Après le rachat de Rareware par Microsoft Games Studio, on avait
presque plus entendu parler ni de Banjo ni de Kazooie. Soudain, en
2006, un premier teaser révélait le nouveau character designde l'ours et de l'oiseau, avant de replonger la licence dans l'ombre,
le temps de développer ce que certains appelaient pendant longtemps "Banjo-Threeie".

Je ne vais pas vous révéler le contenu de la cinématique d'introduction, mais toujours est-il que Banjo, Kazooie et Gruntilda la meuchante
sorcière vont devoir se disputer la propriété de la montagne perchée,
là ou se trouve la maison de Banjo et l'ancien repère de Grunty, sous
l'arbitrage du Seigneur Absolu des Jeux vidéo, alias S.A.J..

Ce même S.A.J. décrète que les jeux de plates-formes semblables aux
deux premiers épisodes de la série sont aujourd'hui désuets, et que le
gameplay de Nuts and Bolts est basé sur des défis à accomplir avec des
véhicules. Kazooie pert tous ses mouvements, mais gagne une clé à
molette qui permet de soulever des objets et de construire des
véhicules. Le S.A.J. annonce toutefois que les notes de musique restent
la monnaie officielle, et que chaque défi gagné donnera une pièce de
puzzle à nos héros.

Vous l'aurez donc compris, ce jeu s'écarte franchement de ce que les
fans attendaient de ce troisième opus de la série. Mais le jeu est-il
pour autant raté ?

L'ours fit "Daha !", le véhicule fit "Vrrrrrr..." et l'oiseau poussa un long soupir...

Pour lancer un défi, il faut parler à l'un des personnages
emblématique de la série (Mumbo, Klungo, Humba, etc...) qui vous exposera
son problème. A vous de le satisfaire, dans le temps imparti. Si vous
vous débrouillez bien, vous pourrez même gagner des trophées !

Les premières missions sont simple. Rallier un point A à un point B
le plus rapidement possible, apporter un objet à un endroit précis,
emmener un personnage secondaire à la destination de son choix... En
fait, les dix/quinze premiers défis font office de tutoriels. Au début
du jeu, vous possédez très peu de moteurs ou de réserve de carburant,
et la vitesse des véhicules est forcément ridicule. Pire encore, les
premiers défis sont réellement décourageants, et on vient à se demander
si le jeu est aussi répétitif jusqu'à sa fin.

La réponse est non. Non, car les défis deviennent de plus en plus
loufoque, de même que les mondes que vous visiterez. Le premier d'entre
eux est une île tout à fait banale, propice  à l'entrainement, le second se nomme "SAJbox 720″, et
est une énorme moquerie des erreurs de Rare ainsi que celles de
Microsoft, le troisième est Banjoland, un formidable musée de la saga
Banjo, le quatrième est un colisée géant, le cinquième est un terrarium
spatial et le dernier se trouve être la célèbre montagne perchée, lieu de départ des Banjo de la Nintendo 64. Revenons au
défis. Au cours du jeu, ils deviennent de plus en plus référencés (on
retrouve un bon vieux boss de [Banjo-Tooie]) et gagnent en difficulté
(ceux du Terrarium Terrifiant sont très corsés). Entre tout ça, le jeu
comprend une ville nommée Duelville qui permet d'accéder à chaque
monde. Les mondes sont d'ailleurs divisés en chapitres, qui se
déverrouillent collectant le nombre de pièces de puzzle nécessaire.

Un mode multi-joueur existe, et vous permet de défier vos amis du
Xbox Live ou même de parfaits inconnus sur des missions réalisées
exclusivement pour être jouées à plusieurs. Toutefois, ceux qui n'ont
pas beaucoup avancé dans le mode solo sont vraiment désavantagés..

...et après ?

Au niveau de la technique, le jeu est une réussite. Graphiquement,
Rare a fait un travail impeccable, si ce n'est les quelques
ralentissements qui se produisent lorsqu'on conduit à certains
endroits, notamment près de l'eau. Le jeu est parfaitement maniable,
sauf si vous construisez vos véhicules comme un pied. Mieux vaut tester
plusieurs fois votre création avant de vous lancer dans un défi...
Les musiques sont bourrées de références aux anciens jeux Banjo, et même à quelques séries américaines comme La croisière s'amuse ou encore Dynasty. C'est très très fort !

Pour finir, je précise que le jeu contient tout de même des phases
de plate-forme à pied (surtout dans Duelville), et qu'elles sont très
agréable à faire.

 - Récapitulatif -

Scénario : Génial. Des tonnes
et des tonnes de références, qui vont de Super Mario Galaxy à la
croisière s'amuse en passant par Microsoft ou même les échecs
commerciaux de Rare. Chaque défi possède sa petite histoire, et les
dialogues sont toujours très agréable à lire.

Jouabilité : C'est mitigé. Vos
premiers véhicules seront forcément poussifs, et un véhicule mal
construit peut vous causer beaucoup de soucis. Mais en avançant dans le
jeu, on se rend compte qu'être pilote, c'est sympa.

Contenu : Riche, très riche. A
vrai dire, y'en a partout. Rien que dans Banjoland, il y a plus de 15
panneaux explicatifs qui, comme dans un vrai musée, vous expliquent ce
qui est exposé devant vous. Mais quand c'est aussi bon que ça, on en
veut toujours plus !

Graphismes : Magnifique, mais les rares ralentissements montrent que le jeu aurait du rester plus longtemps dans les studios de Rare...

Musiques et Sons : Une bande son
qui fait référence aux précédents épisodes tout en proposant quelques
nouveaux thèmes, c'est une bande-son réussie. De plus, comme Mario
Galaxy, elle est en grande partie interprétée par un orchestre.

Durée de vie : 131 pièce de
puzzle à gagner, plus 1600 notes de musique à trouver, il va vous
rester un moment entre les mains. Notez qu'il faut 75 pièces de puzzle
pour accéder au boss de fin, et que ces 75 pièces se récoltent en
(environ) 17 heures de jeu.

EN BREF :Un jeu à possèder absolument pour les fans de la série, même si le
gameplay peut en étonner plus d'un. Les autres pourront découvrir un
jeu hybride étonnant et amusant. Par contre, ce jeu n'est pas du tout
le "Banjo-Threeie" attendu, mais a le mérite d'être la passerelle
scénaristique entre [Banjo-Tooie] et "un vrai Banjo-Threeie".