Il y a toujours ce moment dans le mois où je fouille tout ce que j'ai pu faire sur le net comme connerie il y a deux ans ou il y a dix ans (ah ah retrouver ce que j'ai écris pour consoles-fan x.x). Et là, je retombe là dessus datant du 20 mars 2011. Et je suis plutôt d'accord avec moi même du passé (ce qui n'est pas évident). Je me rapelle aussi que c'était la première fois qu'un rédacteur professionnel dans le papier lisait mon blog et balançait "Ah c'est pas dégueulasse et plutôt intéressant" ou quelque chose du genre. Ou peut-être qu'il disait que c'était de la merde, je ne sais plus...

Punaise, qu'est ce qu'il prend ce jeu ! Dragon Age 2 se fait démonté par une partie de la presse vidéoludique et par les "hardcore gamers", un peu de la même manière que Final Fantasy XIII à sa sortie. Je l'ai, j'y ai joué pas mal. J'ai joué au premier aussi, toujours sur Playstation 3. Je lis tout ce qu'il se dit sur le net, et je suis sur le cul de voir à quel point encore les gamers peuvent être repliés sur eux même et leurs certitudes. Encore une fois.

Je ne pense pas que c'est le jeu du siècle, je ne pense pas que ce soit le meilleur jeu de Bioware et encore moins qu'il soit inattaquable. On sent carrément le jeu rushé pour sortir à peine plus d'un an après le précédent, recyclant un moteur graphique vieillissant et capitalisant sur la formule Mass Effect. 

Et ... ? Le jeu se fait torpiller par une horde de gamers dés le lendemain de sa sortie. Bien sur, la moitié des gamers du net a pu y jouer une quinzaine d'heure 24 heures après sa sortie en plein milieu de la semaine, on y croit. Pire: un podcast d'une radio jeu vidéo (oui, oui Gameradio) déverse une critique défouloir de 25 minutes sur le jeu pour finir par la confession du chroniqueur qui avoue ne pas y avoir joué, mais regroupé toutes les critiques entendus sur le net. 

Comme pour Final Fantasy XIII, il y a une mode du tir au pigeon des licences bien installés et autres éditeurs pour le plaisir de se la jouer "ouais j'ai l'esprit critique tu vois, je me ferais pas niquer par EA et Squeenix qui se font du fric et j'emmerde la police et les politiques sont tous pourris et je kiffe Call Of Duty Black Ops". Et les critiques du dimanche se complaisent, s'épanouissent dans cette médiocrité du tir au pigeon, rejettent les avis positifs du jeu comme vendus ou incultes. Sans même tester le jeu, colportant de nombreuses contres vérités. Refusant aussi d'accepter que le jeu apporte autre chose que ce qu'il a pu apporté sur d'autres itérations, qu'il ne soit pas que sur des chemins milles fois empruntés.

Quelle connerie.

Je ne pense pas que toutes les critiques négatives de Dragon Age 2 ne sont pas justifiés, que les mauvais tests n'ont pas leur raison d'être: tous les avis sont fiables quand ils sont le fruit de l'honnêteté de leurs rédacteurs.

Et le mien reste positif sur Dragon Age 2. Oui il se dirige clairement pour un public console: sa position est bien plus claire que son prédécesseur (développé sur PC par Bioware lui-même, mais adapté sur console par un autre développeur). On parle d'une disparition de la tactique sur les combats dans Dragon Age 2 ? Un problème de joueurs PC bien ennuyant, mais sur console les combats prennent enfin sens. Là où dans le précédent on avait un système copiant celui de Final Fantasy XII mais de médiocre qualité, où il était bien laborieux d'exploiter une tactique autre que "je fonce, je lance mes gros sorts et je serre les dents": Dragon Age 2 rajoute une dynamique à ce système qui permet au moins de donner sens au joutes armées. Encore une fois sur console. C'est bourrin, c'est fun, c'est cool. Et il faut quand même gérer ses personnages un tant soit peu si on ne veut pas se faire défoncer par le moindre ennemis. 
C'est ce qu'apporte Dragon Age 2. Il n'est pas exceptionnel mais enterrine une fois pour toute sa licence dans le monde des RPG consoles en corrigeant toutes les lourdeurs de l'interface, tous les ralentissements de Origins, en simplifiant l'accès et la gestion pour un résultat qui reste le même (la profondeur d'un RPG ne se calcule pas au temps qu'on passe dans un menu à se perdre dans une lourde interface). Pour moi c'est un plaisir : je retrouve bel et bien la gestion de mon équipe. Et avec facilité. D'un vieux moteur graphique, Bioware a su donner une vraie patte graphique aux jeux, très stylisé, très approprié.

Et cette immense ville où le héros passe le plus clair de son temps: c'est en jouant qu'on apprécie la bonne idée de l'avoir morcelé en quartiers disponible sur une carte. Encore une fois, on ne peut réver que de se balader dans un RPG dans une ville énorme, aussi énorme visuellement qu'elle le devrait dans l'univers du jeu. Cela n'arrive quasiment jamais, mis à part Final Fantasy XII et plus ou moins les jeux Bethesda: on se retrouve souvent chez Bioware confiné dans un petit quartier de la ville (Mass Effect) ou dans une ville carrément pitoyable (Denerim dans Dragon Age Origins) alors qu'elle devrait être immense. Kirkwall est immense. Et si on est pas totalement libre pour s'y balader et flâner, on ne peut qu'aprécier l'envergure de la cité avec les différents points d'interêt à sélectionner sur la carte. Assez contradictoire, mais cela fonctionne à plein tube pour moi. Mieux qu'un patchwork raté d'une ville entière qu'on parcourt en trente seconde de bout à bout. Et tout est facilement accessible! On y enchaîne les quêtes sans temps morts, sautant d'histoires en histoires, de choix en choix, de combats en combats !

Et l'histoire de Dragon Age 2... Elle me plait, même si entachée par quelques maladresses elle est très intéressante. Sure qu'elle ne donne pas dans l'épique comme Origins, mais elle apporte quelque chose de nouveau au RPG Heroic Fantasy avec l'ascension du héros et sa famille partant de rien dans la cité pour arriver au plus haut niveau. Si certains personnages sont déséspérement plats (avec des répliques bien crétines), d'autres sont d'une profondeur et d'un intérêt inattendu par rapport à la première discussion avec eux. Bioware assure toujours de ce coté.

Bon, j'ai mon dimanche qui s'échappe. J'arrête là le blog, juste une pierre (dans l'eau ?) pour défendre Dragon Age 2 qui promet une belle aventure à ceux qui feront le pas. Le jeu se fout de ce qu'on attend de lui, il se fout des baldur's gates et des psychopathes du RPG PC de longues années: il trace sa route et, pour peu qu'on soit en condition pour la prendre, assure de nombreuses heures de pur plaisir.

Initiellement posté : https://takerusan.tumblr.com/post/3982125599/dragon-age-2-premiers-pas