Rares sont les jeux suceptibles de me faire vibrer, jusqu'à littéralement me hanter longtemps après les avoir terminés intégralement et éteint la console pour offrir à cette dernière quelques heures (brèves evidemment) de repos. Et bien à dire vrai, Okami fait parti de ceux là. A l'instar d'un Shadow of the Colossus, d'un Ico ou bien encore d'un Muramasa, ce chef d'oeuvre s'affranchit aisément de la multitude de titres constituant un catalogue d'une plateforme de jeu fournit, pour devenir à lui seul un porte étendard de choix. Car la ou d'autres jeux vidéo ne se limitent qu'à nous divertir (et je le conçois volontier : c'est déjà pas mal), d'autres profitent de leur formidable aura pour emmener vers de nouveaux santiers ce média ludique qu'ils défendent. Leur apparition constitue des dates charnières à l'avènement du jeu vidéo dans son état le plus général. Vous l'aurez deviné, Okami est un jeu historique. Un statut amplement mérité à la vue des nombreuses réussites qui le composent. Pour commencer, son univers graphique. A l'heure actuelle (j'écris cette article en 2011), et ce malgré l'imposante présence de consoles next gen, jamais encore aujourd'hui je n'ai retrouvé une telle claque visuelle en 3D comme celle-ci. Une direction artistique tellement originale et intemporelle, que les années semblent littéralement ignorer sa présence. Un vibrant hommage aux estampes japonaises et un cell-shading sans égal, semblable en réussite bien que très éloigné, de celui d'un Wind Waker. Autre facteur immersif ici absolument renversant : la BO. Une symphonie qui s'étale sur cinq cd ! Et ici, plus qu'ailleurs, le rendu et aussi bien qualitatif que quantitatif. L'orchestration vous transporte vers des émotions incroyables à tel point qu'elle se suffit à elle-même. Des titres comme ceux de la plaines ou du festival sont des perles auditives, qui ne laisseront aucun mélomanes indifférents. Enfin la jouabilité est ici parfaite et diablement riche. L'intervention du pinceau divin est dantesque et rend le joueur égal à un dieu, les mains posés sur sa manette. Pour toutes ces raisons, Okami est et restera à mes yeux, un chef d'oeuvre de tout les instants et un précurseur, malheureusement pour lui, devenu élitiste et privilégié par trop peu de nos semblables. Gageons que d'ici quelques années, ils s'en morderont tous les doigts. Alors faites donc comme moi : corrigés vos lacunes et rectifiés le tir au plus vite. Vous ne le regrèterez pas. Et un dernier point : la perfection n'est pas notable, mais indiscutable.