Brothers

Acclamé par bon nombre de personnes, Brothers : A Tale of Two Sons a fini par titiller mon attention et me faire lâcher quelques euros sur le market Xbox Live. Il faut dire que les avis étaient quasi unanimes. Je serais donc, à coup sur, satisfait de mon achat. Mais ça n'a pas été si simple...

Je séparerai cet article en deux parties. Une première assez globale destinée à pitcher et à emmètre mon avis sur le jeu en lui même sans trop en dire je l'espère. Et une deuxième, blindée de spoils, réservée exclusivement à ceux ayant terminé le jeu, ou aux personnes qui n'y joueront pas quoi qu'il arrive... vous m'avez compris.

Il était une fois...

Deux frères qui, après la mort accidentelle de leur mère, furent encore une fois touché par le malheur. Leur père, pas encore franchement vieux, fut touché par un mal étrange. Un mal, qui ne pouvait être éradiqué que par une boisson aux vertus miraculeuses dont la source se trouvait dans un endroit fort lointain. Les deux enfants se mirent alors en route pour trouver ce breuvage et ainsi soigner leur père mourant.

Car c'est presque une fable qui nous est présenté, un monde onirique très réussi que l'on peut associer à bon nombre de comtes pour enfants, ne serait-ce que par le bestiaire. Les deux héros verront leur parcours semé d'embuches et ils devront mettre à contribution leur solidarité, leur fraternité pour en venir à bout.

Comme son nom l'indique, Brothers traite de la fraternité et ce dans les moindres détails. Difficile, quand on a nous même un frère, de ne pas s'identifier à l'un ou l'autre des personnages. Pour mon cas, étant le cadet de ma famille, je me suis fatalement reconnu dans le petit frère. L'ainé prend les décisions, cours plus vite, est plus grands, etc... Il y a aussi des petits gestes d'attentions entre les deux frères. C'est un premier point fort du jeu, mettre en avant la fraternité de manière extrêmement simple et naturelle. Je suis d'ailleurs curieux de savoir comment les gens ont ressenti cette relation en fonction de leur situation familiale personnelle ? Est-ce que les enfants uniques ont pris le même plaisir ? Ont retrouvé les mêmes sensations ?

Les mécaniques de jeu sont plutôt ingénieuses et, sans être compliqués, mettent à l'épreuve notre jugeote. Il faut un petit temps d'adaptation pour s'habituer au fait que l'on doit contrôler deux personnages de manière quasi simultanée par moment. Un peu à la manière d'un des mini-jeux de Nintendoland, on contrôle le grand frère avec le stick analogique gauche, ses actions avec la gâchette gauche. Le petit se contrôle lui avec le stick analogique droit et la gâchette droite. Une gymnastique pas évidente au début donc, mais facilité par la progression dans les niveaux qui nous aide à assimiler le tout.

Les niveaux d'ailleurs sont plutôt bien construits, avec ce qu'il faut d'interactivité et de complexité. On retrouve un petit côté Journey avec cette destination que l'on doit atteindre, au détour d'un parapet on aperçoit en contre-bas le champs dans lequel on est passé quelques minutes auparavant. Le cadrage, excellent, est aussi là pour nous guider dans le niveau et mettre en scène l'aventure. Il met en avant les voies à emprunter de manière assez explicite mais choix nous est laissé de tourner la caméra manuellement. Le jeu est un énorme couloir certes, mais entre nous, ça n'est pas le plus important dans un tel jeu. On progresse donc rapidement et sans trop de difficulté et c'est tant mieux !

Au final, le jeu est plutôt bon, assez court il faut l'admettre mais intéressant car l'histoire est bien amenée et bien emmenée. Brothers n'a pas grand-chose à envier à de bons films en termes d'émotions. Est-ce qu'il vaut ses 15€ environ ? Je suis un peu septique après y avoir joué mais c'est dans tous les cas une belle expérience vidéo-ludique. Sur le même principe que Journey, on suit une aventure poétique et passionnante en étant un poil moins spectateur que dans ce dernier.

Fin.

Vient alors mon analyse typée « spoils à gogo » alors pour les avertis qui ont déjà touchés et surtout terminés le jeu vous pouvez rester. Pour les autres... Fuyez pauvres fous !

J'ai fais un rêve (à vrai dire un cauchemard)

Si j'ai été relativement conquis par ce Brothers, il me laisse un goût d'inachevé. À bien des égards j'aurais aimé que le développeur aille jusqu'au bout de certaines idées, proposer des phases de jeux qui durent un peu plus longtemps. Mais je vais commencer par ce qui m'a plu !

C'est con à dire mais... la mort. Le fait que certains personnages soient amenés à mourir m'a fait d'emblé rentrer en empathie avec les héros. La mort de la mère m'a fait comprendre à quel point la présence de leur père est une chose importante. Cela est rappelé avec le flashback de la plume. Par la suite, la mort du frère prend une toute autre importance puisqu'elle intervient alors que je m'étais habitué à sa présence et au fait de devoir collaborer pour avancer. Les reflexes pris au court de leur périple devenant autant de marque de son absence. Je me suis surpris à actionner les deux sticks pour avancer alors qu'il n'y avait qu'un personnage à diriger. Le fait de devoir se débrouiller sans son grand frère devient alors une tâche crève cœur. C'est très bien mis en valeur par le fait de devoir utiliser la touche d'action du disparu pour effectuer les actions qui nécessitaient son intervention. La vibration provoquée par l'utilisation de cette gâchette gauche augmente encore cette sensation de surpassement. Le jeu m'a amené ou il le voulait. Bien joué !

Vous allez me dire : « Mais toi aussi tu met Brothers sur un piédestal ! » Et je vous dirais que oui, mais il y a tellement de choses que j'aurais aimé voir plus développées !

  • J'aurais aimé que la phase de plongée soit un poils plus longue, avec peut-être une difficulté ou deux pour accentuer la tension lié au fait de devoir sauver le petit frère de la noyade (parallèle à la séquence d'intro ou ce dernier est témoin de la noyade de la mère) ;
  • J'aurais aimé devoir remonter dans l'arbre en mode « au fond du trou » avant ou après avoir mis en terre le grand frère. Le jeune ayant tenté désespérément de le ramener à la vie avec le contenu de la gourde ;
  • J'aurais aimé un voyage sans coupure entre les tableaux. Prendre conscience de la longueur de leur voyage. Le fait de faire des fondus au noir cassait un peu le rythme alors qu'in aurait été à mon avis plus impactant de proposer une aventure sans coupure, quitte à utiliser de petites séances d'animations pour faire le lien entre les tableaux comme c'était fait par moment ;
  • J'aurais aimé avoir un chemin retour et pas un « raccourci » ramenant le héro sur son île. En retrouvant quelques uns des obstacles déjà surmontés et devant y trouver une solution avec le héro restant et ce, sans recourir uniquement à la gâchette gauche. Par exemple, devoir déplacer un objet pour faire contre poids, ou comme marche pied pour accéder à un bout d'échelle, etc...
  • Enfin, je m'étais imaginé les pires horreurs, le fait d'arriver trop tard et de trouver le père mort également. Me disant alors que tout cela avait été inutile. Ce qui aurait été une fin horriblement triste mais tellement efficace niveau dramaturgie.

J'aurais « revus » bien des points donc mais le résultat qui m'a été présenté reste très bon et donc, je m'en contenterais largement ;)