J'avais cru ne plus en être une. Quatre ans que j'ai raccroché le cosplay, deux ans que j'ai quitté mon asso d'AMV (et ça a été dur, parce que je l'ai fondée), une dizaine de semaines sans avoir écouté une seule BO d'anime. A part Infinity de Macross Frontier, mais c'est une de mes sonneries personnalisées. Et oui, j'attends un peu avant de décrocher. Je suis en manque. Bref, je pensais avoir passé le cap de la maturité et laissé derrière moi mon passif d'anime fan. Jusqu'à Summer Wars, sa monté en puissance jouissive et son final digne de mes plus grands fantasmes. Avec un petit peu de magical girl dedans, même. Le pied !
Summer Wars, c'est un anime tranche de vie héroïque avec une belle couche de monde virtuel par dessus. Un divertissement pensé par Mamoru Hosoda (il a réalisé La Traversée du Temps, mais aussi des films Digimon et travaillé avec Takashi Murakami) pour toute la famille. Tous les codes de la comédie japonaise réussie sont présents, des personnages hauts en couleurs, les références aux Sept Samurai, des gags visuels... On se laisse emporter dans la folie douce de la famille Jinnouchi, réunie pour fêter l'anniversaire de la matriarche, une vieille au grand coeur et au courage de samurai. On s'attache rapidement à l'adorable Kenji, le crack des maths timide et gentiment amoureux de sa senpai, la belle Natsuki (un prénom que j'adore depuis Mai Hime puis Otome, j'assume mes goûts de merde). Et on vibre d'impatience à l'idée des grands moments d'héroïsme qui vont invariablement suivre la découverte du Love Machine (ouh ah ouh ! ouh ah ouh !) un virus qui s'attaque à Oz, la plus grande plateforme communautaire du monde. Très influencé par la touche Murakami, cet univers délirant de couleurs et de références laisse place aux fantasies les plus geeks : combats d'arts martiaux virtuels entre un lapin et un bouddha cannibal, des jeux de cubes ou de puzzle qui représentent les plus importantes infrastructures mondiale s'écroulent dans un jeu de lumière, des maison traditionnelles japonaises se referment tel un piège sur une figure impériale entre l'ange et le champignon atomique. Au milieu de tout ce bazar, des avatars animaliers complètement pop tremblent de peur et un couple de baleines veille au grain. Hallucinant, on vous dit !
Ce qui va vous toucher dans Summer Wars, c'est son message plein d'espoir et d'héroïsme, cette façon de ne jamais abandonner, de toujours se battre même si on n'est pas le plus fort ou le plus doué. L'entraide, la volonté, et un bon matos informatique sont tout ce qu'il faudra à Kenji et le clan Jinnouchi pour sauver le monde. Moi, j'appelle ça le Shonen Bushido, et c'est typiquement le genre d'était d'esprit qu'on loue dans Naruto, ou Saint Seya. Ces scenes épiques dans lesquelles des héros qui n'ont l'air de rien et toute une famille s'entraident avec détermination pour sauver des innocents. Oui, je l'avoue sans honte, j'ai pleuré devant la beauté d'une transformation de Magical Girl, et j'ai pleuré devant le courage du faible. Et j'ai pleuré quand les gens normaux se sont levés (enfin connectés) pour défendre leur monde, et ont placé leur futur entre les mains d'une jeune fille. ça m'a rappelé mes huit ans, quand je croyais dur comme fer que si ma mère m'achetait un chat, il m'offrirait une broche grâce à laquelle je protègerai l'amour et la justice. J'ai adoré Summer Wars, parce qu'il m'a réconcilié avec mon animefan intérieure.