Ce post est cooécrit avec Liehd, alias Le gamer aux mains carrées. Les images sont réalisées par Liehd, Critobulle et moi même.
Désolé.
Qui est Tetsuya Nomura?
Qui est il vraiment?
Nous le connaissons tous, de part l'importance des séries sur lesquelles il a travaillé. Il est adulé par certains. Insulté par d'autres.
Mais ces derniers ne comprennent pas. Ils n'ont jamais compris.
Ils ne comprendront peux être jamais le génie de cet homme.
Testuya Nomura est un immense artiste, un gigantesque character designer, un colossal créateur.
Et je ne supporte pas que l'on dise, et que l'on déclame que cet homme est dépourvu de talent. Ceux la, les médisants, les incultes, ceux qui pensent qu'Indochine est un bon groupe, que Guillaume Musso est un grand écrivain, et que la Xbox One est une merveille, ne méritent pas d'attention.
Lecteur, soit prêt psychologiquement. Car aujourd'hui va être rétablit une vérité trop longtemps reniée.
Tetsuya Nomura est un génie.
Et nous allons vous le prouver, même si nous ne traiterons pas l'intégralité de sa carrière (Nous ne parlerons pas de Parasite Eve, the 3rd Birdthay, etc...)
Jeunesse et début de carrière
Tetsuya Nomura est un artiste japonais. Il nait a Osaka, le 8 aout 1972. Un date et un lieu qui auront une importance non négligeable dans sa carrière. Car rien, dans la carrière de Nomura, n'est anecdotique. Il n'y a pas de coïncidence, juste le destin, la chance, la bonne fortune. Osaka est une ville japonaise, chef lieu de la préfecture du même nom, et troisième plus grande ville du territoire nippon. Elle est située au sud d'Honshu, l'île principale de l'archipel. Traversée par plusieurs rivières, elle contient également l'aquarium Kaiyukan, ouvert en 1990, un aquarium que Nomura a probablement visité, et qui va grandement l'influencer dans son travail sur la série Final Fantasy, tout comme le milieu marin dans sa globalité, mais nous y reviendront plus tard.
De part le peu d'études, et de biographies de Nomura, ce qui est une honte absolue, nous ne disposons que d'un minimum de renseignements sur son enfance et son adolescence (nous savons par contre qu'il manifesta son talent dès sa plus tendre enfance, remportant de nombreux concours de créations de cadeaux de fêtes des mères., la légende raconte que c'est a cette époque qu'il compris la force de l'asymétrie). Ces périodes étaient pourtant formatrices dans la création du sens artistique de tout artiste, qu'importe son style et son domaine. Ce que nous savons, par contre, c'est que son premier désir professionnel était de travailler dans le milieu du film d'animation. Ses études, il les fera dans une école artistique de publicité, dans laquelle il va apprendre le sens des images impactantes et directes, ainsi que la puissance de l'imagerie populaire pour attirer le spectateur commercialement. Ses cours aux beaux arts, immense institution artistique, lui fourniront une formidable technique ainsi qu'une grande culture artistique.
Car les détracteurs qui pensent que Nomura possède un style dirigé uniquement par l'imagerie manga et les gouts populaires sont des menteurs. Non, Nomura n'est pas de ceux la. Nomura n'est pas un créateur de personnages de RPGs lambdas. Nomura est un mythe, qui réfléchit toutes ses créations dans la globalité. Fond, forme, sens, induction. Les personnages de Nomura sont des œuvres d'arts, qui puisent dans toute la culture artistique japonaise. Notamment le mouvement Gutai, le Yoga et Le Nihonga, mais nous y reviendront. Nous signalerons juste qu'Osaka est la ville de naissance de Saburo Murakami, ce n'est pas anodin.
Revenons a l'histoire. Tetsuya Nomura, qui je vous le rappelle, souhaite travailler dans le milieu du film d'animation, découvre le jeu vidéo, et sa puissance artistique. Son idôle? Yoshitaka Amano. Un maitre que l'élève va dépasser. Un artiste dont les travaux, directement issus de la tradition du nihonga, transmettent l'émotion par le minimalisme colorimétrique et la puissance de la ligne. Un classique efficace, percutant. Un travail de la couleur monstrueux, une maitrise du dynamisme hors norme. Nomura, va, comme toute personne idolâtrant un artiste, tenter de l'imiter, de suivre sa route, de s'en inspirer. Et puis il comprendra, petit a petit, qu'il ne faux pas lutter contre plus fort que soi. Que parfois, afin d'obtenir la gloire, il faut s'opposer à ses idôles, partir dans une autre direction, s'inscrire en rupture. Car c'est en connaissant ce à quoi on s'oppose que l'on devient brillant.
Magnifique image d'archive montrant l'influence de l'aquarium d'Osaka dans l'oeuvre de Nomura
Nomura l'a compris. Il restera longtemps dans l'ombre avant d'exploser aux yeux du grand public. Alors il va travailler. Monter les échelons petit a petit, doucement, mais surement. Son premier travail de marque, le design des monstres de Final Fantasy V. Nous passerons rapidement sur le début de sa carrière d'artiste vidéoludique, car il est encore énormément sous l'influence de Yoshitaka Amano. Pour Final Fantasy VI, le chef d'oeuvre absolu qu'est Final Fantasy VI, il réalise originellement les designs de deux personnages de Setzer et Shadow, des designs retouchés par Yoshitaka Amano par la suite, mais très légèrement. Grâce à ce travail, il explose littéralement. En effet, seul un très grand monsieur saurait collaborer avec le génie créateur d'Amano. Par chance, du haut de son mètre 56, Nomura a pendant 6 ans constitué la fierté de l'équipe masculine de basket de son université, ou sa taille imposante l'a vite imposé comme pilier du club. Il s'acquitte si brillamment de sa tache que les dirigeants de Square sont impressionnés, lui permettant de rajouter certains détails aux personnages d'Amano (les cheveux verts de Tina, c'est lui par exemple). Son travail sur Shadow est également marquant, Nomura ayant choisi de le représenter tout de noir vêtu, encagoulé jusqu'au yeux, et armé de shurikens. Une véritable révolution dans le monde des ninjas, qui aura inspirés nombres de créateurs par la suite et dont seul l'auteur de Naruto se démarque avantageusement (le pantalon orange, ça marche).
Il réalisera par la suite des traductions de dialogues sur le jeu Live A Live, ainsi qu'une partie fantastiques décors du jeu Chrono Trigger, chef d'œuvre de la Super Nintendo. C'est aussi à cette époque qu'il adoptera le style capillaire de Nicolas Sirkis.
Final Fantasy VII
Viens ensuite, en 1997, le tournant de la carrière de Testuya Nomura. Ce tournant, c'est la création, et la sortie, d'un des plus grands JRPG de l'histoire, Final Fantasy VII. Les pontes de Square ont compris. Ils savent reconnaitre le talent la ou il germe, j'en veux pour preuve leurs diverses productions vidéoludiques au cours de l'histoire. Ils choisissent donc de confier à Nomura la direction artistique de Final Fantasy VII, chef d'œuvre absolu du jeu vidéo. Yoshitaka Amano à fait son temps, on l'écarte poliment, il n'est plus de taille face à son élève, d'autant plus que son style, trop perfectionniste, n'est pas adapté à l'arrivée de la 3D et aux faibles capacités de la PS1. Le sens de l'épique doit donc être simple, mais efficace. Populaire aussi. Nomura est tout à fait qualifié pour cela, même si l'expérience se révèle aussi révélatrice que frustrante. En effet, comme je le disais, les capacités de la console sont faibles, et elles obligent Nomura à une simplification contraire à son style, bridant son sens de l'esthétique hors norme. Les personnages sont lisses, épurés, presque habillés d'une pièce, sans fioritures ni détails, sans accessoires. Le résultat est presque triste, avec le recul. Les personnages sont certes charismatiques, Nomura ayant puisé dans la tradition japonaise et les codes physiques populaires, tel que les oeuvres de Toriyama par exemple. Cloud marquera les esprits, grâce à sa coiffure et son épée colossale, Aerith aussi, même si c'est plus pour son importance scénaristique. Sephiroth sera aussi très emblématique de la prise de pouvoir de Nomura, instaurant la règle du grand méchant à la chevelure soyeuse.
Le public ne s'y trompera pas. Final Fantasy VII est un carton et on en redemande.
Final Fantasy VIII
C'est donc reparti pour l'épisode suivant, Final Fantasy VIII dont la gestation marquera un tournant majeur dans la vie de Tetsuya Nomura. En effet, alors qu'il commence à peine à réfléchir au projet, il a la chance inouïe de pouvoir approcher Gackt, une superstar de J-Pop, à la suite d'un de ses concerts. Contre toute attente, c'est le coup de foudre immédiat. Nomura à trouvé sa muse, son inspiration, son leitmotiv. Et même mieux que cela, tout à la fois le prince et la princesse des milles et une nuits, en même temps. Hélas, Nomura est contraint de cacher sa passion, non approuvée par les pontes de Square, il doit cacher son amour, et sa seule catharsis sera la création. Son amour pour Gackt se transmettra alors dans ses personnages, comme un manifeste émouvant en l'honneur des sentiments.
On connaissait la théorie du monomythe de Joseph Campbell, publié en 1949 dans "Le héros au 1001 visages". Nomura va créer sa propre théorie du monomythe, après sa rencontre avec Gackt. Désormais, ses héros ne seront plus qu'un, une recréation perpétuelle de la même base si efficace et populaire. Ce héros, ce sera Gackt réinterprété, dans le physique comme dans les tenues. Squall, le Cloud d'Advent Children, Vincent Valentine de Dirge of Cerberus, Genesis de Crisis Core, Tidus, Lightning, Noctis... La déclaration enflammée est aussi belle que productive, puisque le charme androgyne du chanteur ne laisse personne de marbre, la preuve, quand on voit le succès populaire des héros de Nomura depuis l'épisode VIII.
Qui plus est, Final Fantasy VIII assoit sa réputation en lui permettant d'inclure (ENFIN \o/) des boucles de ceintures, des bretelles et des pendentifs aux panoplies des protagonistes, pour le plus grand plaisir des cosplayers avec lesquels il entretient des liens aussi étroits que profitables. Il faut dire que la profondeur scénaristique de cette histoire d'amour façon Hollywood (de l'aveu des personnes en charge du développement), - et notamment la complexité des caractères premiers des rôles - lui permet de briser les chaines de la bienséance et de donner la pleine mesure de ses capacités.
La galerie de personnages est impressionnante, excentrique, même si l'univers réaliste empêche un tantinet Nomura de déployer sa maestria. On se souviendra de Zell, le jeune homme blond au sourire de braise qui s'est malheureusement endormi chez le tatoueur, et qui préfigure l'arrivée de Snow, d'Irvine, le pistolero en gabardine, avec sa queue de cheval soyeuse qui flotte au vent; ou encore de Quistis, la maitresse d'école, affublée du chignon, des lunettes et du fouet de rigueur. Non n'oublieront pas non plus la séduisante Selphie, sans doute l'héroine la moins crispante de tous les épisodes canoniques. Bref, le joueur est à la fête.
Par conséquent, c'est avec beaucoup de déception et d'appréhension que les fans apprennent le retour de Yoshitaka Amano aux commandes de Final Fantasy IX. Le retour est en demi teinte, et confirme ce que les décideurs avaient justement présenti. Amano est has been, il a fait son temps. Ses designs ne ressemblent plus à rien, on le somme de les reprendre, de les réadapter. Rien n'y fait. Finalement, pour limiter la casse, l'équipe opte pour une esthétique à la Pixar, mais le cœur n'y est pas, le cœur n'y est plus. Amano quitte le navire, se contentant des logos. C'est l'heure de l'apogée de Nomura, de sa plus belle œuvre, pour l'arrivée de la PS2.
Final Fantasy X.
Final Fantasy X et Final Fantasy X-2
Final Fantasy X sort le 19 juillet 2001 au Japon, et il faudra attendre jusqu'au 24 mai 2002 pour le voir débarquer en France. Le jeu a eu un succès colossal, se vendant a 7,95 millions d'unités (Chiffres de 2009), et ayant été élu meilleur jeu de tous les temps par les lecteurs de Famitsu début 2006. Sa suite, Final Fantasy X-2, sotira en mars 2003 au Japon et en février 2004 en Europe. Un remake HD des deux épisodes sortira d'ailleurs bientôt sur Ps3 et Vita, jetez vous dessus. Après ce petit topo temporel, revenons a ce qui nous intéresse, c'est a dire le travail de Nomura sur le jeu. Final Fantasy X, c'est la chapelle Sixtine de Nomura. Je ne déconne pas, je le pense vraiment. Et je vais vous le prouver. Alors pourquoi? Car Tidus.
Tidus, le plus grand personnage de l'histoire du jeu vidéo, une merveille au niveau artistique. Sans surprise, pour le design de Tidus (la encore, nous ne traiterons pas de son caractère et de sa personnalité), Nomura choisit encore une fois Gackt comme modèle, en profitant des nouvelles capacités techniques de la playstation 2 pour affiner des détails qui lui sont si cher. Le visage de Tidus n'a rien de profondément novateur quand on connait le style de Nomura, si ce n'est que de part l'âge du héros (17 ans) son aspect androgyne est renforcé. La seule innovation vient de la coupe de cheveux, qui, si elle garde la tradition des mèches flottant au vent, opte pour un style plus occidental afin de plaire de plus en plus aux joueurs européens et américains, qui pourraient être rebutés par l'apparence très typée japonaise des autres épisodes de la série FF. Le problème, c'est que Nomura, habitué aux chanteurs de J-pop, prend Meg Ryan pour un garçon, et fasciné par sa beauté, va affubler Tidus d'une copie de sa coupe de cheveux. Certains critiqueront violemment ce choix, Le gamer aux mains carrées par exemple, qui m'a aidé à écrire cet article. Le traitement de Tidus à en effet crée de nombreux débats entre nous. Car l'art se joue de l'aléatoire et des erreurs. Une erreur, une fausse note, peut être corrigée pour apparaitre comme géniale. C'est ce que je ressent vis à vis de Tidus. Car si son visage lui donne un air de garçonnet prépubert insolent, il va permettre a Nomura d'aller explorer un registre qu'il connait et qu'il maitrise extrêmement bien, l'absurde. "Foutu pour foutu, je n'avais pas le choix, il fallait créer le décalage, le WTF, l'anomalie qui ferait de mon ratage quelque chose de sublime". A la manière d'un Picasso, Nomura va creuser son approche artistique pour régresser et rechercher l'essence de l'absurde. Il va surprendre tout le monde, pour le plus grand bonheur des fans, aller encore plus loin dans l'imaginaire que dans FF VIII, pour le plus grand bonheur des fans (On dit qu'il tient son intelligence de moule du fait que Nomura ai été marqué par ses visites à l'aquarium d'Osaka). Le short asymétrique, directement issu de sa découverte du cubisme, en est l'exemple le plus frappant. Ce short est unique, surprenant, choquant. Car il sort des normes, des codes, il possède des fermetures éclair, il est amovible. C'est du jamais vu, c'est génial. La fantaisie continue sur le reste de l'habillage, avec les manches asymétriques et le gilet jaune qui rentre en contraste avec la couleur sombre de la salopette. Nomura, a ce moment précis, rompt avec les codes de l'art et du character design (même si les bretelles et les ceintures sont toujours présentes), s'oppose, et c'est dans cette opposition qu'il va s'affirmer, comme nombre d'artistes qui ont crée le scandale depuis la nuit des temps. Alors oui, même aujourd'hui, Tidus divise encore. Mais c'est cela qui fait sa force. Monsieur Nomura, vous avez créé un chef d'oeuvre intemporel.
Mais il fallait suivre Tidus, il fallait que les personnages secondaires soient aussi déroutant que le héros. et ils le sont. Lulu, la mage noir aux atouts mammaires renversants par exemple. On passera sur la difformité anatomique, finalement assez répandue dans les œuvres de fiction (il faudra qu'on m'explique un jour, d'ailleurs, pourquoi toutes les héroïnes de fantasy ont des seins énormes). Si Nomura a gardé pour ce personnage un ensemble assez classique, il s'est rendu compte, après avoir achevé le design de Tidus, qu'une robe en ceintures était largement plus cohérentes qu'une robe en tissu, pour le plus grand bonheur des cosplayers, qui depuis, galèrent a mort pour réaliser cette robe. Elle doit être lourde en plus. Et elle à du causer un génocide vaches.... Oh, mon dieu, quelle horreur....
Auron, le badass du groupe, l'homme noble, est lui aussi très bien travaillé. Son grand manteau rouge est extrêmement classe, sa vieillesse lui confère une aura de grand sage capable de prendre du recul sur les situation, il a souvent la main rangé dans la doublure de sa veste (Napoléon, encore une fois), mais surtout, son col lui encercle totalement la bouche, ce qui renforce l'aspect mystérieux du personnage. Ce col est également très pratique pour éviter de postillonner à la figure de ses interlocuteurs et ainsi éviter de transmettre des maladies à Tidus. Pratique et beauté, Nomura a pensé à tout. Je ne vais pas m'attarder sur Rikku, la mineure de service à moitié a poil qui va se balader les fesses a l'air dans les forêts pour faire de la chasse au démon, car c'est un des rares personnages que je ne trouve pas très réussi, hormis sur son style capillaire, souple et varié. Wakka, quand à lui, est resté dans l'histoire pour les mêmes raisons que Seymour, dont nous traiterons plus tard, c'est a dire ses cheveux, que Desireless et Billy Idol envieraient. Et pour renforcer l'absurdité géniale du personnage, Nomura a jugé bon de lui mettre des tongs, ainsi que de le doter de porte fruits sur les manches. Puis vient Seymour, un de mes personnages favoris. Tout, chez lui, est réussi, délicieusement travaillé, que ce soit sur le manteau très dark, magnifiée par un choix de couleur complémentaires rouge vert, ainsi qu'un superbe décolleté jusqu'a la ceinture (la classe des années 80 ne disparait jamais), que sur son visage. En effet, les veines bleues sur le front lui confèrent un charisme sans précédent dans l'histoire de la série, et Nomura joint encore une fois l'esthétique à la pratique dans la chevelure de Seymour, qui peut servir de porte manteau et de rôtissoire. Les Ronso, eux, démontrent l'incroyable talent précurseur de Nomura, qui devance, grâce a ce peuple, de plusieurs années les Na'vi du film Avatar de James Cameron. Après étude de tous ces personnages, on se sent presque déçu de l'apparence de Yuna, une jeune fille certes extrêmement belle (mes caleçons et mon oreiller s'en souviennent), mais dont les vêtements n'osent pas assez, les étoffes étant relativement sobres et classiques. Dommage.
Final Fantasy X-2 permet à l'artiste d'explorer de nouvelles pistes et d'introduire un concept révolutionnaire dans son approche des garde-robes : les culottes, les strings et les tangas, ce qui ajoute d'autant en caractère à ses créations féminines (et masculines aussi, d'ailleurs). Dis-moi ce que tu portes, je te dirais qui tu es : suite à un article lu dans Cosmo, Nomura s'appuie sur les plus récentes découvertes en matière de profiling pour dessiner à ses protagonistes les mises les plus en adéquations possible avec leurs personnalités. En résulte un effet de proximité qui ajoute à leur réalisme : on jurerait des vrais gens, et ils n'auraient aucune peine à se fondre dans la masse de la Côte d'Azur, au moins en juillet-août. Preuve que le photo-réalisme, c'est avant tout une question d'état d'esprit. Le designer profite aussi de cette occasion pour explorer d'autres voies, dans lesquelles il excelle sans exception : il danse en motion capture pour l'intro de ce même FF-X2 (sur une chorégraphie de son cru), écrit des paroles en latin pour certains soundtrack et réalise intégralement le film Advent Children, dans lequel Gackt joue à la fois le héros, l'ami du héros et au moins deux des méchants.
Vous l'aurez compris, Final Fantasy X et sa suite sont des chefs d'oeuvres car ils sont uniques et choquent l'oeil du spectateur, par la singularité des créations de Nomura. Tant mieux, a une époque ou le conformisme est de mise.
La série des XIII
Final Fantasy XIII est publié d'abord au Japon en exclusivité Playstation 3 le 17 décembre 2009 et en Europe le 9 mars 2010 sur PS3 et Xbox 360. Cet épisode est le premier de l'ère HD, et la puissance des machines va permettre à Nomura d'affirmer encore plus sa liberté artistique. FF XIII-2 sortira quand à lui le 15 décembre 2011 au Japon et le 3 février 2012 en Europe, et Lightning Returns: Final Fantasy XIII est quand à lui prévu le 14 février 2014 sur les mêmes plateformes. Les personnages de Final Fantasy XIII (et ses suites) recevront un accueil assez partagé, tout comme le jeu en général d'ailleurs. Comme d'habitude, Nomura va se charger du character design des personnages, que nous allons étudier.
Tout d'abord, prenons le cas de Lightning, héroïne de la série des XIII, qui aura le droit à son épisode totalement dédié, Lightning Returns: Final Fantasy XIII. Nous ne parlerons ici que de son aspect physique, car son background à été crée par Motomu Toriyama. Femme forte, mais très distante au début de l'aventure, Lightning est reniée par une part des joueurs, qui la considèrent unidimensionnelle et ennuyeuse, et adulée par d'autres, qui louent sa beauté. En effet, même si elle possède un caractère très fort et très masculin, Nomura à su, grâce à sa maitrise artistique, rendre ce personnage visuellement attachant et culte pour tous les fans de cosplays. Yeux bleus et profonds, peau lisse, anatomie fine, les codes classiques de la beauté sont repris, pour le plus grand bonheur des fans. Mais ce qui fait la particularité et la singularité de ce personnage, c'est sa couleur de cheveux, un rose éclatant qui fera fondre les otakus et ne fera qu'augmenter le charisme de la belle. Pour une fois, on notera que Nomura abandonne la surabondance de gel Vivel Dop Fixation béton pour privilégier des chevelures flottant au vent, et ainsi augmenter le lyrisme de certaines scènes. Bon, ok, c'est aussi pour montrer que la PS3 en à dans le ventre, mais c'est accessoire. Malgré tout, les personnages de Final Fantasy XIII ne sont pas très convaincants, un peu trop standardisés, à mon sens. On est loin du lâché prise total et de l'émerveillement visuel d'un Final Fantasy X ou d'un Kingdom Hearts. On notera ça principalement dans les costumes de Lightning et ses compagnons. Celui de la belle est assez standart, sans véritables fantaisies. L'harmonie colorimétrique rouge-vert-noire-bleu sur les bras est fade, les ceintures peu nombreuses.
Gackt a pris une part extrêmement importante dans l'oeuvre de Nomura
On notera tout de même une magnifique cape bordeaux très pratique pour se rattraper in-extremis en cas de script qui fait casser un pont pile au moment ou les personnages passent dessus, ou encore des sacoches fixées au cuisses pour améliorer l'aérodynamisme de l'héroïne lors de ses bons monumentaux pour coller une rouste aux ennemis. Et ça ne la gène pas pour courir, non, car la belle est habitué à se balader avec des sacs qui se trimbalentt dans des positions inconfortables, comme son sac en bandoulière, qui lui tombe sur les genoux. On vous le dit, avec l'habitude, ce n'est plus un problème quelconque. Dans FF XIII-2, Nomura, conscient du classicisme gênant des vêtements de son héroïnes, puisera dans les influences chevaleresques pour la doter d'une armure beaucoup plus classieuse et cohérente. Plumes à l'arrière train, torse en forme de coquille St Jacques (probablement inspiré par ses visites à l'aquarium d'Osaka), piques au coudes et aux genoux pour massacrer Snow quand il dit une connerie, le design est nettement plus inspiré et réussi, d'autant plus qu'il est plus protecteur pour l'héroïne. Ben oui, les épaules avant des bras, les tibias avant le ventre, tout le monde sait les priorités d'une armure. Pour FF XIII-3, nous n'avons pas grand chose à noter, le design général n'a pas changé. Mais Nomura s'est permit plus de tentatives, au niveau de l'armure, une sorte de corset simili cuir qui fera rougir les jeunes hommes fans de SM, et surtout grâce à l'accessoire magique qui confère une classe jamais vu à Lightning, les lunettes de soleil. Ça change tout, des lunettes de soleil. Tout. Et là, c'est est l'exemple ultime. Ces lunettes de soleil, symbole même de la classe, avaient déjà été utilisées avec brio pour magnifier la puissance des êtres représentés sur les peintures d'histoires. Nomura à retenu la leçon. La preuve.
Attardons nous ensuite sur les autres personnages. Nous passerons rapidement sur Serah (pas d'insinuations douteuses, bande de gros dégueulasses), qui est la soeur de Lightning. Nous ne pencherons pas sur son cas car il faut bien avouer que son design est un copié collé de celui de l'héroïne, à quelques changements près. Nomura est un artiste qui réutilise souvent les mêmes modèles, ou du moins les mêmes inspirations. Certains le traiteront de recycleur, je préfère le défendre en disant que lorsqu'une formule marche, on aurait tort de ne pas la réutiliser, sans compter que la ressemblance se justifie de par le lien de parenté qui unit ces deux personnages. Disons simplement que Serah, c'est Lightning, en plus petite, en plus mignonne, en plus souriante, et en plus rose. Le design est propre, sobre, élégant, pas grand chose à critiquer. Viens ensuite le tour de Snow. Un de mes personnages préférés de cette série des FF XIII, une vraie perle en terme de chara design, car non seulement c'est un personnage extrêmement classe, dans son genre, mais il annonce également ce que seront les designs d'FF XV.
Snow, c'est le personnage classe par excellence. Profitant de son expérience acquise sur Final Fantasy VIII, Nomura nous fournit ici un personnage esthétiquement génial. Alors, pourquoi je dis ça? Tout d'abord, Snow, même s'il apparait comme un infect égoïste au début du jeu, possède un physique assez remarquable. Musculature saillante, yeux bleus, cheveux blonds, les codes de la beauté angélique sont repris avec brio, au point de le sanctifier - ou presque. Sa tenue faussement décontractée, à l'opposé, témoigne de son humilité, laquelle confine presque à la piété, celle-là même qui définit tout pèlerin. Son visage change légèrement dans le XIII-2. Il est plus mature, a le regard plus sévère, fait plus Bad Boy. Au niveau chevelure, Snow a été longtemps critiqué, légitimement, car sur l'épisode XIII, son bandana cachait une chevelure soyeuse qui mettra en émoi toutes les jeunes filles en fleur de la planète dans le XIII-2. Fini le couvre chef, les cheveux de Snow sont libérés, plaqués en arrière, se dressant fièrement en pics souples. Une vraie oeuvre d'art capillaire, doublée d'une jolie pub pour Vivel Dop, dont le chiffre d'affaire augmentera grandement après Final Fantasy XIII-2, les cosplays de Snow se multipliant.
De grands peintres avaient déja utilisé les lunettes de soleil pour que leurs personnages soient plus classes.
Ici, Ingres.
Snow, c'est aussi une tenue vestimentaire aussi inimitable que géniale, comme nous l'avons suggéré précédemment. Il porte un imper beige ultra classe, des gants en cuir lui donnant un certain coté badass, qui contrastent avec un col en V très sexy. Snow, c'est aussi un jean noir sobre, mais raffiné, et une écharpe qui lui pend entre les jambes. Une putain d'écharpe qui pend entre les jambes. Rien que pour ça, Nomura est un génie. Lorsqu'un de vos personnages est trop sobre, il trouve toujours LE détail qui va le faire sortir du lot. Chez Snow, c'est cette écharpe lui donnant un petit air débraillé absolument craquant. Ok, c'est pas pratique, mais on s'en fout. On est dans un jeu vidéo, oui ou merde!? Grosse erreur, cette écharpe disparait dans le XIII-2, et l'imperméable devient noir. Le personnage devient alors plus dark et moins attachant.
Sazh et Fang, maintenant. Commençons par Sazh qui, au premier abord, apparaît un peu comme « le noir de service ». Lui aussi est porté à bout de plume par un Nomura en grande forme. Si son visage n'a rien de particulièrement original, son charisme est indéniable, en grande partie grâce à son physique de sage, et à son coté western. Le petit chocobo lui apporte un coté trop choupi en plus <3. Fang (que je qualifierai de babakool du groupe) est elle aussi particulièrement séduisante. Aussi belle que garçon manqué, elle aussi a oublié le Vivel Dop pour des cheveux qui valorisent la PS3 (ce qui laisse présager du tout bon, en ce qui concerne le futur du Luminous Engine). Sa tenue, de la même façon, est particulièrement soignée, très adaptée au combat, avec des vrais petits morceaux de caribous morts pour faire fuir les soldats.
C'est meuuuuuuugnoooon
Viens ensuite le tour de Vanille. Ah, Vanille. Tant décriée, tant conspuée. Alors qu'elle est, comme les autres personnages, un authentique chef d'oeuvre artistique, peut-être l'un des plus réussis de la carrière de Nomura. Vanille, c'est une jolie jeune fille hyper craquante, donc les couinements sont absolument adorables. Son visage lui donne un air légèrement infantile pour le plus grand bonheur des prêtres.... pédophiles. Pardon. Si on sera d'accord pour dire que sa tenue est un peu trop légère pour les scènes d'action, force est de constater que Vanille possède des vêtements et des bijoux de premier ordre. C'est mignon, c'est coloré, c'est frais. Et la encore, un morceau de Caribou mort, pour la classe et la sécurité. Notez aussi ces magnifiques chaussures. Ce n'est pas tous les jours que l'ont a le droit à des défilés de mode et des tenues aussi raffinées dans le monde de la HD. Je ne parlerai pas, par contre, de Hope et Noël, deux personnages sur lesquels je ne trouve pas que Nomura ait réalisé de prouesses. Ce post étant déjà assez long, je vais finir la série des FF XIII sur le méchant de FF XIII-2, Caius.
Caius. Le méchant de FF XIII-2. Tu croyais que Sephiroth était stylé, que c'était un des plus grands antagonistes de l'histoire du jeu vidéo. Tu te trompes. Car derrière Seymour, il y a Caius. Caius est un tour de force pour plusieurs raisons. Tout d'abord, par la façon dont son look incorpore la culture des indiens (j'entends par-là ceux des USA) dans le monde de Final Fantasy. Bandana, plumes, breloques multicolores, et cette chevelure lisse, un classique depuis Sephiroth, confèrent à Caius un charisme colossal. Son armure violette et noire inspiration science-fiction est également un modèle du genre, preuve du talent monstrueux du designer pour créer des méchants marquants. "
La série Kingdom Hearts
Ah, Kingdom Hearts. Le design de Kingdom Hearts. Peux être l'un des jeux ou Nomura est le moins convaincant, car il produit un design qui correspond à l'ambiance WTF du jeu, alors que son génie vient de sa faculté à déstabiliser le public. Kingdom Hearts, c'est l'association du design de Nomura et de l'univers Disney. Une idée de base originale, et assez barrée il faut bien le reconnaitre.
Le design des personnages est lui aussi totalement absurde, mais c'est ça qu'on aime. Prenons l'exemple de Sora, le héros principal de la série. Sora est un jeune homme au physique typique des personnages de Nomura. Yeux bleus, sourire éclatant, cheveux en piques, avec un max de gel. Mais là ou il devient intéressant, c'est dans ses vêtements et son arme. Parlons d'abord de la tenue. Sora porte des superbes baskets jaunes assez imposantes, permettant d'augmenter de manière considérable son sex appeal. Ajoutez à ceci une tenue rouge au short gonflable et braguette apparent, ainsi que des chaines qui pendouillent, et vous obtenez un des personnages les plus excentriques de la carrière de Nomura. Sora est aussi une réinterprétation de St Pierre, a travers son arme.
Même lui approuve ce post! Like, like, like (Ipiip style)!
Le problème de Nomura sur Kingdom Hearts, c'est que, comme je le disais, ces absurditées et ses fantaisies graphiques semblent normales au vu du concept. Et du coup, elles en perdent de leur force et de leur impact. Voila pourquoi Tidus est une oeuvre parfaite, et que Sora l'est beaucoup moins. Question de contexte. Pourtant, on voit qu'il reprend toujours ce qui a marché, avec Riku par exemple, un joyeux mélange de nombreux personnages crées au détours des FF, les baskets de jeun's et le t-shirt jaune inspiré de Tidus en plus. Pour être honnête, même si j'adore Nomura, il n'y a pas grand chose à dire sur le design général de la série Kingdom Hearts. Tous les personnages sont des copiés collés des personnages de Final Fantasy, auquel on a rajouté des jeans et un look d'adolescent. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ces copiés collés sont réalisés à partir de créations déjà géniales, ce n'est donc pas un problème.
Conclusion
Nous en avons terminé. J'espère que ce modeste article aura rétablit la vérité dans vos coeurs et vos âmes, et que vos moqueries et vos railleries envers Nomura n'auront plus lieu d'être. Cet homme est un génie qui mérite une gloire encore plus grande que sa gloire actuelle.
Merci pour votre lecture.
Et souvenez vous, Tetsuya Nomura est un immense artiste.
Ou pas.