Attaquons-nous dans la critique de cette semaine à un titre français ! Rayman Origins a été développé par Ubisoft Montpellier et est sorti le 15 novembre 2011. La BO du jeu a été composée par Billy Martin et Christophe Heral qui a également assuré la direction artistique.Christophe Heral est un compositeur surtout actif dans le domaine du cinéma et de la télévision, et ce depuis 1985. Originaire de Montpellier, on ne peut que spéculer sur les raisons de sa participation à la production de Rayman Origins mais ce qui est certain, c'est qu'on en est bien contents !

Rayman Origins était pour moi l'un de ces jeux où en voyant les trailers et les annonces, et n'aimant pas particulièrement le genre du jeu de plate-forme, je me léchais quand même déjà les babines. Quels graphismes ! Quel Level et Character Design ! Et puis, la musique telle que l'on pouvait l'entendre dans les différents extraits semblait vraiment intéressante également.

La musique dans Rayman Origins est d'une richesse instrumentale et stylistique vraiment étonnante. Christophe Heral et Billy Martin mélangent ici une petite formation symphonique classique (cordes, cuivres, vents) à des instruments traditionnels (tels le didgeridoo et la flûte de pan) des instruments jazz, pop et disco (tels les saxophones et les guitares électriques), des instruments hawaïens (tels le ukulélé et les steel-drums), les voix et sifflements, ainsi qu'un nombre inimaginable de percussions en tout genre (tels les bongos, le xylophone, des tambours, des cloches, des carillons à vent, une batterie classique, des timbales et quoi encore je n'ai pas pu tout discerner tellement il y en a). Bien sûr, avec une telle richesse instrumentale, les styles musicaux affluent et on trouve aussi bien des morceaux à consonance « aborigène » avec des techniques de jeu diverses dans toutes les sections instrumentales (flatterzunge à la flûte et col legno aux cordes par exemple), comme des danses latines comme la samba et le cha-cha-cha, ou encore des inspiration mexicaines, en passant par de la comédie musicale, du pop, de la disco avec sa guitare wah-wah bien caractéristique et bien sûr par le jazz. D'ailleurs, les thèmes principaux de la BO ont tous un rythme ternaire et ce fabuleux « swing » qui les rend reconnaissables instantanément.

Toute cette richesse n'est pour autant pas lourde. Christophe Heral et Billy Martin se servent des outils qu'ils ont choisi pour donner une atmosphère de détente et de divertissement au gameplay et soutient ainsi à merveille tout l'esprit de Rayman Origins : divertir dans la joie et la bonne humeur !

En employant de plus savamment l'informatique et le post traitement, Christophe Heral et Billy Martin nous offrent des sonorités humoristiques comme par exemple les voix suraigües qui accompagnent notamment les niveaux subaquatiques et les stades bonus et qui représentent les Looms de manière générale. Mon morceau préféré de toute la BO reste d'ailleurs le titre « Lums of the Water », universel grâce à ses onomatopées chantées. Avec ce sens de l'humour très fin, Christophe Heral et Billy Martin restent totalement dans l'esprit du jeu et lui offre une richesse fantastique.

(n'oubliez pas de mettre la qualité au maximum, pour éviter au mieux la compression du son!)

Après toutes ces louanges, je dois quand même rajouter un petit point négatif. Si la musique de Christophe Heral et de Billy Martin souligne à merveille le gameplay du jeu, elle devient (dans toute sa joie et bonne humeur détonante !) tout de même rapidement agaçante, très en particulier dans les niveaux qu'il faudra recommencer plusieurs fois d'affilé et où la musique, s'adaptant au gameplay, recommence également depuis le début à chaque fois. A la manière d'un épisode de One Piece, elle devient parfois légèrement exaspérante si on cherche à se détendre ou à se reposer un peu après une longue journée. En revanche, elle est parfaite pour une soirée passée entre amis à jouer à Rayman Origins en multi !

S'il fallait que je décrive Rayman Origins en une phrase, je dirais ça comme ça : C'est un jeu qui prend tous les meilleurs éléments de tous les jeux du passé et qui les emploie d'une manière que personne n'avait imaginé avant pour les rendre encore meilleurs. Et pour la musique, il en est de même. Christophe Heral et Billy Martin prennent ici, tels des chefs étoilés, une pincée de ci, une pincée de ça - et ça donne un mélange délicieux. A table !