« Chérie, j'ai étiré le gosse ! »
Pays :
Etats-Unis
Genre :
Action, Aventure
Réalisation :
Zack Snyder
Avec :
Ben Affleck, Henry Cavill, Amy Adams, Jesse Eisenberg...
Durée :
3h02
Sortie :
03 Août 2016
Avertissement : cette critique CONTIENT des spoilers.
Cette critique complémente celle de la version cinéma publiée précédemment.
Synopsis :
Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier Noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…
Critique :
Ce n’est pas très fréquent de réécrire une critique d’un film juste parce qu’une version « extended cut » ou « director’s cut » ou encore « ultimate edition » (comme Warner a décidé de l’appeler ici) accompagne les éditions vidéos du film en question… Mais dans le cas de Batman V Superman, jeter un nouveau regard sur le métrage parait assez intéressant tant le distributeur a fait de la sortie de cette version rallongée d’une demi-heure un argument promotionnel du film et ce jusqu’à 6 mois avant sa sortie en salles (!). Est-ce que la version cinéma n’était qu’une bande-annonce pour cette version complète du film ou bien n’était-ce qu’un argument commercial pour sauver les meubles et vendre du Blu-ray ?
Tout d’abord : oui cette version longue améliore le film. Les deux premiers actes s’en retrouvent réécrits (tout est relatif mais n’empêche) et permettent de mieux développer les tensions qui sont sensées supporter le troisième acte. Ainsi, de nouvelles scènes viennent bien étirer la relation que Bruce Wayne a envers le monde qui l’entoure et ses points de vue au sujet de Superman et réciproquement, l’aversion de Clark Kent pour la chauve-souris de Gotham a beaucoup plus de place pour se nourrir et mûrir. L’ensemble du conflit entre les deux personnages est donc plus compréhensible, plus digeste et nettement moins proche d’une dispute de cour de récréation. Cette rallonge permet aussi de donner plus de place aux piliers d’équilibre des deux protagonistes : Alfred et Lois. Si le premier s’offre même une vraie relation de mentor/père de substitution et offre à Jeremy Irons de quoi étoffer son jeu, on ne peut malheureusement toujours pas en dire autant du personnage de Lois. Elle n’est toujours pas écrite correctement, sert toujours aussi souvent de faire-valoir et est toujours aussi cruche.
Cette dernière met en lumière assez rapidement les limites de cette version longues. Si ce montage corrige beaucoup de choses, équilibre les personnages de Lex Luthor et Wonder Woman et dilue très largement l’aspect « bande-annonce format long-métrage pour Justice League », certaines incohérences diégétiques restent bien présentent et certaines sont même ajoutées (que Lois sache que Superman ne voit pas à travers le plomb évidemment que ça fonctionne mais comment Lex est-il au courant ?). De plus, le troisième acte reste majoritairement le même malgré les nouveaux plans et les variations du montage. Le combat de Batman pour sauver la mère de Superman est toujours aussi réussi mais le reste est toujours aussi maladroit voire raté. Dommage donc.
Note : 5/10
C’eut été extrêmement agréable de pouvoir dire que cette version longue transforme le métrage en bon film et on aurait même été prêts à excuser la démarche commerciale douteuse de Warner pour ça… Malheureusement, ce n’est pas le cas. Est-ce que le film est meilleur ? Oui, indubitablement. Est-il un bon film pour autant ? Absolument pas. La plupart des défauts sont toujours présents et malgré les efforts pour améliorer les choses, on a l’impression de voir un pâtissier ajouter du sucre sur un gâteau loupé pour en masquer le goût infecte et ça c’est triste. Ceci étant dit, si comme moi vous devez ajouter ce film à votre collection de Blu-ray (on a tous nos raisons) cette version reste plus intéressante que la version cinéma (qui est de toute manière présente dans l’édition ainsi que deux heures de bonus pour être complet) et restera à coup sûr un bon défouloir pour les soirées films et canapés entre potes sans se prendre la tête. Puis bon, le niveau n’est quand même pas aussi abyssale qu’un Transformers.