à ces dames est le plus souvent le prétexte à des jeux vides de toute substance. Sauf que, à moins de vouloir devenir le nouveau Joueur du Grenier, jouer à des bouses cosmiques ne donne pas tellement envie de garder la manette dans les mains. C'est surtout le cas quand les "jeux" sont destinés à un public jeune, malheureusement vu comme une clientèle facile à pigeonner avec du Léa Passion ou des Alexandra Lederman 15. Bon, y'en à peut-être pas 15, mais ça doit pas prendre autant de temps à développer qu'un Final Fantasy. Ou alors, Sakaguchi est une sacrée feignasse...

Enfin, une partie non négligeable de la faute revient aux joueurs eux-mêmes. Difficile de dire à quel point, mais il faut bien avouer que prendre la première joueuse venue pour un extra-terrestre, voire pire, comme un objet de fantasme (manquerait plus que vous soyez joueur de TCG, et là vous êtes foutus...) n'est pas toujours très convivial. Aucune remarque déplacée sur les moeurs du gamer moyen, mais certains devraient être un peu plus subtils et courtois devant un représentant du sexe faib... heu, du sexe opposé, pardon.

 

(Oui, bon, j'ai dis "courtois", mais évitez de finir comme ça...)

 

Ce qui à été fait...

Parce que oui, le jeu vidéo n'est pas un domaine totalement machiste et sans être prédominante, l'importance de ces dames n'est pas négligeable. Que ce soit au niveau de la conception de jeux avec Jade Raymond, la productrice de la série Assassin's Creed, ou même bien plus loin dans le passé et Dona Bailey qui conçut Centipede (en coopération avec Ed Logg, papa de la série Gauntlet, entre autres), la qualité d'un jeu ne dépend pas du sexe de la personne se cachant dérière. Je n'ai pas encore osé finir un jeu Barbie ou Léa Passion pour dégotter une femme dans les crédits, donc on va dire que mon opinion tient la route...

Il faut aussi signaler un secteur qu'on pourrait voir comme "pionnier" dans notre passion, c'est l'e-sport féminin! En effet, le temps ou les records et autres tournois étaient squattés par des mâles aux cheveux longs avec des goûts vestimentaires démodés depuis 1983 est révolu depuis longtemps (sauf si vous vous appelez Billy Mitchell, dans ce cas y'a prescription). Les compétitions féminines comme les joueuses de haut niveau se font donc leur place au soleil petit à petit. Que ce soit en équipe avec des noms comme Les Seules ou plus récemment avec le projet Nanashor sur LoL (des françaises, mesdames et messieurs!), ou en solo comme Kayane, l'ambition et les initiatives ne manquent pas.

 

(Une pensée pour Doris Self, plus vieille championne de jeu vidéo de l'histoire sur Q*Bert, morte en 2006 à l'âge de 81 ans. Le talent n'attend pas le nombre des années, dans un sens comme dans l'autre.)

 

... et ce qu'il reste à faire!

J'ai déjà plus ou moins vendu la mèche dans la première partie de cet article, faire évoluer les mentalités et la communication seront certainement bénéfiques pour que le jeu vidéo se démocratise ("enfin", j'ai envie de dire), mais pour moi les choses sont plus subtiles que cela. A mon avis, le changement passera par une sorte de double mea culpa : celui des joueurs et du milieu vidéoludique d'une part, celui des non-joueurs d''autre part. Loin de moi l'idée de faire une thèse de sociologie, mais je trouve que les joueuses en général sont prises entre deux feux, et que les personnes non-joueuses (le cadre familial, en gros) ont une influence plus partiale ou négative sur la question.

L'exposition médiatique est aussi une piste de réflexion intéressante, mais pas sous n'importe quelle forme : le mieux serait de pouvoir parler de jeu vidéo dans un média de grande écoute (la télévision en tête), mais en évitant le clivage homme/femme dans la manière de présenter les choses. Le jeu vidéo est une culture universelle, peut-être même plus que le cinéma ou la musique, et ce paramètre est encore trop peu pris en compte dans la manière de traiter l'information.

 

Sur ce messieurs, n'hésitez pas à donner vos idées, et au lieu de penser à endurer une séance de Twilight avec votre bien aimée, proposez lui plutôt un petit Tales Of ou un Bioshock... je me dédouane de toute scène de ménage  pouvant survenir suite à une telle proposition, mais c'est toujours mieux de jouer à plusieurs! :P

 

PS : je fais référence à Billy Mitchell et Doris Self dans cet article. Deux joueurs de renom qui furent exposés dans un film du nom de "The King of Kong", dont je reparlerais très certainement à l'avenir.

PS2 : si vous voulez en savoir plus sur les Nanashor (elles le mérite!), faites donc un tour sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/Nanashorlol

PS3 : la prochaine review arrivera assez rapidement, avec en plus un petit topo sur le Japan Event (Clermont-Ferrand, le 16/17 Mars) et SF4 si j'ai le temps. Parce que vous aussi, du Dan qui tâche et des Ultras bourrées à la relevée au zero vital, vous allez en bouffer...