Et si on refaisait ce match... 

Duke Nukem Forever

      Aujourd'hui, lancement d'une nouvelle rubrique sur mon blog qui fait partie des deux idées majeures que j'avais prévues pour cette année ! "Et si on refaisait ce match ..." sera l'occasion de revenir régulièrement, le temps d'un billet, sur des jeux qui ont été victimes d'un MAUVAIS PROCES par la presse spécialisée et ont généralement finis injustement condamné par les joueurs, traînant parfois leur  sale réputation d'époque jusqu'aux confins du "Rétrogaming" actuel.

Et pour inaugurer cette rubrique j'ai choisi du lourd, en mettant à l'honneur le cas de Duke Nukem Forever, le maudit pestiféré.

     Le seul argument qui aura mis tout le monde d'accord sur ce jeu, c'est le miracle que cette Arlésienne de Duke Nukem Forever ait fini par sortir un jour dans le commerce ! Pensez donc : ce jeu, j'en ai personnellement  entendu parler pour la première fois dans les news d'un Consoles+ de l'été 1997... Et c'était une Lara Croft annonçant la sortie prochaine de Tomb Raider 2 qui ornait la couverture de ce magazine, pour vous dire... Grâce à ce jeu, on a appris à croire aux miracles dans le Jeu Vidéo,  et c'est lui qui nous a appris à  ne plus désespérer des sorties d'autres hits  d'aujourd'hui comme Gran Turismo 5, The Last Guardian ou Final Fantasy Versus XIII.

Dernière photo encore impressionnante de DKF que j'ai vu dans mans ma jeunesse: C'était en 2002 dans une annonce de sortie sur la naissante Gamecube de Nintendo!

     Et après plus de 13ans d'attente (du jamais vu dans la encore jeune histoire du J.V.), l'enfant DKF naquit enfin en ce beau printemps 2011.Tant d'attentes et d'espoirs placés dans cette suite spirituelle par une communauté de joueurs bien plus importante qu'à l'époque de Duke Nukem 3D...

Et tout ça brisé manu militari par la presse spécialisée quasi mondiale. Le jeu se paye une tôle dans presque toutes les rédactions, semblant décevoir partout les attentes quasi-mystiques qui étaient placées en lui. Et lâché dans le commerce, l'accueil est tristement similaire, DKF se faisant copieusement arroser verbalement de médias en forums sur le net, telle une boule de flipper se faisant systématiquement rosser et renvoyer dans les angles par une tournante de joueurs  aguerris.

      Aujourd'hui, le bide commercial et d'estime bien consommé, je pense que la vraie question qui a causé la perte de Duke Nukem Forever est là : Qu'est ce qu'on en attendait les gars ?

Car un petit retour contextuel autour du mythe de la license Duke Nukem s'impose : après  la fureur qu'avait provoqué DUKE NUKEM 3D (et son mode multi-joueurs dans les Lan Party notamment), le Plutonium Pack (et de nombreux Mods additionnels de la communauté Pécéiste) a poussé au maximum ce que le soft avait à offrir en matière de Level Design et de gameplay nerveux et jouissif.

Tout avait donc été dit sur le Duke, tandis qu'en cette fin des années 90 on avait globalement fait le tour des « Doom Like» bourrins avec leurs ennemis en sprites 2D avec les célèbres Hexen, Exhumed et finalement le mésestimé Doom64 qui furent même portés sur les jeunes consoles 32 et 64 bits.

Il faut être clair, à cette époque là tous les regards se tournaient déjà vers les parents de nos FPS modernes et Full 3D actuels : les Quake, Sin et Half life pour les exemples les plus marquants. Et dans ce Putsh Technologique, le renouveau du genre FPS bourrin et qui ne se prend pas au sérieux (à la Duke Nukem quoi !), c'était clairement SERIOUS SAM, n'en déplaise aux plus nostalgiques !

Quant au Duke, rassurez vous, la License n'a jamais été oubliée, puisqu'elle a même déjà tenté par deux fois de se renouveler avant "l'erreur DKF", en exploitant d'autres voies plus à la mode avec Duke Nukem : Time To Kill et Land of Babes sur Playstation (des Tomb Raider like à la 3ème personne) et Duke Nukem Zero Hour sur Nintendo64 (jeu d'action/aventure bourrin à la 3ème personne aussi et en full 3D). Mais ces tentatives n'ont déjà pas connu le succès du DUKE 3D, et qui s'en souvient vraiment aujourd'hui, hein ?

     Cette mise au point terminée, revenons au cas  Forever.

Et évidemment, si je me fends de ce billet rouvrant douloureusement une affaire bien classée dans la tête des joueurs, c'est que je ne suis pas d'accord sur la critique négative absolue de DKF. Mais carrément pas.                                             Duke Nukem Forever est blindé de bonnes intentions (mais ça, ça ne suffit pas, je sais !) et de qualités ludiques (ça par contre, c'est déterminant dans un Jeu Vidéo !) que les testeurs professionnels et le public ont délibérément minimisé par mauvaise foi. Oui c'est dur à entendre mais comme je suis pas bégueule je vais développer de toute façon ;-)                Déjà, dès le début de l'aventure on est immédiatement remis dans le bain de l'humour du Duke, avec réflexions et clichés de gros Macho 100% américain :  femmes objets de plaisirs sexuels, violence et Gore, quelques traits de scato au détour des W.C. croisés dans les niveaux du jeu... Et cet humour bien gras sera renouvelé tout au long du jeu à travers  des références aux anciens épisodes et ennemis extra-terrestres de la série, des succès  ou trophées a débloquer  qui sont des MAXI dédicaces a d'autres grosses licences de jeu-vidéo ("T'as le bonjour de... "), et même des niveaux entiers comme le passage dans la boîte de Strip, dont je ne comprends pas qu'il n'ait pas été cité dans le dossier sur LES BOITES DE NUIT LES PLUS MARQUANTES DU JEU VIDEO publié sur ce site, c'est absolument scandaleux !!                                     Et impossible de parler de l'ambiance Duke Nukem parfaitement soignée sans aborder la tonne de répliques cultes  clamée par notre héros, en Français et doublées par Daniel Beretta, la voix française de Schwarzy !                           Entendre Duke/Arnold lâcher en pleine fusillade « Et mes couilles sur ton nez, ça fait un dindon ! » avec son timbre de voix inimitable, ç'est à pleurer de bonheur et/ou de rire!                                                                                                                   Nombreux sont ceux qui se plaignent de l'humour  excessivement vulgaire et adolescent de ce nouvel épisode de Duke Nukem... J'ai du mal a comprendre qu'ils fassent  d'un pilier de cette série, son humour débridé, un défaut supplémentaire de cet opus : Oui, trois fois OUI, le Duke est machiste, provocateur et carrément tendancieux... mais cette particularité du personnage et de la licence a été repoussée parce que les possibilités techniques de nos machines actuelles le permettent aussi, en terme de dialogues, animations et mise en scène.                                                                                            Et puis soyons honnêtes, les ados et jeunes adultes que nous étions  à l'époque du succès intersidéral de D.N. 3D ne peuvent pas rejeter en bloc aujourd'hui l'ambiance de cette licence culte qui a évoluée en même temps que nous, tout comme ses développeurs.

Les petits gars de Gearbox Software  sont loin d'être des débutants en matière de FPS s'il vous plaît! Quand on connaît les difficultés, remaniements, remise à plat et changement de mains qu'à connu ce soft, je dirais même qu'ils se sont carrément bien débrouillé pour faire un tout cohérent de ce maelström de phases de gameplay à succès, oui mais géniales à leur époque de création surtout.                                                                                                                                            Au final, en plus d'une ambiance qui ne trahit aucunement ses origines, n'en déplaise à certains déçus, les bonnes idées de ce Forever fourmillent : à des fusillades violentes et bien "badasses" dans lesquelles on retrouve touteeeees les armes cultes de Duke Nukem, vous pourrez user de gadgets plus ou moins connus tels les "night googles" ou la poupée gonflable à l'effigie de Duke (utile pour faire diversion auprès de ses crétins d'adversaires), mais surtout l'usage de bières et stéroïdes permettant à notre Tank sur pattes texan d'utiliser le mode Berseker de Doom bien plus fréquemment que dans ce dernier. Et croyez moi c'est carrément l'extase de faire voler en morceau ces maudits extra-terrestres à la force de ses poings ! A propos des combats, ne vous arrêtez pas aux premiers échanges de tirs  du jeu à coups de laser alien : ceux-ci m'ont mis une frayeur tant ces armes sont molles  et ne donnent aucune sensation d'impact sur nos adversaires. Dès que vous remettrez la main sur de bons vieux guns bien de chez nous, ou bien l'indémodable fusil à pompe, vous vous sentirez  comme à la maison !

Ah le plaisir des bonnes mêlées bien sanglantes et nourries de plomb de Duke Nukem: vous retrouverez les armes classiques et badass que vous aimiez tant! 

La progression de notre "adulescent" auquel personne n'oserait rien redire est régulièrement entrecoupée de minis jeux ou QTE souvent débiles ou juste funs, de rencontre avec quelques survivants(e)s comme les jumelles Holsom (dérivées décadentes des célèbres et enviées sœurs Olsen ayant bien grandies elles aussi), quelques énigmes liées aux interactions avec le décor,  ou encore de nombreux délires  visuels de l'architecture des envahisseurs aliens, comme ces "portes  vulves" (que le Duke ouvre à sa manière) ou ces poitrines organiques qui ornent les murs, quant au summum pour ce final du passage au Peep Show donc...                                                                                                                                 Ah, et pour égayer votre expérience et satisfaire votre instinct de compétition, n'oublions pas non plus les quelques Boss, qui contrairement au premier affrontement massif plutôt là pour le clin d'œil, pourront s'avérer assez "hard", même pour ce vieux routard de Duke !

Je vous l'ai dit : Quoi qu'on puisse dire de ce jeu, le programme est chargé !

     A coté de ces phases de shoot classiques si ce n'est l'ambiance délire dont jouissent peu de productions du genre, DKF propose aussi plusieurs phases  de gameplay variées, qu'il saupoudre allègrement tout au long du jeu : conduite de véhicules  en modèle réduit ou carrément imposant façon Big Wheel pur América, un peu de plongée pour entretenir son physique pur bœuf, ou encore la traversée de niveau sous l'effet de l'arme réductrice...                                                         Bref, pour un jeu issu d'un gros assemblage de morceaux épars, l'équipe de Gearbox Software nous a quand même fourni une aventure de bottage de cul d'aliens revanchards et conquérants  carrément cohérente et divertissante, et c'est bien ça qu'il fallait attendre d'une telle licence je pense. Bon nombre de First Person Shooters (Pour ne pas dire 90% de la production actuelle), même parmi les licences les plus en vues et appréciées (YOUHOUUUU, sortez la tête de vos Killzone, Resistance, et Call Of Duty, c'est bien à vous que je parle là !) ne peuvent pas se vanter de proposer  autant d'originalité dans leurs phases de jeux, ce qui  devrait lui assurer un capital sympathie certain si vous vous laissez finalement tenter par ce Duke Forever.

"Tu crois que tu peux stopper Le Duke, FACE D'AMPOULE commununiste ? Même avec une main dans le slip et mon baby gun, Take that! "

      Pour clore le débat de manière équitable, j'aborde quand même les défauts indéniables du titre, ceux qui méritaient inévitablement une gueulante d'un public en rut après plus d'une décennie d'attente quand même ! Hormis les premières fusillades catastrophiquement molles du début du jeu citées plus haut, il ne faut pas se voiler la face : prisonnier du temps, le jeu soufre d'un manque de finition technique difficile à masquer.                                                                                                  Alors je vous rassure, bien que visuellement en retard sur le niveau des grosses productions actuelles, il reste tout à fait passable ou correct selon votre degré d'exigence, même si la modélisation des ennemis  n'est pas hyper détaillée et certaines textures des décors paraîtront pauvres ou simplement moches. Les environnements s'avèrent parfois originaux pour un FPS à tendance urbaine, mais globalement assez vides et peu animés. Rien de rédhibitoire je le répète, mais ça ne sera pas la claque Killzone 2 ou Uncharted de cette génération de console, par exemple.

Non, le seul défaut qui m'a vraiment paru pénible pour ma part, ce sont les temps de chargements du jeu, fréquents entre les sous niveaux, mais surtout anormalement longs pour un jeu de cette envergure technique. Je précise que je joue sur XBOX 360 et qu'il n'y a scandaleusement AUCUNE AMELIORATION DE CES  LOADINGS si vous installez le jeu sur le disque dur de la console (ou alors elle est très peu notable, donc inutile). Mais ce défaut est fortement réduit si vous jouez sur la version PC du titre, qui sera évidemment un peu plus affinée visuellement en plus de ça évidemment.

      Bref, ce Duke Nukem Forever est vraiment revenu de loin et en a  tout de même gardé quelques stigmates, mais il mérite vraiment de figurer sur votre programme si vous êtes amateurs de jeux du genre un peu "à l'ancienne". Laissez vous tenter au moins en guise de divertissement entre deux  plus gros jeux, surtout que maintenant que la haine de la Communauté lui a roulé dessus comme un ouragan, vous trouverez les cadavres du jeu dans les rayons à moins de 15€ (même l'excellente version collector), et je ne parle même pas de l'occasion ou des offres en dématérialisé sur Steam... Enjoy !

Une très belle édition collector, on sera tous d'accord sur ce point... Et vu la popularité du jeu, elle ne coûte pas grand chose!

Mais quand même, la question suprême qui reste en suspens quand on constate l'insuccès total de cet épisode tant attendu,  est comme l'ont si bien fait remarquer Nicole et Uma dans leur publicité pour une boisson gazeuse : hey les gars, what did you expect ?

RUDIO