Aujourd'hui c'est la 3D mais relief cette fois qui semblerai être mise en avant pour probablement créer un genre nouveau en matière du 7ème art.
Alors quand un film français sort en salle tentant de percer auprès des ténors du genre et qu'en plus il s'inspire d'oeuvre d'animation japonaise et américaine en apportant un design inédit, impossible de ne pas saluer sa prestation.
Il est comme une renaissance dans l'art du cinéma et sa tombe bien il porte le même titre.
Renaissance est un film d'animation de polar et de science-fiction, co-produit par la France, l'Angleterre et le Luxembourg, réalisé par Christian Volckman et sorti en 2006 en salle.
Année 2054 dans un Paris futuriste surmonté d'architectures vitrés et arrondissements méconnaissables ou seul la Tour Eiffel en reste le symbole de la capitale. L'histoire relate la disparition ou plutôt kidnapping d'Ilona Tasuiev ,jeune scientifique brillante travaillant pour une multinationale puissante Avalon qui charge l'inspecteur Karas de la retrouver.
Son enquête le mènera à découvrir un sombre passé datant de 2006 avec une maladie appelé progéria, la recherche du docteur Jonas Muller le mentor de Ilona, sur le génome humain en quête d'antidote...voir, d'immortalité. Sans compter qu'Avalon semble cacher une mystérieuse ambition.
Réalisé par Christian Volckman, on doit ce concept visuel à Marc Miance et pour la production les commandes de Aton Soumache et Alexis Vonarb le tout sous la direction artistique de Pascal Tosi. Attitude studio est le studio d'animation 3D avec l'aide de Miramax pour la réalisation et conception 3D.
Il se défini comme un animafiction soit la fusion entre un film live et d'animation dans le thème de la science-fiction et du polar noir. Un melting pot dont ce sont amusé les concepteurs pour nous livrer cet oeuvre d'art.
Science-fiction perçu dans les décores de la ville dans un lointain futur avec une ville de Paris totalement méconnaissable ou seule la Dame de fer dresse son pic pour bien cerner que l'action se déroule dans la capitale française. On ressent que les auteurs ont tenu à ne pas sombrer dans l'architecture hors du contexte européen puisque Renaissance réinvente tous les archétypes de la science-fiction et présente une ville encore similaire au Paris d'aujourd'hui lorsque l'on remarque les menus détails comme la verdure des lignés d'arbre similaire à ceux près de l'Arc de triomphe, le métro parisien et ses pancartes publicitaires ou les arrondissements qui accentuent encore plus les inégalités sociaux entre riches et pauvres ou les vieux quartiers sont devenu des musées, l'élite sociale se situant dans les hauteurs de building démesurés et luxueux toujours filtré de lumière avec des trottoirs transparents ou les piétons peuvent percevoir les routes sous leur pieds et baigné de panneaux publicitaire qui n'est pas s'en rappeler l'univers d'un certain Blade runner et Ghost in the shell dont le film en assume pleinement la source d'inspiration. Du verre, il y'en a dans Renaissance, Paris étant une ville très vitrine à la manière d'un Mirror's edge que l'on retrouve encore dans le film et dont l'absence de couleur le met bien en valeur. Il en est de même pour la demeure de Farfella Nusrat un grand caïd d'origine musulman vivant dans un palais très oriental dans l'un des sommets de Paris. Puis se distingue les pauvres toujours vivant sous les ponts ou ruelles à l'abandon servant de décharge ou d'implantation de pilier métallique servant à maintenir les architectures d'un haut. Chaque lieu à une résonance sur le scénario, aucun décore n'est placé la au hasard: l'autoroute pour la course poursuite, la serre pour une séquence de gun fight, les boites de nuit devenu sujet au rencontre d'indique nocturne, aucun décore n'a été crée pour ne servir que d'esthétisme, chacun ayant été conçu pour y jouer un rôle prédominant.Un design qui s'étend jusque dans le mobilier et véhicule du film dans ce Paris à la fois hight et low tech qui conservera sa marque de fabrique "à la française" comme en témoigne la voiture du héros une Citroen dont le constructeur automobile a lui même désigné le prototype durant 3 mois pour les besoins du film mais qu'il estimerai impossible de conduire réellement.
Le concept était d'offrir une histoire intemporel dans un monde rêvé...et la réussite est là.
"Réaliser un film d'animation français pour un public adulte n'était pas gagné", confirme son réalisateur. 6 ans de création par 6 personnes majeurs pour que naisse enfin Renaissance et pas sans coup de pouce en plus du génie créatif puisque Disney lui même participera financièrement avec l'apport de 3 millions -une première de l'histoire- mais sans intervenir dans son développement puisqu'il estime que Renaissance reste un "petit" film d'animation européen....assez gonflé quand on voit les dernières prod Disney, certes techniquement beaux, mais désuètes et sans grande originalités aujourd'hui et ce depuis 2 ans.
La technique pour développer Renaissance est désormais connu de tous à commencer par le passage au story board fait au crayon et l'encre de chine pour ensuite donner vie à ce monde papier en 3D animé. Le passage par le motion capture fut capital pour réaliser au mieux la modélisation des personnages avec une sélection d'acteur via un passage en casting très strict bien qu'on ne les verra pas physiquement dans le film. Il faudra 3 mois pour qu'on trouve qui incarnera au mieux l'inspecteur Karas en la personne réel de Robert Daney. Crystal shepard-cross incarnera les mouvement de Bislane tandis que Robert Watson prêtera ses traits à Nakata et Max hayter sera Dallenbach. Tout les inconvénients du mocap pour ses acteurs seront mis à contribution puisqu'ils leur faudra mimer, jouer, voir tenir des répliques d'objets eux même motioncapturé pour être retranscrit en 3D via les animatiques, soit les modélisations des personnages et objets en structure 3 dimensions souvent en modèle sheet (on ne modélise que le buste du personnage). Les animations globaux utilisent le keyframe pour ensuite ajouter tout le barbarisme technique adoré des fanatiques entre texturing, mapping et cie pour aboutir au plus important: la couleur, si je puis dire. Le rendu final des éclairages via le light board crée par les lighters; ayant la plupart d'entre eux ayant de grande formation graphiste et un sens aiguë de la composition; et la couche de noir & blanc.
C'est plus de 90 décores et 120 personnages qui furent modélisés avec 70 personnes pour générer l'aboutissement d'un seul plan parfois. Souvent usant de la triche avec des décores modélisés en camera mapping se qu'on appellerai aujourd'hui la 2.5D. Autant dire qu'avec un petit budget de 14 millions d'euros, Renaissance est une prouesse technique et visuel ayant fait preuve de grand savoir faire et travail minutieusement calibré et pointilleux pour ne pas dire perfectionniste.
Le choix du noir et blanc n'est pas anodin, les auteurs ont souhaité par ce billet rendre avant tout un véritable hommage au cinéma muet très expressionniste d'époque en "vieillissant" le film. Cependant son réalisateur à conscient qu'il vieillira plus vite que d'autre film d'animation en 3D ce qui s'avère fondé puisque malgré un bon petit succès, peu aujourd'hui connaisse cette oeuvre cinématographique.
Car le noir & blanc, souvent accompagné de contraste gris notamment pour les baies vitrés dont ce Paris en regorge, permet de rendre les personnages plus expressif et décuple l'émotion qu'ils dégagent et leurs sentiments intérieur ce qu'on souvent du mal à réaliser les films d'animation 3D en couleur dont les personnages sont souvent inexpressif intérieurement malgré un soucie de modélisation facial poussif. C'est un peu comme regarder les avatars de Shenmue encore pour ma part modélisé et expressifs à la perfection la ou les jeux HD nextgen malgré les visages blindés de pixel et polygones de merde restent souvent d'une neutralité affligeante rendant le personnage vide de sentiment intérieur. Ces ombres ou lumières sur ces visages dépourvus de couleur permettent de ressorti au mieux le regard des protagonistes, le reflet de l'âme comme on dit, les rendant vivant à souhait. J'ai rarement vu un film d'animation avec des personnages aussi réaliste !
Ces mêmes dualisme de dégradé permettant de bien différencier le jour et nuit et toutes les sources lumineuses adéquates.
Le film triche sur les jeux lumière parfois en composant l'image à la manière d'un peintre et non d'un photographe, puisque malgré la recherche minutieuse de projection de lumière sur un élément testé réellement avant d'être conçu sur l'animation 3D, le lighters se donnaient quelques libertés pour ajouter ou accentuer certaines sources lumineuse ou d'ombres pour cadrer au mieux à l'action. Les proportions du comédien devaient calquer au mieux à ceux du film en 3D également.
Chose intéressante, l'auteur affirme que la 3D permet tout les plans et cadrages inimaginables à faire renier John Woo et comme la démontré Appleseed. Pourtant Renaissance est "filmé" de manière traditionnelle comme tout film classique en posant la camera (pour faire imagé), en filmant des plans fixes durant les dialogues entre personnage ou seuls quelques scènes d'actions comme la course poursuite dérogeront aux règles. Cette façon de "filmer" sans exagération, ici point de mouvement à la "Matrixienne", rend un charme fou au film en plus du visuel.
Notons que j'ai visionné Renaissance en HDDVD et que malgré une qualité d'image d'une grande "pureté" d'un blanc immaculé, sa peut faire mal aux yeux à la longue.
Encore plus fou, dérogeant aux règles de conduite, Renaissance à d'abord créé son univers graphique avant le scénario puis pendant, retournant complètement le système de préproduction jusque la exigeant un script avant de filmer. Du coup, le scénario n'a cessé de muter et d'évoluer en fonction de l'univers graphique que les concepteurs proposaient dans leur story bord et modélisation 3D.
Risqué et confirmé puisque si l'ambiance visuelle est la, l'histoire de façon intemporel de Renaissance bien que sympathique, n'est pas d'une grande originalité. Le film calque sa genèse sur les grands thèmes abordés de l'animation japonaise entre thématique de clonage, génétique, et quête d'immortalité tout comme l'ambiance basée sur les oeuvres d'un futur contrôlé et gouverné par les superpuissances multinationales tout comme les personnages forcement typé européen mais avec un certain recul de stéréotype ricain.
L'enquête de Karas à la recherche de cette scientifique kidnappé lui fera découvrir les véritables intentions de son ravisseur et trouver un secret bien plus ample. Le film se divise et départage entre les scènes de dialogue et d'enquête façon détective solitaire à la manière d'un Deckard dans Blade runner et de petites séquences d'action assez timide bien loin des cocktails explosifs du grand hollywood mais amplement assumé, Renaissance ne souhaitant pas du tout faire dans l'exagération malgré que l'animation 3D le permettant tout comme la chronologie du film. On pourra assisté à une course poursuite de Citroen, un gunfight face à des hommes en camouflage optique dans une serre ou l'échappatoire de Ilona ayant infiltré la firme Avalon dans un blackout complet...pas d'ultra violence, ni de gore et encore moi de kung-fu, l'action de Renaissance se laisse regarder avec plaisir toujours grâce à ce contraste de noir & blanc qui donne un certain cachet hypnotique à celle-ci et faisant oublier certaine lenteur à l'histoire.
Les personnages ne resteront pas inoubliable dans leur comportement et psychologie déjà abordé, mais bien dans leur animation crédible de réalisme grâce au manque de couleur comme je l'ai abordé plus haut. Barthélemy karas (VF:Patrick Floersheim) sera le détective solitaire et insubordonné prêt à tout pour trouver des réponses à ce qu'il cherche. Le stéréotype du héros classique présenté pour la première fois dans une entrée maladroite avec une séquence de sauvetage de rapt d'enfant un peu tiré par les cheveux mais qui se laisse apprécié au fil du film. Le vrai regard se portera sur Bislane et Ilona Tasuiev (VF: Laura Blanc & Virginie Mery), deux soeurs aux caractères et physiques diamétralement opposé dont le noir & blanc fait justement ressortir cette opposition avec brio. Malgré des divergences cette dernière fera tout pour aider Karas à retrouver sa soeur. C'est d'ailleurs elle et ses relations étroites avec lui qui feront le duo de protagonistes majeurs du film occultant carrément la scientifique au second plan à la limite de la figuration. Un choix assumé puisque la personnalité de Bislane ne sera approfondie qu'à la fin du film dans une "énigme" que je détaillerai sous spoil plus loin. Vient ensuite Paul Dellenbach (VF:Gabriel Le Doze) dans son rôle de PDG d'un firme puissance, Jonas Muller (VF: Marc Cassot) dans celui du brillant scientifique et Nusrat Farfella (VF: Marc cassot) dans celui du caid, des clichés classiques mais dont les avatars représenté physiquement et ont été animé de façon très convaincante comme ces mêmes rôles joués par de vrais acteurs dans d'autres films.
Le scénario bien que sans réel génie a tout de même été amputé d'une heure de film passant de 2H30 à la base à 1H30 expliquant en partie certains choix absent. L'enquête de Karas le mènera à découvrir une vérité par une enquête mené méthodiquement à la manière d'un Columbo, basé sur la connaissance d'une maladie Progéria vieillissant prématurément des enfants dont le frère de Jonas Muller dont ce dernier avec l'aide de Nakata se serviront de cobaye pour y trouver un remède, une tentative qui aboutiront comme on s'en douterai à la morts des enfants. Mais l'histoire va plus loin qu'une simple tentative de cacher cette atrocité puisqu'on découvrira tardivement la véritable raison du kidnapping de la jeune scientifique étroitement lié à ce approfondie datant de 2006:
Il faut savoir que dans un film d'animation il ni a pas de prise de son direct avec un micro sur sa perche. Il faut réinventer tout le son de l'univers des décore jusqu'aux personnages. Le studio ne souhaitait pas prendre de comédiens connues pour doubler les personnages animés et malgré la crainte, la VF est magnifique (en VO ils ont pris plus connu comme Daniel Craig). Les doubleurs devant parfois faire preuve d'imagination pour doubler un animatique modélisé en 3D et non un personnage réel et parfois doublé sans mouvements à l'écran.
Le son en HDDVD est en DTS 5.1 master haute qualité ce qui est rare.
Les musiques sont signés Nicholas Dodd ayant porté son choix sur une musique symphonique et du piano électronique pour calqué sur l'ambiance du film. Les thèmes sont magnifiques comme Paris 2054, Nostalgia ou le Club 51. Y compris la musique qui défile en boucle durant le menu de sélection appelé Ted.
Il réinvente tout les archétypes de la Science Fiction se qualifiant d'animafiction et en explorant la 3ème voie cinématographique à la croisé d'un film live et du polar noir. Renaissance devait laissé entrevoir ce que sera le cinéma du futur selon son auteur....malgré le fait que sa conception ne fut pas repris par d'autre studio de l'animation, cela en fait de lui l'un des meilleurs