Quel plaisir de retrouver Ryu Hasyabusa du clan Dragon
et accessoirement le ninja le plus tranchant du jeu vidéo, dans une
nouvelle aventure bien aiguisée et qui restera sans le moindre doute
comme l'un des plus beaux jeux d'Action 3D réalisé sur Nintendo DS.

Paradoxalement, ce n'est pas avec notre amateur de tenue en cuir
extra moulante que l'on commence dans l'histoire, lors du traditionnel
tutorial de début de partie, mais avec Momiji, une apprentie ninja. La
prise en main est immédiate et ne pose aucun problème. On tient la
console à la manière d'un livre (comme pour l'entraînement cérébral du
Dr Kawashima) et 99% des actions s'effectuent à l'aide du stylet, la
croix directionnel ne servant qu'à parer les attaques adverses et les
boutons Start ou Select à entrer dans son inventaire. Pour se déplacer,
il suffit juste de pointer la zone où l'on souhaite aller pour s'y
rendre, et pour les attaques d'effectuer les mouvements de la
combinaison voulue sur l'ennemi visé pour que les coups se déclenchent
(ce qui parfois peut se transformer en un veritable gribouillage
d'écran). Avec les armes de jets comme les traditionnels Shurikens et
plus tard l'Arc et les flèches, un simple clik avec le crayon sur la
cible choisie et le tour est joué...rien de plus.

Niveau scénario, NG Dragon Sword reste dans les grands classiques
et ne révolutionnera pas le genre. Notre ninjette en herbe, sexy mais
pas très dégourdie, se retrouve très vite capturée par le Clan des
Méchantes à fortes poitrines et c'est donc dès le chapitre suivant que
les fans du Wolwerine nippon pourront diriger le gentil griffu et
prendre leur pied à découper tout ce qui apparait sur l'écran tactile
(l'écran du haut servant à indiquer sa progression et sa position sur
la carte du donjon visité), dans une épopée qui s'avère être dans la
parfaite continuité du Ninja Gaiden sortit en 2004 sur Bobox 1ère du
nom (les connaisseurs de ce hit "sang pour sang" action y retrouveront
beaucoup d'ennemis et avanceront en terrain connu dans certaines arènes
plus que familières). Néanmoins, et dans un souci certainement d'ouvrir
la franchise à tous et de permettre au plus grand nombre de joueurs
d'adhérer sans trop d'appréhension à ce nouvel épisode, la Team Ninja a
(très) sérieusement revu à la baisse le niveau de difficulté. Alors que
le précédent volet possède probablement l'un des taux les plus élevés
de manettes fracassées, de noms d'oiseaux prononcés en moins d'une
minute et de crises de larmes incontrôlables de gamers épuisés (j'en
fus), les yeux rouges comme des lapins après avoir terminé le simple
mode easy, et ce après avoir lu plus de 5437 fois Game Over sur leur
écran, dans ce NG Dragons Sword c'est plutôt la promenade de santé, en
tout cas dans le mode normal (de toute manière le seul disponible au
début). Certains Boss ont l'air sous Prozac vu leur temps de réaction,
les bornes de sauvegardes (régénératrices) sont nombreuses et
idéalement bien placées et les quelques énigmes proposées afin de tirer
partie des spécificités de la DS (comme souffler dans le micro) ne sont
pas plus dures qu'une addition pour un contrôleur des Impôts en manque
de redressements. N'espérez pas non plus tels des vampires déshydratés
vous délecter d'hectolitres de sang, ici pas la moindre goutte sur
l'écran lors des combats, et encore moins de décapitations ou
démentibulations en tout genre. C'est propre, c'est lisse, c'est LITE.
Par contre le système des essences a été conservé (par rapport à Ninja
Gaiden sur XBOX), les ennemis tués libérant toujours des petites boules
que notre Docteur ès Boucherie aspire sans le moindre effort à fournir
et qui selon la couleur, lui apportent de l'argent (boules jaunes) que
l'on pourra joyeusement dépensé dans la boutique du marchand ambulant
Murusama (afin d'upgrader son arme et sa barre vitale, ou acheter des
sortilèges), de la Vie (boules bleues) ou de la Magie (boules rouges).
Ces dernières seront très pratiques pour déclencher les sorts qui
s'avèreront très utiles (voir absolument nécessaires) au cours de
certaines phases du Jeu. Petite originalité, après avoir activé en
appuyant sur l'idéogramme situé à gauche de la barre de vie en haut de
l'écran la magie voulue, on déclenche une incantation qui se réalise
après avoir colorié avec le stylet le Kanji du dit sortilège, cela dans
un temps imparti. Sympa.
D'un point de vue esthétique, les graphismes sont de toute beauté et
sont un vrai plaisir pour les pupilles. Les décors en 2D sont
magnifiques et variés (on passe d'un Univers de Feu à une Monde de
Glace sans oublier une Jungle à la végétation luxuriante) et les
personnages en 3D ne souffrent d'aucun ralentissement, un gage de
qualité dans ce type de jeux. Les scenettes qui interviennent et
entrecoupent chaque chapitre collent parfaitement à l'esprit du soft,
avec un style Manga/BD très "kawai" (mignon). La bande son n'est pas en
reste et propose une OST de qualité et des bruitages corrects mais qui
restent dans le minimum syndical pour les cages à miel d'un joueur
sensible à la musique, du aux limites techniques de la DS.
Malgré une durée de vie assez courte (moins de 5 heures pour un habitué
des Hack ans Slash, moins de 10 pour un non initié ou une marmotte du
stylet, et encore en prenant le temps d'admirer et de contempler chaque
recoin des décors, en mode normal), NG Dragon Sword s'avère au final un bon
jeu d'action (bourrin mais pas trop) sur la console portable la plus
vendue de la planète.

Sachez pour terminer, qu'une fois le Mode Normal achevé, et pous ceux qui souhaitent rentabiliser leur investissement,
un Mode Hard se débloque (nettement plus intéressant en terme de
challenge), puis un Mode Master (une fois le mode hard explosé), ainsi
qu'une galerie où vous pourrez débloquer des Artworks, cinématiques et
autres goodies pour collectionneurs en tout genre, grâce à des
parchemins récoltés dans les différents Modes de difficultés. Sans
oublier un Mode supplémentaire qui s'obtient en réussissant à ne pas
faire perdre Momiji dans le chapitre 1 et qui permet de jouer toute l'aventure avec l'apprentie ninja.
Je passe sur l'option wi-fi indiqué sur
la boîte du jeu, et qui propose simplement de comparer sur le net le
score de son Karma, avec les autres gamers de la planète...pas très
folichon.

Pour conclure mon propos sur quelque chose de plus anédoctique,
pour ceux qui termineront le jeu, il sera possible de voir Ryu Hayabusa
au cours du générique de fin -ATTENTION SPOILER DE LA MORT QUI TUE-sans son masque, en tout cas pour moi c'était the Firts Time, et je
dois avoué que je fus assez surpris. Je m'attendais à un visage d'un
trentenaire balafré de partout, au lieu de celui d'un jeune premier,
cheveux au vent tout droit sorti d'un Manga à l'eau de rose.

Une fin
toute mimi donc, qui apporte quelques grammes de finesses dans un Jeu
de brutes...