Version avec les screens et la musique disponible sur mon blog

Vous n'êtes pas sans savoir que le humble indie bundle 8 était assez exceptionnel. Il contenait de nombreux jeux de très bonne qualité, dont Little Inferno (dont la critique à déjà été publié), Proteus, Thomas was Alone, Hotline Miami, et un certain Dear Esther. Crée par le petit studio The Chinese Room, le jeu m'a intrigué, de par les bonnes critiques qu'il a reçu dans la presse. Alors, dès que j'ai vu qu'il était dans le bundle, je l'ai pris, et je l'ai lancé.

Je ne sais pas quoi penser de ce jeu. Et même à tête reposée.

Dear Esther, c'est une île, une île que vous allez explorer au travers de 4 chapitres. Une île esseulée, vide, aride, ou vous allez vous retrouver face a des navires échoués, rouillées, devant un spectacle d'abandon et de vide saisissant. Car si Dear Esther comporte un atout, c'est son ambiance et sa patte artistique. L'île est belle, le travail sonore au niveau des bruitages est extrêmement bien controlé, le vent vous transperce, la solitude est omniprésente, constante. Oppressante, parfois. Alors vous avancez, vous explorez. Vous prenez les embranchements, minces, très minces, trop minces, et vous admirez des paysages qui bien que grisatres sont tous bonnement magnifiques. Je pense surtout au chapitres 2 et ses splendides grottes que la lumière révèle, avec ses grandes stalactites solitaires et ses mousses fluorescentes, ses signes énigmatiques sur les parois. Le chapitre 4, avec la désolation en pleine nuit, au clair de lune, cette plage solitaire, ces bougies qui tracent un chemin funeste. Dear Esther, c'est une fascination du paysage. C'est magnifique, c'est envoutant. La preuve avec ces quelques screens.

Dear Esther, c'est une musique. Une musique tellement maitrisée, tellement belle, au violoncelle (ou violon) et au piano, composée par la talentueuse Jessica Curry. Une musique qui va grandement participer à l'ambiance quasi onirique du titre. Les mélodies sont superbes, entre mélancolie et inquiètude. Je vous laisse apprécier avec la musique que j'ai placé en début d'article.

Dear Esther, c'est un scénario, une histoire, une narration. Que je n'ai malheureusement pas totalement compris, n'étant pas bilingue. Alors je suis passé a coté d'une immense partie du jeu, c'est certain. En tous les cas, la narration, qui n'interrompt jamais vos actions, est agréable et la voix off, assurée par Nigel Carrington, est très convaincante. Je ne vous spoilerai pas l'intrigue, mais sachez qu'elle est très mélancolique et émouvante, et assez métaphorique également. On prend plaisir a la suivre, et on cogite pour tenter de comprendre les liens. Dear Esther réussit cette maitrise de la narration, en posant une histoire assez intéressante, un vent de fraicheur dans le paysage stéréotypé du jeu vidéo.

Car Dear Esther, c'est un jeu qui se limite à une action. Une seule, celle de marcher. De presser le bouton Z de votre clavier et d'avancer, en bougeant votre souris pour vous orienter. Alors, c'est très limite. Généralement, le manque d'interractivité ne me gène pas trop, à partir du moment ou il est bien amené, bien maitrisé. Sauf que là, c'est trop peu. Je suis très amateur des expériences vidéoludiques contemplatives, j'ai d'ailleurs adoré cette notion de voyage. Mais ici, vous n'avez rien à faire, rien a part avancer avec pour unique but d'aller a la prochaine fenêtre de dialogue. C'est vide, c'est laborieux. 

Dear Esther, c'est surtout une cruelle déception. J'ai apprécié le voyage artistique, l'intrigue, mais j'ai surtout eu l'impression d'avoir joué à une beta. J'ai l'impression que ce Dear Esther est un extrait de quelque chose qui aurait pu être fantastique. Avec une île plus grande, un gameplay point n' click ou quelque chose du genre. Avec plus de cheminements spatiaux.  Avec plus de zones. Avec une histoire plus longue. Mais j'en demande peux être trop. Je me suis laissé emporter par la vague d'enthousiasme autour de Dear Esther et j'en ai oublié de juger les choses pour ce qu'elles sont. 

Dear Esther restera dans ma mémoire comme un jeu qui n'a pas assez tenté. Un jeu qui aurait pu être tellement plus...