Jagged Alliance BIA, le remake de Jagged Alliance 2, est sorti depuis quelques mois et un constat s'impose : il est littéralement boycotté par l'ensemble de la presse spécialisée. Après l'avoir acheté en solde sur Steam et y avoir joué pendant presque deux semaines, je me décide enfin à écrire mon propre test afin de rétablir un peu l'équilibre.
Tout d'abord, il y a deux types de joueurs de JA BIA : les fans de la première heure, qui ont joué et rejoué à JA2, et les autres, qui découvrent la série. Les premiers, dont je fais parti, seront forcément beaucoup plus critique, faire le remake d'un jeu étant presque systématiquement décevant pour les fans. Je vais cependant essayer d'être le plus objectif possible.
Créer son équipe
Une fois la première partie lancée, on commence par se connecter à l'AIM, l'Agence Internationale des Mercenaires afin de constituer sa petite équipe avec les maigres 40 000$ de notre budget initial. Avec ça, n'espérez pas vous faire une équipe avec les meilleurs. Vous devrez faire un choix entre plusieurs mercenaires de bas niveau ou alors un seul choisi parmi les meilleurs. En gros la qualité ou la quantité. Premier grand changement, une fois le mercenaire engagé, il ne vous coûtera plus rien. Finis les CDD, avec des contrats à renouveler toutes les une ou deux semaines. Un mercenaire devient d'un coup moins coûteux et on sent tout de suite que cela va nous faciliter grandement les choses. Deuxième gros changement : fini le petit test de personnalité (qui était franchement très amusant) qui permettait d'avoir son propre avatar dans le jeu. On perd donc un mercenaire "gratuit". LE premier gros manque décevant pour les fans.
Une fois votre équipe constituée, c'est parti pour le début des hostilités. Votre but est de délivrer un petit pays en envoyant six pieds sous terre la Reine Deidranna. Vous voila donc parachuté près d'un petit aéroport qu'il va falloir liberer des ses gardes. Graphiquement, c'est franchement beau. Certain dirons que Crysis est bien mieux, mais voila, Jagged Alliance n'est pas un FPS, et pour un jeu de ce style, il faut vraiment être de mauvaise fois pour le trouver moche. Cependant les graphismes ne font pas tout et l'interface montre rapidement des défauts. Le premier est le zoom, qui au maximum parait un peu trop plongeant et trop haut, et empêche de voir assez loin. On aurait apprécié un zoom qui nous permette de voir exactement ce que voient les mercenaires.
C'est partie pour le combat
Le système de tour par tour de JA2 laisse place à un système de pause active qui permet de programmer et de synchroniser les ordres des différents mercenaires entre eux. Ceci couplé à un certain nombre d'options qui permettent d'activer la pause automatiquement en fonction des événements (lorsque votre mercenaire repère ou est repéré par un ennemi par exemple) et on obtient une alternative au tour par tour plutôt efficace. Un bon point qui peut rassurer les fans de la première heure. Cependant des problèmes concernant les lignes de mire ou la gestion des collision entre les personnage vient noircir le tableau. Il arrive en effet que sur un terrain en pente, votre mercenaire soit incapable de voir l'ennemi debout en haut de la colline sans que l'on comprenne trop pourquoi. Ou qu'un mercenaire se cogne dans un autre et reste bloqué en essayant de se déplacer. Tout cela oblige à une micro gestion parfois pénible.
Une fois le premier secteur libéré, vous pourrez vous déplacer sur l'ensemble de la carte du pays et reprendre tous les secteurs les un après les autres, dans l'ordre que vous voulez en fonction de vos priorités. Vous aurez aussi accès à un certain nombre de quêtes secondaires en parlant avec certain des civils dans les secteur que vous avez libérés. Par exemple le padré de la paroisse vous demandera de régler un problème pour lui manu militari
Milice/réparation/soin
Alors que dans JA2, toutes ces actions se faisaient en mode macrogestion sur la carte tactique en affectant un mercenaire à une de ces taches pendant un certain temps, vous devrez désormais faire tout ça de façon un peu laborieuse à l'intérieur de chaque secteur. Ainsi pour la milice vous devrez parler à chaque milicien un à un afin de tous les équiper d'arme. De même vous devrez réparer une à une toutes les armes de vos mercenaires (et seulement les armes, le reste n'étant plus réparable). Là encore, si les fans serons déçus et perturbés dans leur habitudes, les profanes eux ne seront en rien choqués ni gênés.
Que manque t il d'autre?
Les fans remarqueront que le jeu a été grandement simplifié et manque désormais de profondeur. Ainsi finies les petites séquences animées avec Deidranna et de son conseiller (rappelez vous: "Elliot, You're Idiot !!" ). Vous ne pourrez plus non plus lui faire envoyer des fleurs avec un message de mort. Et il n'est plus possible aussi de fabriquer des gadgets avec tous les objets que l'on peut ramasser au sol. Encore une fois, si tout ça est très dommage, cela n'affectera que les fans du 2e opus.
Autre gros défaut le camouflage. Si l'utilisation de différents camouflages est pris en compte pour les tenues, il n'est plus possible d'utiliser des sticks de camouflage. Et même bien camouflé on s'aperçoit vite qu'ils ne fonctionnent pas. Ainsi en tenue intégrale opération nocturne, je me suis aperçu que de nuit j'étais visible à 200 m comme en plein jour. Étrange...
Bon ou mauvais?
Si BiA peut être décevant sur certains points pour les fans, à cause du manque d'un certain nombre de détails et de profondeur, il reste néanmoins très agréable et plaisant à jouer. Il souffre cependant de plusieurs défauts qui affectent sa jouabilité ou sa crédibilité (quand on reçoit deux attaques de patrouille par jour alors que l'on tient 95% de la carte, on se demande d'où sortent tous ces soldats).
JA BiA en étant ni excellent, ni mauvais, reste cependant un jeu agréable qui mérite d'être découvert et apprécié à sa juste valeur, et certainement pas d'être boycotté par la presse comme cela a pu être le cas.
Les plus:
L'ambiance visuelle et sonore
L'esprit de la série
Les moins:
L'IA parfois perfectible
Les problêmes de pathfinding
La furtivité et le camouflage inutile