Énorme déception pour le premier Tomb Raider auquel je joue. Au vu de
l'aura de la série (tombée bien bas à cause de nombreux épisodes daubeux mais qui est remontée en flèche grâce à Legend et Anniversary) et suite à la lecture de nombreux tests élogieux, je me suis enfin laissé tenter par une aventure avec la belle Lara Croft. J'avoue que je m'attendais à bien mieux. Attention, je ne dis pas que Underworld est à chier mais
juste qu'il est tellement bourré de bugs techniques et d'aberration de
gameplay que mon plaisir de jeu a été entaché.
Je vais commencer par le scénario qui est un bon prétexte à de belles
petites balades dans différents endroits du globe. Pour faire court,
Lara Croft va parcourir le monde à la recherche de Avalon, un lieu
mythique dans lequel sa mère, laissée pour morte, pourrait
éventuellement se trouver. Et au passage, elle doit aussi essayer de
sauver le monde. Du classique. Le problème vient surtout de la mise en
scène ultra minimaliste, avec très peu de cinématiques, qui donne plus
l'impression au joueur d'être brutalement parachuté dans une succession
de niveaux plutôt que de vraiment suivre une trame scénaristique. Du
coup, on zappe complètement l'histoire. D'ailleurs, ceux qui n'ont pas
joué à Legend et Anniversary risquent d'être bien largués car les deux
méchantes de Underworld sont issues de ces épisodes, sans qu'aucune
explication sur qui elles sont et d'où elles viennent ne soit fournie au cours du jeu.
A côté de ce défaut, il faut avouer que les lieux visités sont pour la
plupart superbes. De la mer Méditerranée aux côtes thaïlandaises, en
passant par le manoir des Croft et le sud du Mexique, ou encore de l'île Jan Mayen à l'océan Arctique, on en voit du pays. L'ambiance générale
qui se dégage de ce jeu est vraiment excellente. On a parfois
l'impression de découvrir des sites anciens appartenant à des
civilisations disparues et qui ont été oubliés par tous. Et cerise sur
le gâteau, le jeu est graphiquement à la hauteur. Bien sûr, comme il est sorti fin 2008, il a maintenant pris un petit coup de vieux mais il
reste largement regardable. Un mot sur la très bonne bande son qui sait
se faire discrète ou nous en mettre plein les oreilles quand il faut. Au niveau de la direction artistique, c'est vraiment du bon boulot.
Dommage que le reste ne suive pas.
Passons maintenant à ce qui fait mal. Underworld est toujours un jeu
d'aventure, avec une forte prédominance de phases de plates-formes et de puzzles à résoudre. Le level design est plutôt bien foutu, avec des
énigmes qui nécessitent parfois de pas mal se creuser la tête pour
trouver le bon chemin afin d'accéder à leurs mécanismes de résolution.
Ce qui est agréable, c'est que le jeu ne nous assiste pas en nous
montrant le chemin à parcourir comme pouvait malheureusement le faire le néanmoins excellent Prince of Persia Sands of Time. Là, c'est vraiment
au joueur de se débrouiller tout seul. Et en cas de gros blocage, il
existe toujours la possibilité d'aller récupérer un indice dans les
options.
A ces très bonnes phases de plates-formes/puzzle se rajoutent des phases complètement inutiles de gunfight. Lara se fait parfois attaquer par
toutes sortes de bestioles plus ou moins réelles (dont des tigres et des panthères noires, qu'on nous oblige scandaleusement à tuer... c'était
mon coup de gueule). Et évidemment elle se défend en utilisant tout un
arsenal d'armes. La visée se fait automatiquement en pressant une
gâchette et le tir en appuyant sur une autre. Je n'ai toujours pas
compris à quoi servent ces séquences. J'imagine que c'est une tentative
de variation de gameplay. Si c'est le cas, elle est raté. Idem pour les
phases en moto et leur maniabilité plus que limite.
Malgré ces petits défauts, Underworld aurait pu être agréable à jouer si la jouabilité ne venait pas tout gâcher. Lara se contrôle comme un
semi-remorque. Je serais incapable de dire le nombre de fois où je suis
mort à cause de la gestion des sauts plus qu'approximative. C'est du
style : tu veux sauter sur une petite corniche tout près de toi mais au
final tu te retrouves au fond du ravin, avec une animation de Lara
s'éclatant la gueule par terre absolument pathétique (un vrai pantin
désarticulé). Les passages de plates-formes qui nécessitent un timing
parfait sont vraiment lourds à cause de ce problème majeur.
Et je ne parle pas de tous les bugs qui viennent parasiter l'expérience
de jeu : des bugs de collision avec les décors qui font que Lara se
retrouve le pied coincé dans un morceau de roche et qui te bloquent
pendant dix secondes, la caméra parfois complètement à l'ouest qui
t'empêche de voir quoi que ce soit, la lampe torche de Lara qui refuse
de s'allumer pendant que tu es au fin fond d'une grotte et qui fait que
tu avances à l'aveugle, les freezes qui t'obligent à rebooter ta
console. Une honte qui prouve que ce jeu a été fini à la pisse, tout du
moins sur PS3.
Un beau petit gâchis que ce Tomb Raider Underworld. Vu tous ses défauts, je ne comprends pas les critiques positives que ce jeu a reçues.
J'imagine que les nombreux émois slibardesques qu'a dus provoquer Lara
lors de la sortie du premier Tomb Raider en 1996 étaient encore en
mémoire des personnes qui ont testé ce jeu, d'où l'indulgence des notes. En tout cas, avec moi, ça ne marche pas.