Si on demande à un joueur lambda de donner une grande série de RPG, il vous répondra sans nul doute Final Fantasy. Tout comme il mentionnera Resident Evil si le sujet tourne sur le Survival Horror. Par contre, si vous demandez un mix des deux, les exemples se font quand même plus rares...



Mais c'est justement sur cette base que part Parasite Eve. Inspiré d'un roman éponyme d'Hideaki Sena (jamais traduit en français, à mon grand regret), il vous place dans la peau d'Aya Brea, jeune et jolie inspectrice qui va passer un réveillon à l'Opéra digne de John McLane, les saloperies mutantes et autres combustions spontanées en prime. Pour le mélange des genres, on a droit à un Action-RPG pour les phases de combat croisé avec une bonne dose de scènes malsaines. Petit détail que j'aime bien personnellement, on retrouve le côté "enquête policière" du premier Resident Evil, avec des explications fournies et un soupçon d'investigation.

Autre élément important, plus général cette fois : ce jeu sort entre FF7 et 8, et Hironobu Sakaguchi est toujours au poste comme réalisateur. Même si Parasite Eve n'a aucun rapport direct avec les jeux sus-nommés, il y a certains parallèles à faire entre les deux séries...

 

(Non, je ne ferais pas de jeu de mots à chier avec une chanson de Johnny...)

 

Entracte : elle avait l'air sympa la pièce, pourtant...

Je voudrais déja parler des graphismes... Déja, le moteur graphique est clairement celui de FF7, mais on sent que le jeu est un "brouillon" de ce que sera FF8 : le Super Deformed est abandonné (encore heureux, je vois mal faire un jeu d'horreur avec ça...), les formes sont un peu plus gracieuses et les effets magiques ou pyrotechniques ont pris du galon. On sent que la Playstation est capable de faire mieux, le soft sortant deux mois après Resident Evil 2 (et la différence fait mal...), mais le résultat global est franchement honnête.

Par contre, au niveau "foutage de chocottes", le but n'est pas vraiment de vous mettre la peur de votre vie avec des chiens qui rentrent par effraction dans les couloirs, mais plutôt de donner un cachet malsain aux aventures d'Aya. Les ennemies subissent des mutations bien dégueulasses, appuyées par des cutscenes décrivant de manière détaillée la (ou les) chose. Pour être franc, ne vous attendez pas à avoir une attaque cardiaque ou la gerbe comme après une session de Silent Hill, mais même aujourd'hui Parasite Eve fait encore son petit effet. Saleté de rats...

 

(Pas de souci pour les rolistes, ils sont en terr(e)ain connu(e)...)

 

Entracte : y'a des potions à la buvette?

Mais comment ça marche exactement? Vous ne pouvez pas voir les ennemis avant d'entrer en combat, mais une fois engagé ce dernier vous bloque avec un ou plusieurs compagnons mal intentionnés dans la pièce/zone ou vous vous trouvez. A ce moment là, le combat se passe en temps réel, sauf pour les actions qui sont en semi-tour par tour (avec l'ATB, comme un Final Fantasy).

Bien sur, on ne peut envisager un Survival Horror sans les limitations du genre : les munitions sont précieuses, les ennemis font mal et votre inventaire va vite manquer de place... Mais au final, le jeu met la pression sans paraitre injuste ou rebutant, comme le système de caméra d'un Resident.

Enfin, on à le droit à la batterie de statistiques et d'évolutions typiques d'un FF, entre niveaux à gagner et bonus aux caractéristiques à glaner. De ce côté là, personne ayant joué a un jeu vidéo ces 20 dernières années ne sera largué. L'absence d'énigmes est la seule ombre au tableau selon moi, mais chacun est juge...

 

(L'affichage est simple et précis : tant mieux!)

Drôle de fantaisie...

Sur le papier, le concept était loin d'être évident. Pourtant, force est de reconnaître que ça marche : Parasite Eve est un bon jeu de rôle doublé d'une ambiance "horreur" plutôt convaincante. Après ce n'est pas le meilleur RPG ni le meilleur Survival qui soit, mais la bonne dizaine d'heures que propose cet étrange cocktail mérite encore qu'on s'y interesse, même quinze ans après. Et même s'il n'a jamais connu l'honneur d'une sortie française, on fera bien une petite entorse "émulative" pour pouvoir s'en payer une bonne tranche... du jeu, pas d'Aya. Bande de pervers!

 

NOTE FINALE : 16/20


Parasite Eve - Gameplay par HUB-Cormag