Pour son premier tour de piste sur Playstation 4, Evolution Studios propose une nouvelle licence de jeu de course comme ce fût le cas sur la vénérable PS3 avec Motorstorm. A l'époque de sa sortie, ce dernier avait été une vitrine technologique tout en proposant une dose de fun à l'état pur malgré un contenu rachitique. Driveclub suit-il le même chemin?

 

 

Grille de départ.

 

 

Après une courte cinématique d'introduction, un écran d'accueil s'ouvre au joueur. Il sera possible à tout moment de revenir sur ce menu via le pavé tactile. A partir de là on peut accéder au divers options du jeu, à son garage comportant 50 voitures exclusivement européennes, voir sa progression, son Club, créer des défis ainsi que le plus important: Conduire. Ce mode se divise en trois catégories: Jouer en ligne, Épreuve Simple permettant de faire une course, un chrono ou du drift sur les 55 pistes que comporte le jeu d'Evolution répartis sur 5 pays différents que sont le Chili, le Canada, l’Écosse, la Norvège et l'Inde; le tout entièrement paramétrable. Et pour les joueurs solitaires, il y a le mode Solo, divisé en 5 catégories étant pour chacune d'entre elles une difficulté allant de Débutant à Légende. Ce mode se compose de 52 épreuves avec 225 étoiles en or à remporter. Que cela soit des contre-la-montres, des courses avec des défis imposés, ou des épreuves de drift il y a de quoi faire.

 

Toutes les voitures sont déblocables grâce à une barre de progression comme on peut le retrouver dans la plupart des FPS en ligne par exemple. Des stickers et autres autocollants sont également à débloquer mais c'est tout. Ne vous attendez pas à plus pour personnaliser votre bolide, dommage. Pareil pour les mécaniciens en herbe, Driveclub ne propose aucun réglage pour améliorer les performances de ses engins de course, la différence se fera uniquement avec le talent. Pour finir on pourra aussi personnaliser son/sa pilote mais là encore le choix est très limité.

 

 

Dérapage contrôlé.

 

 

Driveclub est un jeu de course simu-arcade comme le faisait si bien Codemasters durant l'ère 128 bits. La jouabilité est arcade et facile à prendre en main dès les premières secondes. Mais les véhicules ont une physique et des caractéristiques qui leurs sont propres, la maîtrise du frein à main particulièrement réussi et l'aspérité des pistes (bosses, différent changement de revêtements: terre, piste humide ou pavés) ont un impact certain sur la conduite demandant au joueur une certaine dextérité au volant ou à la manette.

 

Surtout que c'est la guerre pendant les courses! On ressent la même agressivité de l'IA durant les épreuves que dans un Motorstorm. Mais cette dernière lui arrivera de commettre des erreurs avec parfois des sorties de piste spectaculaires. D'ailleurs le côté spectaculaire est renforcé par une caméra parfois tremblotante et une sensation de vitesse particulièrement bien rendue ne trahissant jamais le frame-rate. Il existe six caméras dont une vue cockpit tout simplement magnifique et parfaitement jouable. La particularité de Driveclub c'est son côté social avec pleins de défis à réaliser et/ou partager. Pour les adeptes du scoring il y a toujours des records à battre ou des scores à améliorer. C'est super addictif! Un point noir cependant au niveau des pénalités. Dans Driveclub il faut la jouer gentleman et pour cela il est interdit de trop couper un virage ou foncer sur un concurrent façon auto-tamponneuse. Une bonne idée mais le problème c'est qu'on dirait que c'est à sens unique et qu'il arrive parfois de perdre des points parce que l'intelligence artificielle nous percute sur le côté...

 

 

MotorClub.

 

 

La particularité de Driveclub tient en son nom. En effet le joueur pourra créer son propre club pour y inviter cinq de ses amis (ce qui fait peu) ou d'en rejoindre un. Ce faisant, il sera possible d'organiser des défis contre d'autres clubs ou de concourir contre eux. Un membre d'un club représente ce dernier. Cela veut dire que selon ses exploits (courses remportées, points en drift etc) il augmentera la réputation de son club et fera débloquer à tous les membres de son équipe des points qui permettront de déverrouiller de nouveaux bolides ou des améliorations esthétiques.

 

Durant les joutes en ligne, le travail d'équipe est de rigueur. Les pilotes les plus talentueux pourront essayer de décrocher la première place tandis que les spécialistes du drift s'amuseront à mettre leur bolide de travers pour rapporter des points de dérapages à leurs clubs respectifs quand d'autres essayeront de maintenir une régularité constante sur certaine portion du tracé. Pas besoin d'être le meilleur pour gagner le plus de points pour son club. Sur le papier le programme à l'air alléchant et innovant, mais pour l'instant il est difficile de savoir si ces promesses seront tenues vu les problèmes de serveurs rencontrés à la sortie du jeu.

 

 

La théorie de l'Evolution.

 

 

Souvent mis en avant plus que tout le reste, les graphismes de Driveclub ne faillissent pas à l'attente suscité. Malgré un léger un aliasing et des textures en bord de piste qui peuvent apparaître soudainement, c'est du beau travail. Mais ce qui est le plus bluffant ce sont les effets de lumière ultra réalistes et les conditions climatiques en temps réel. En plus du cycle jour/nuit, le vent est pris en compte. De ce fait les nuages bougent en temps réels permettant parfois d'en baisser certains pour faire apparaître un brouillard ou déplacer du sable ou des feuilles sur la piste. Le temps peut vite s'assombrir ou s'éclaircir qu'il est regrettable qu'on ne puisse pas allumer ses feux manuellement. Le gameplay se retrouve impacté par l'évolution météorologique sans même que le jeu gère la pluie et la neige qui viendront prochainement dans un patch. La modélisation des voitures est de bonne facture mais ce qui impressionne le plus c'est la vue intérieure. Cette dernière est fidèlement reproduite aux habitacles des véritables modèles avec un soucis du détails maladif. On peut même par moment apercevoir se refléter la planche de bord sur le pare-brise lors d'un contre jour. Les animations des mains sur le volant sont les plus crédibles qui m'ont été permis de voir dans un jeu de course. En ce qui concerne les tracés, certains pourront être plus impressionnants que d'autres. Les panoramas sont dignes d'une carte postale. Les montées ou descentes de côtes permettent de voir le style de végétation changer au fur et à mesure que l'on progresse en altitude ainsi que l'apparition de la neige qui se fait de plus en plus présente sur le relief. Dommage que malgré la variété des courses, il manque quelques tracés un peu plus exotiques. Des courses sur une île tropicale ou dans un désert sablonneux auraient pu être une bonne idée par exemple.

 

Le soucis du détail n'est pas que visuel mais également sonore. Chaque bolide possède ses propres sonorités criant de réalisme. Mention spéciale pour le son étouffé des vues intérieurs. Les impacts contre des adversaires un peu trop collant ou les bruits des retours de flammes des pots d'échappement sont parfaitement bien retranscrits. On pourra reprocher aux crissements de pneus d'être un tantinet trop fort mais rien de bien méchant. Curieusement, les développeurs ont fait le choix de mettre sur «off» la musique par défaut. Une fois activée celle-ci s'avère agréable à l'écoute tout en faisant plutôt office de fond sonore afin de ne pas gâcher la frénésie des vrombissements des moteurs.

 

 

Les plus:

 

- La jouabilité arcade mais technique.

- Les effets de lumières et climatiques.

- L'aspect social/communautaire.

- La sensation de vitesse.

- Les différentes pistes variées...

 

Les moins:

 

- ...mais manquant d'exotisme.

- Léger aliasing et clipping.

- Absence de véhicules américaines et japonaises.

- Certaines pénalités.

 

 

Driveclub possède un peu le syndrome de Motorstorm à sa sortie. Un jeu techniquement abouti avec un gameplay nerveux, facile d'accès et difficile à maîtriser mais au contenu manquant de consistance. Le dernier né des studios Evolution est loin d'être une coquille vide et procure du fun et de l'adrénaline à chaque coup de volant. Un premier essai réussi pour une nouvelle licence prometteuse avec ses futurs DLC (gratuits et payants) mais aussi pour une éventuelle suite.