Son origine est multiple, mais une revient régulièrement : petit, le gamer rêve des jeux auxquels il aimerait tant jouer. Le souci, c'est qu'il dépend de ses parents pour assouvir sa passion, et il est obligé de faire des choix, laissant ainsi de côté quelques perles ludiques, contraint et forcé.
Puis, le gamer vieillit. Il obtient son autonomie financière. Son premier réflexe est de prendre sa revanche sur ses vieilles frustrations passées. Il écume les brocantes/vide-greniers, cherche sur Internet et fouine dans les boutiques spécialisées. Il achète compulsivement ce qui lui faisait tant envie des années auparavant. C'est là que les premiers symptômes apparaissent. Il range consciencieusement sa collection, tout en se disant "qu'il aura bien le temps pour y jouer plus tard".
Mais le gamer suit aussi l'actualité vidéoludique trépidante, et les sorties qui s'enchaînent à un rythme soutenu depuis quatre ans. Ses finances suivant, il peut se permettre de s'acheter les derniers hits. Il possède très souvent plusieurs consoles (de salon ou portables), voir un ordinateur (PC ou Mac), et a du mal à suivre. Pour en rajouter une couche, ses "meilleurs ennemis" anglais n'hésitent pas à faire de viles promotions tentatrices à tour de bras. Le gamer se créé donc un ordre dans lequel faire ses jeux, et il empile, en se disant "je vais bien trouver un moment pour les faire".
Le problème, c'est qu'en vieillissant, d'autres contraintes se sont greffés. Le gamer a quasi systématiquement d'autres loisirs (cinéma, lecture, sport, sorties entre amis, etc.) chronophages, un travail et parfois une charge de famille. Petit à petit, la pile commence à prendre des allures de gratte-ciel New-Yorkais. La frustration tant combattue et que l'on croit vaincue revient, pour d'autres raisons. Ironique non ?
Quel est donc le traitement à suivre ? Il est simple : se raisonner, se dire qu'il ne faut prendre que les indispensables, et étaler son temps de jeu.
Enfin, ça, c'est la théorie. Et je dois vous avouer que dans la pratique, vous ne pouvez pas laisser passer un Red Dead Redemption à 48 euros, un BioShock 2 à 22 euros ou encore un Darksiders à 20 euros. C'est physique. Votre doigt clique tout seul sur "Commander".
Je crois qu'en fait, le gamer, c'est moi. Je suis foutu.
Dites-moi que je ne suis pas seul.