Sweet Soul Brother

La suite de Jet Set Radio aurait pu se faire en fanfare mais elle fut finalement plutôt discrète comparé au phénomène de l'opus Dreamcast. Sortie en 2002, soit deux petites années après son grand frère, sur la XBOX de Microsoft, JTRF surprenait évidemment beaucoup moins que l'avait fait le précédent opus. Probablement parce que les différences, sur tous les plans, entre le premier et le deuxième Jet Set Radio étaient relativement minimes mais également à cause d'un aspect subversif beaucoup moins choquant et sujet à la polémique, GTA III étant passé par là l'année précédente. Néanmoins, cet épisode très attendu par les fans, reste une suite logique, aboutie et agréable, qui a d'ailleurs justifié l'achat de la XBOX pour beaucoup de joueurs, le titre de SmileBit pouvant être considéré comme l'un des fers de lance de cette console. C'est parti !

 Des commandes de tags simplifiés

L'action de JTSF se passe toujours dans la mégalopole de Tokyo-To, déjà présente dans le premier Jet Set Radio dans un contexte plus futuriste (d'ou le titre) limite cyber-punk. Le but étant toujours le même : composer son petit crew de taggeur afin d'exprimer un des arts les plus contestataires dans le maximum d'endroits possibles. Les missions se résumants à tagguer le plus rapidement dans les diffrérentes zones/objectifs signalés sur la mini-map.

Quelques petits changements sont pourtants à noter, et qui ne sont pas forcément là pour ravir les fans les plus endurcis. Particulièrement au sujet de la méthode de Tag, malheureusement beaucoup plus simpliste dans ce deuxième opus. Une simple pression de la touche action étant suffisante pour sortir son tag, le gameplay peut certes légèrement gagner en dynamisme mais perd fondamentalement l'un des gros trip du premier volet qui consistait à reproduire les gestes du bras du taggueur à l'aide du stick : une sorte d'ancêtre de la wiimote ou autre psmove. Dommage.

A préciser également un système de grind plus "automatisé" que dans l'épisode Dreamcast et qui peut également nuire très faiblement le plaisir du gameplay. Conséquence d'une maniabilité qui se veut plus accessible afin d'attirer de nouveaux venus chez les joueurs.

Cela dit, la manette offre tout de même plus de plaisir que de frustrations, notamment grâce à des tricks encore plus impressionnants et spectaculaires. Un gameplay toujours agréable et combiné à un level-design encore une fois parfaitement maîtrisé, varié et surtout tès vaste !

 Dj K, toujours de la partie.

Jet Set Radio, c'est aussi une très grosse claque graphique et cet épisode ne déroge évidemment pas la régle. Cell Shading amélioré, présence de piétons qui rendent la ville terriblement vivante (surout pour l'époque), décors néo-exotiques très dépaysants. Bref le travail a été effectué, le résultat est là comme on s'y attendait. Juste quelques faibles baisses de framerate, suffisamment rares pour ne pas s'y attarder.

Mais que serait Jet Set Radio sans son âme, sa personnalité, indisociable de sa magnifique patte graphique, qu'est la Bande Son. Les mots me manquent... Une des meilleures B.O de l'Histoire du Jeu Vidéo qui, de plus, a le mérite de faire découvrir une culture musicale nippone plutôt méconnu, à l'extrême inverse de la J-Pop façon "Fan De" (oui, souvenez vous). Un trip sous acide mené de main de maître par Hideki Naganuma et Richard Jacques à base de Hip Hop, Electro, Electrip Hop et Psychédélique. Beaucoup de pistes musicales ne sont en fait que des remixs des principaux sons du premier volet avec tout de même certaines exclus notables et particulièrement nerveuses ("Birthday Cake" de Cibo Matto) ou au contraire délicieusement détendus et désinvoltes ("Hello Allison" de Scapegoat Wax). La B.O des JSR m'a tellement marqué, que même à l'heure actuelle il m'arrive souvent de l'écouter en bagnole. Une sélection et un mix de musique unique, qui n'a tout simplement jamais été reproduit dans aucuns jeux vidéos !

Et c'est finalement ce mot qui caractérise le mieux l'atmosphère d'un Jet Set Radio : Unique ! Le mélange parfait entre un design exceptionnel et une tracklist à vous renverser la mâchoire.

 Tout comme les grinds

Ce qui me permets de finir ce test sur la durée de vie, qui se trouve être très longue, même comparé à un jeu lambda d'aujourd'hui. Fort d'une variété de niveaux très vastes, vous prendrez beaucoups de plaisir lors de vos longues heures d'exploration de ce Neo Tokyo-To, avec beaucoup de personnages débloquables et évidemment jouables, des tags et pistes sonores à trouver en ville en récoltant les items attitrés, un éditeur de tag (déjà présent dans le premier Jet Set) où vous pourrez laisser libre court à votre fantaisie; même si il ne sera pas facile d'égaler la superbe des tags présents par défaut. Mais pourquoi pas ?!  A noter également la présence d'un mode multi à 4 en écran splitté qui peut, certes, faire pâle figure à notre époque mais qui avait tout de même le mérite d'être là, en 2002.

 

Une concept insolent, une atmopshère furieuse : voilà ce qui caractérise le mieux Jet Set Radio Future, qui fait honneur à son aîné. A l'heure des remakes HD, qui plus est après l'annonce de Jet Set Radio HD, premier du nom, à venir sur PSN/XBLA, on a donc hâte de voir arriver ce deuxième opus qui mérite également sa place dans votre ludothèque. Mais diable ! Quand aurons nous un jeu qui nous marquera de nouveau d'une manière aussi indélébile que l'ont fait les Jet Set Radio en leur temps ?! Un troisième opus peut être ??